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Favoriser la motivation des élèves lors des jeux de lutte.


par Ethelle Adonai
ESPE de Bonneuil sur Marne  - Master 2 Sciences humaines et sociales Mention MEEF 2017
  

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1.5. Le groupe et le binôme

Dans la classe qui sera étudiée, nous ferons face à des groupes mais aussi à des binômes.

Beaucoup d'activités durant l'échauffement s'effectuent en binôme et parfois presque toute la séance se constitue de travaux en binômes.

En ce qui concerne les différentes définitions proposées par D. Delignères et P. Duret ou d'autres chercheurs tels que Lewin K. au sujet du groupe « ensemble d'individus qui partagent un destin commun », je m'appuierai sur celle que suggère Sherif M. qui me parait plus claire et complète. Dans son ouvrage Intergroup relations and leadership publié en 1962 Sherif M. définit le groupe comme un « ensemble d'individus amenés à réaliser un but commun par leurs activités interdépendantes ». C'est-à-dire que chaque membre d'un groupe dépend de l'autre, il y a donc une dépendance mutuelle entre les membres tout en ayant un objectif commun. Ce qui est lié à ma problématique ici est le

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but à atteindre, et c'est ce dernier qui justifiera de l'investissement et de la motivation des élèves.

De plus, un article intitulé Influence des modalités de regroupement des élèves sur leurs progrès moteurs rédigé par Pascal Bordes ( 2005) tiré de la revue Carrefours de l'éducation, soutient que le travail de groupe créerait « une dynamique plutôt favorable à de meilleures performances ».

Jean Pierre Rey, journaliste français qui a écrit de nombreux articles dans la revue EPS informe qu'il y a plusieurs raisons qui poussent les individus à se mettre en groupe. Les groupes peuvent se construire en s'appuyant sur des profils tels que l'identité collective, les objectifs communs, les modalités de communication, l'interdépendance et l'attirance interpersonnelle. Dans le cadre de la classe de CP, nous verrons que les modalités de groupement risquent d'être mises en place soit en fonction de l'attirance interpersonnelle où les élèves ont des relations d'affinités, soit en fonction de l'identité collective où les élèves ont des similitudes au niveau physique par exemple, ou encore selon les modalités de communication dans l'objectif de coopérer pour atteindre le but.

D'après le dictionnaire Larousse, le binôme se définit comme un ensemble constitué de deux personnes considérées en un bloc. La pensée commune aurait tendance à souligner l'idée que le travail de groupe encouragerait des comportements inadaptés à l'apprentissage. Pourtant, cette étude tente de démontrer le contraire. Le travail de groupe qui s'effectue par deux se définit par Proulx (1999) comme « une activité d'apprentissage limitée dans le temps par laquelle deux ou plusieurs apprenants exécutent ensemble et sous un mode intéractif une ou des tâches plus ou moins structurées dans le but d'atteindre un ou des objectifs préalablement déterminés ». Comme cette citation nous le dévoile, la composition en binôme permet déjà de se conditionner à être motivé étant donné qu'il s'agit d'être ensemble dans le but d'atteindre un objectif.

Pour éviter qu'un élève se considère comme étant imposant, l'enseignante pourra exercer des modalités de groupement en rompant ces types de binômes. Sachant que les binômes et les groupes peuvent être temporaires (car ils pourraient changer à chaque séance), l'enseignante n'hésiterait donc pas à retirer un élève assez strict et directif avec le plus timide de la classe. L'objectif de l'enseignante est de permettre à chaque enfant de se

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révéler à travers ces différentes activités et de ce fait, elle favorisera l'investissement de chacun par les modalités de groupement.

La mise en place des dyades dissymétriques pourra certainement être un moyen de permettre aux élèves de se surpasser physiquement. Elles se définissent par « la différence de savoir et de pouvoir entre les partenaires ». Ainsi, d'après Darnis Florence et Lafont Lucile, maitres de conférences, il s'avère que «la condition de dissymétrie faible par rapport à la condition de forte dissymétrie est plus favorable à la performance motrice. »

Mais le groupe classe a aussi des effets majeurs sur les comportements individuels. Chaque personnalité peut varier selon la personnalité des autres membres. Jean François

Vincent, formateur à l'Éducation Nationale affirme dans un de ses écrits que chaque personnalité est influencée par le groupe classe qui prend en compte les attitudes, les regards, les comportements et les paroles. Le groupe classe a d'ailleurs des caractéristiques psychologiques qui agissent sur la motivation tels que l'existence des buts collectifs communs, les intéractions, l'existence d'émotions et de sentiments collectif.

Les élèves accroissent également leur motivation en regardant les autres effectuer des tâches similaires. En effet, l'observation d'un pair a plus d'influence sur ses croyances qu'une démonstration du professeur selon Schunk et Hanson. En effet, l'enseignant est souvent considéré comme un spécialiste alors que l'élève est perçu comme plus proche de soi. Il s'agit d'un apprentissage dynamique qui incite à la motivation. Dans le cas des groupes homogènes et hétérogènes, l'enseignant pourra ajouter l'observation d'un pair ou l'aide d'un pair.

D'ailleurs, Jean Philippe Abgrall (2012) dans son ouvrage "Stimuler la mémoire et la motivation des élèves informe que la constitution des équipes sollicitent l'adaptation aux différents rôles en élaborant des stratégies diverses et variés selon les objectifs. L'équipe consolide les intéractions car elle permet d'accepter l'autre dans sa différence en l'encourageant en cas de difficultés pour le bien du groupe. La mise en place d'équipe permet donc de faire progresser les élèves à partir d'un but commun. C'est donc l'enseignante qui choisira les modalités de groupement dans le but de faire apprendre et d'encourager tous les élèves.

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Philipe Meirieu, spécialiste de la pédagogie qui s'est intéressé à la question de l'interaction entre pairs dans les apprentissages et du travail en groupe démontre d'ailleurs dans ses publications que les modalités de groupement influencent les apprentissages à l'école. Travailler en groupe renforcerait le sentiment de confiance en soi et permettrait aux élèves de se sentir capables d'agir. L'amotivation est proche de «l'impuissance apprise » selon Martin Seligman et l'objectif de l'enseignant est d'empêcher les élèves de se sentir incompétents et désintéressés par les activités proposés en jouant sur les modalités de groupement, c'est-à-dire en variant les binômes, en favorisant les affinités ou pas ou bien en jouant sur les corpulences des élèves pour les motiver davantage à se surpasser.

En somme, les différents types de groupes et les binômes que nous avons pu définir démontrent bien que les modalités de groupement peuvent jouer sur la motivation des élèves. En effet, nous verrons par la suite que les modalités de groupement mis en place ne sont pas anodines et que les choix de l'enseignant ont une importance capitale sur la motivation des élèves.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle