WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

E-réputation et image de soi : les réseaux sociaux entre réalité et mise en scène - le cas d'Instagram


par Maïwenn CHERIN
UFR SLHS Franche-Comté  - Master 2 Information - Communication  2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2.3 Exhibitionnisme ou l'impudeur corporelle sur les réseaux sociaux

Les jeunes par rapport au domaine privé ont vu leurs usages et aux images évoluer quant à la « contentions de soi des générations précédentes » (Granjon, 2014). Plusieurs auteurs tels que Granjon s'accordent à dire que les jeunes individus n'hésitent plus à se dévoiler au public, ce qui les amène à se soumettre au regard d'autrui, notamment pas l'extimité et l'exhibitionnisme. Échanger à travers les photographies, les messageries instantanées aident les jeunes à se montrer plus facilement. Notre étude nous donne des informations de terrains biaisées par rapport au fait que les individus se montrent de manière exhibitionniste. Les entretiens nous montrent qu'il n'y a pas d'exhibitionnisme de la part des interrogés, qui refusent de montrer leur intimité, voire qui vont jusqu'à « ne pas montrer ses émotions » (Camille)116. Ils mettent parfois des images d'eux, mais postent surtout des clichés de voyages ou d'activités. Nous pouvons donc dire qu'ils se construisent une identité basée sur leurs expériences, leurs activités validées par les autres. Cependant, avec l'analyse de contenus nous remarquons dans un premier temps qu'il y moins de pudeur corporelle, les personnes n'hésitent pas à poser en tenue légère, laissant paraître leur physique. Ils ont une grande monstration de leur quotidien, ils se mettent en scène dans des situations différentes de la vie, postent des selfies mais elles ne vont jamais jusqu'à la nudité. Il est peut-être plus facile de se montrer sur les réseaux sociaux grâce à la possibilité de contrôle de son image, mais il résulte derrière une volonté de modifier son apparence afin de se créer une image de soi. Pour Fabien Granjon (2014) par exemple, le sentiment de pudeur est une obligation d'autocontrôle de son image. Il s'appuie sur la thèse de Norbert Elias dans La civilisation des moeurs (1973) qui est que le sentiment de pudeur et « l'évaluation des seuils de la bienséance et du convenable » répondent à des logiques de contrôle socialement construit. L'impudeur fait partie du décontrôle, car la société fait qu'aujourd'hui, les codes sociaux sont davantage détendus, mais qu'il est nécessaire de les maîtriser. Il démontre que la pudeur et l'impudeur sur les réseaux sociaux est « l'effet/conséquence de la formation d'un public éduqué, rendu moins sensible aux expansivités de soi ». L'impudeur et la pudeur sont une manière de toujours contrôler l'image que l'on renvoi, même si elles laissent à penser qu'elles ne le sont pas. C'est important d'encadrer ce que l'on publie de soi dans un espace où l'on se dévoile intimement. Plusieurs de nos interrogés ont dévoilé ne montrer qu'une partie de leur identité sur Internet, une partie « sociale » qu'ils maîtrisent. Certains comme Justine parle de « sélectionner » ce qu'ils montrent d'eux, que ce soit au niveau de leur corps ou de caractère. Christophe par exemple, ne montre que des aspects de son physique « pas trop désagréables » tandis qu'Agathe117 montre une facette d'elle « plus lisse ». L'analyse de contenu prouve également qu'il y a une sélection de ce que l'on peut montrer ou non : de la sensualité, mais jamais de vulgarité, on peut montrer son apparence, mais seulement celles que l'on trouve agréables, on peut montrer

116 Entretien Camille, le 06 juin 2019

117 Entretien Agathe, 19 juin 2019

42

sa personnalité, mais seulement la partie intéressante. Il faut se montrer unique, mais tout en respectant les normes des réseaux sociaux. La maîtrise de ce que l'on expose de soi est une théâtralisation, un témoignage du jeu identitaire dans lequel se lancent les individus et une preuve de l'envie de devenir autonome. (Granjon, 2014). Nous nous rendons compte que les personnes contrôlent leur image en choisissant les facette d'eux-mêmes à mettre en avant, en se construisant une image préconçue pour la communauté et pour être sûre d'être appréciée d'elle, ce qui va de pair avec l'identité réelle et virtuelle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"