WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

E-réputation et image de soi : les réseaux sociaux entre réalité et mise en scène - le cas d'Instagram


par Maïwenn CHERIN
UFR SLHS Franche-Comté  - Master 2 Information - Communication  2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3 Différentes façons de se montrer sur les réseaux sociaux

3.3.1 Les différentes visibilités dans l'espace public

Dominique Cardon (2011) a déterminé plusieurs types de visibilités dans la mise en scène de soi selon différents types d'exposition de soi. En effet, comme nous l'avons déjà indiqué précédemment les individus ne s'exposent pas pareil selon le public qui les regarde. Il existe l'exposition traditionnelle (représentation des grands événements, de la famille) qui sert à montrer une bonne image de soi, l'exposition dite « d'impudeur corporelle » qui est le fait de se montrer de façon provoquante. Il existe également l'exposition du cool qui consiste à se montrer dans des positions exagérées pour forcer un trait de l'identité, de la personnalité et l'exposition du trash (volonté de choquer la communauté). Nous retrouvons ce genre de mise en scène sur le réseau social Instagram. L'analyse de contenu nous montre que les personnes s'exposent de façon différente, selon l'image qu'elles veulent donner d'elles. Certains n'hésitent pas à poser en maillot de bain ou dans des positions suggestives, d'autres vont poster des évènements de la vie, ou l'exposition du cool avec des individus en train de réaliser des figures de yoga au milieu des rues, en train de forcer à montrer des images d'eux très souriants pour incarner le bonheur, etc. Chaque type d'exposition est représenté, excepté le trash. L'expérience des jeunes sur les réseaux sociaux se fait « par des mises en scène telles des performances imprégnées par le travail identitaire caractéristique de cette période de vie » (Lachance, 2015)

3.3.2 Le web en clair-obscur

Pour Dominique Cardon (2011)118, le clair-obscur permet de « flouter » son identité afin d'éviter d'être reconnaissable ou retrouvable, ainsi il va permettre de se cacher afin de mieux se rencontrer dans la vie réelle ou au contraire, pour ne pas être reconnu. Si l'on reprend les enjeux de la visibilité des réseaux sociaux de l'auteur, les individus vont aller sur certains réseaux sociaux offrant différents types de visibilité permettant de les cacher ou non. Le type le plus répandu d'après l'auteur pour ce genre de réseau social tel que Facebook est le clair-obscur. Celui-ci permet « d'enrichir des

118 CARDON, Dominique. Réseaux sociaux de l'internet. Communication, vol. no.88, 2011, pp. 141-148.

43

relations » avec des discussions virtuelles, d'échanger avec des inconnus mais tout en pouvant dissimuler une partie de son identité. Via ce type de visibilité, ils rendent visible certains aspects de leur intimité, mais pour un public proche. Mais cela n'est applicable que dans l'éventualité où les utilisateurs limitent l'accès de leurs données. Par exemple, sur Instagram, cela supposerait que tous les détenteurs d'un compte possèdent un profil « privé » qui limite l'accès à leur contenu. Or, notre enquête montre que les personnes interrogées ont toutes un profil « privé » tandis que la majorité des profils de l'analyse de contenus possèdent un compte mis en public. Nous pouvons alors parler de visibilité en « phare ». Celle-ci concerne les individus qui rendent visible à tous leurs photographies et autres contenus afin de créer « de grands réseaux relationnels », donc favoriser davantage de contacts. Cette visibilité publique ou privée dépend de ce que recherche la personne, de si elle souhaite échanger avec le plus de personnes profils, être reconnus et connus d'un grand nombre d'individus ou si elles souhaitent ne pas s'ouvrir à tous. Nous remarquons lors de notre enquête, que les individus possédant un compte public sont des personnes qui souhaitent échanger avec davantage de personnes « Oui, poster des photos pour échanger avec des personnes, c'est l'objectif premier » (Agathe119). Tandis que d'autres, ayant un compte privé, ne ressentent pas l'envie ni le besoin de communiquer avec d'autres personnes. Le domaine public connaît un glissement vers le privé, mais il existe encore des individus qui souhaitent garder une part d'intime. « Non, ça ne m'arrive jamais. Je n'ai pas tendance à mettre mes amis en photos sur Instagram car même si j'ai des photos je préfère les garder pour moi. » répond Morgane120 lorsque nous lui demandons si elle a tendance à montrer des informations intimes. Les utilisateurs ouvrent une certaine intimité mais tout en la protégeant. Certaines personnes ouvrent leur compte Instagram mais sont davantage dans une démarche professionnelle, afin de montrer de beaux clichés. Le clair-obscur, contrairement au phare, permet de contrôler son image et son intimité.

119 Entretien Agathe, 19 juin 2019

120 Entretien Morgane, 10 juin 2019

44

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius