Favoriser la motivation des élèves lors des jeux de lutte.par Ethelle Adonai ESPE de Bonneuil sur Marne - Master 2 Sciences humaines et sociales Mention MEEF 2017 |
1.1.1.1 Fiche 3 :L'article intitulé la motivation auto-déterminée des élèves en éducation physique : état de la question extrait de la revue Staps 2 de 2010 édité par De Boeck Supérieur traite de la dynamique motivationnelle des élèves. La revue Staps est éditée à l'initiative de l'Association Francophone pour la Recherche en Activités Physiques et sportives dans le domaine du sport et de l'éducation physique d'après le site cairn.info.fr. Les recherches qui sont mentionnées dans ce numéro permettent d'analyser les facteurs qui sollicitent la motivation dite « autodéterminée » lors de la pratique de l'éducation physique et sportive. La problématique serait : quels sont les facteurs qui peuvent influencer la motivation dans le domaine de l'éducation physique et sportive ? Les auteurs Carlier Ghislain, Delens Cécile, Dupont Jean Philippe et Gérard Philippe s'intéressent aux théories socio-cognitivistes et interactionnistes. Ils prennent appui sur des recherches qui s'inspirent de la définition de la motivation de Vallerand et Thill qui perçoivent la motivation comme « un construit hypothétique utilisé afin de construire les forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du comportement ». Cet article confirme l'influence que peut avoir un enseignant sur la motivation de ses élèves. En effet, c'est par le biais de son attitude, de l'environnement mis en place et par ses mises en oeuvre d'apprentissage qu'il va susciter chez les élèves des comportements favorables à l'acquisition des connaissances ou au contraire, le contexte peut être défavorable à l'imprégnation des connaissances et donc de la motivation. Le concept de l'auto-détermination provient de deux chercheurs Deci et Ryan. Il permet de comprendre la dynamique qui pousse un individu à s'engager ou non dans une activité en 4 partant de l'idée selon laquelle chaque être humain possède constamment l'envie de progresser en satisfaisant un certain nombre de besoins (compétence, autonomie, appartenance sociale). Deux types de motivation sont évoqués, la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque. La motivation intrinsèque est interne et se manifeste par le fait qu'un individu pratique une activité pour la satisfaction et le plaisir qu'elle lui procure. Elle se décline en trois parties, la motivation intrinsèque à la connaissance, la motivation intrinsèque à la stimulation et la motivation intrinsèque à l'accomplissement. La motivation extrinsèque, au contraire est motivée par des raisons externes telles que la santé, la beauté, la récompense et la reconnaissance. Il existe quatre formes de motivation extrinsèque. La première est la régulation intégrée où l'individu voit la cohérence entre l'activité et sa perception de la vie, il pense que c'est important pour lui. La seconde est la régulation identifiée où la personne trouve une utilité à cette action. La troisième est la régulation introjectée où l'individu préfère s'engager plutôt que de ressentir un sentiment de culpabilité et la dernière est la régulation externe où la personne pratique l'activité pour avoir une récompense ou éviter une punition. Il existe un comportement où les personnes sont dépourvues de toute motivation, c'est ce que l'on appelle l'amotivation. L'article évoque donc « une dimension multidimensionnelle » de la motivation. En effet, la motivation intervient dans des cas très différents et n'est pas utilisée pour les mêmes raisons chez toutes les personnes. Cependant, il arrive que certains puissent combiner deux types de motivations. Concernant la motivation auto-déterminée, de nombreuses études démontrent que le climat instauré par l'enseignant peut avoir un fort impact sur les élèves. Le climat motivationnel se définit comme « un environnement psychologique orientant les motivations et les buts d'un individu » selon Sarrazin, Trouilloud et Tessier. En l'occurrence, une enseignant qui instaure un climat positif aura des effets positifs sur la motivation de ses élèves, ces derniers se sentent écoutés, mis en confiance et responsables, ils peuvent donc satisfaire leurs besoins. Alors qu'un enseignant qui instaure un climat négatif aura tendance à être contrôlant et oppressif, les élèves auront le sentiment d'être manipulé et en compétition. Il n'y aura plus d'initiative personnelle et la relation de confiance sera rompue car les besoins de fondamentaux ne pourront être mis en évidence face à une telle pression externe. 5 C'est ce que Ryan et Deci définissent comme « le besoin de compétence » où l'objectif est de devenir performant face à l'environnement. Quand le besoin de compétence est satisfait, il influe directement sur les formes de motivation intrinsèque et sur la motivation extrinsèque à régulation identifiée. Concernant la perception des compétences, c'est l'effet Pygmalion qui a une grande influence sur les élèves. En fonction du regard et de l'appréciation que l'enseignant porte envers un élève, ce dernier intègre une perception de lui-même qui peut être faussé. Cette attitude provient des attentes de l'enseignant envers chaque élève au sujet de la motivation, de l'investissement et le comportement. Pour les élèves, appréciés, les feedbacks et le climat motivationnel auront donc des effets positifs contrairement aux élèves moins appréciés. De plus, certains résultats démontrent qu'il y a une différence entre les filles et les garçons en éducation physique et sportive. Les filles ont une motivation extrinsèque, elles s'intéressent beaucoup à leur image et de ce fait, elles ne sont pas motivés à faire une activité sportive pour les mêmes raisons que les garçons. Un autre élément essentiel à la dynamique motivationnelle est le besoin d'autonomie. Le modèle de l'auto-détermination le définit comme « le besoin de se sentir à la base de ses actions et d'avoir la possibilité de faire des choix entre plusieurs pistes d'action ». Plus on est au centre de ses choix, plus la motivation auto-déterminée se dévoile. L'enseignant a donc le rôle d'accompagner les élèves dans cette démarche décisionnelle, il doit être à l'écoute et doit guider les élèves en fonction de ses attentes. Le besoin d'appartenance sociale, soit le fait de se sentir appartenir à un groupe et d'être reconnu par ce même groupe, influence aussi la motivation auto-déterminée. Le rôle de l'enseignant est donc de favoriser l'apprentissage par le biais de la coopération et de l'entraide. À contrario, plus les élèves sont face à un enseignement contrôlant poussant à l'individualisme et à la compétitivité, plus ils se rapprochent de la motivation non auto-déterminée. La motivation auto-déterminée est donc liée au plaisir et non à la frustration. En somme, cet article scientifique qui recueille de nombreuses théories et définitions de chercheurs connus permet de conclure que l'environnement qui comprend la relation avec l'enseignant peut jouer un rôle majeur sur la motivation des élèves. Les élèves ont un réel besoin de recevoir des feedbacks valorisants en évitant toutes formes de comparaisons et de compétitions, ce qui augmentera le processus motivationnel. 6 |
|