Partie 3 : Abidjan, un exemple de ville
néolibérale dans les transports
?
Nous nous sommes dans la partie précédente
intéressés aux différents projets dans les transports dans
la métropole d'Abidjan, et à leur impact sur l'organisation et le
visage de la mobilité et de l'accessibilité à
l'international de la première ville ivoirienne. Les investissements
nécessaires à ces projets, dont nous nous sommes attachés
à indiquer les montants, sont très importants si on les compare
aux revenus et au budget de l'État de Côte d'Ivoire. Malgré
les dynamiques de croissance très importantes que nous avons
décrites au début de cette étude, la Côte d'Ivoire
est un pays encore proche de la catégorie des Pays les moins
avancés (PMA) créée par l'ONU en 1971, et dont font partie
nombre de ses concurrents et partenaires régionaux comme le
Sénégal, le Burkina Faso, ou encore le Togo et le Bénin.
Ainsi, les projets envisagés et réalisés dans la
métropole abidjanaise nécessitent dans de nombreux cas des moyens
largement supérieurs à ceux qu'elle peut mobiliser à elle
seule. L'objet de cette partie sera de se poser la question suivante : quel est
le mode de financement choisi par les autorités pour permettre de tels
investissements, et quelles sont les conséquences sur le modèle
de ville abidjanais ?
Nous ne nous pencherons pas ici sur les financements issus
d'institutions financières internationales que nous avons
déjà croisées comme la Banque mondiale, ou d'organes de
développement nationaux comme l'Agence française de
développement (AFD). La pratique que nous allons observer est celle des
partenariats public-privé (PPP), qui sont monnaie courante à
Abidjan dans les activités d'intérêt ou de service public.
Ces PPP se définissent comme une méthode de financement
permettant à une autorité publique de se rapprocher de
prestataires privés pour financer ou gérer un équipement
destiné au service public. Cette pratique donne une importance dans la
sphère publique à des entités de nature privée :
cela engendre une situation véritablement géopolitique,
intégrant des jeux de pouvoir et d'influence, dans lequel l'objectif
pour l'État est de parvenir à faire réaliser certaines
tâches au secteur privé tout en conservant un maximum de
contrôle.
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Nous essaierons, depuis le cas des transports, de comprendre
quel modèle de ville se met en place sous l'impulsion de la puissance
publique et la pression du privé dans la métropole d'Abidjan.
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