C) Un contexte de passages à l'acte des enfants
La récurrence des passages à l'acte des enfants
met à mal les Mecs dans leur mission première qui est d'assurer
la sécurité (affective et effective) nécessaire à
leur construction. Plein soleil repère une évolution de l'agir
impulsif des enfants (nature et croissance du nombre), l'obligeant à des
moyens et modalités de prise en charge différentes des pratiques
habituelles (Palo Alto, contentions, projet de salle snoezelen). Les
évènements graves sont suivis, et retracent les interventions des
forces de l'ordre, hospitalisations en psychiatrie pour apaisement, blessures,
plaintes. Les chiffres montrent 20% d'arrêt de travail, dont celui de la
précédente cheffe de service, en invalidité après
avoir perdu son contrôle lors d'un évènement grave. Il y a
un contraste entre le constat partagé des acteurs du secteur lors de
colloques, réunions partenariales, commission des cas complexes, et leur
perception de cette violence, dont la récurrence au quotidien rend
ordinaire. Plein soleil a comptabilisé dix-neuf évènements
en 2014, trente-cinq en 2017 avec six exclusions, et vingt en 2018avec deux
exclusions. Fort de l'expérience associative, le DG a travaillé
sur l'écriture d'un projet de lieu ressource dans le Jura. Son
innovation aurait dû être un séjour spécialisé
Palo Alto, avec un taux d'encadrement de un pour un. Cet accueil aurait
duré dix semaines, renouvelables, en alternance avec les Mecs,
même pour des enfants de moins de 12 ans. Cette stratégie,
centrée sur ce mode de prise en charge pointu, aurait été
un moyen de développer l'association, d'acquérirune taille
critique suffisante face à la concurrence et d'atteindre un budget de
sept millions d'euros. Les dimensions financières, politiques et
territoriales ont bloqué ce projet.
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