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Qualité du processus d'étayage et niveau d'adaptation des déficients visuels en milieu scolaire.


par Fabrice Baudelaire Mvondo Mbarga
Ecole Normale Supérieure de Yaoundé - Diplôme de Conseiller d'orientation  2017
  

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CONCLUSION GENERALE

L'objectif à atteindre dans cette étude était d'analyser les facteurs du processus d'étayage qui rendent compte sur le niveau d'adaptation de l'élève déficient visuel en milieu scolaire. Spécifiquement, il s'agissait de comprendre en quoi les facteurs socio affectifs, cognitifs ou langagiers rendent compte du niveau d'adaptation de l'élève déficient visuel dans les lycées d'enseignement généraux. En effet, nous avons constaté que malgré l'existence des textes légaux qui recommandent l'éducation inclusive au sein des établissements scolaires, le statut de la personne handicapée reste toujours mitigé. D'où la question de recherche suivante : quels sont les facteurs du processus d'étayage qui rendent compte du niveau d'adaptation scolaire des déficients visuels ? Pour répondre à cette question de recherche, nous avons formulé l'hypothèse suivante : la qualité du processus d'étayage rend compte du niveau d'adaptation de l'élève déficient visuel. Celle-ci se décline en deux hypothèses secondaires qui sont :

- HR1 : l'aspect socio affectif du processus d'étayage rend compte du niveau d'adaptation de l'élève déficient visuel ;

- HR2 : l'aspect cognitif ou langagier de lu processus d'étayage rend compte du niveau d'adaptation de l'élève déficient visuel.

Pour explorer ces hypothèses, nous avons adopté un devis qualitatif. Les données ont été collectées par un entretien semi structuré que nous avons adressé à un échantillon restreint de deux déficients visuels fréquentant au lycée bilingue d'Ekounou. A cette population nous avons associé la participation du corps éducatif, constitué d'enseignants titulaires des déficients visuels interrogé lors des entretiens. Le corps éducatif était constitué de deux Conseillers d'Orientation et de deux enseignants. En dehors de ces éducateurs, nous avons aussi eu un entretien avec l'un des parents d'élèves, puis un focus group mené avec certains camarades de ces élèves à besoins spéciaux.

Les données traitées ont été faites à partir de l'analyse de contenus. Un guide d'entretien a été défini au préalable. Les principaux résultats de l'analyse sont les suivants :

- Premièrement, la qualité du processus d'étayage socio affectif est favorable à l'adaptation des déficients visuels en milieu scolaire ;

- Deuxièmement, la qualité du processus d'étayage cognitif ou langagier est favorable à l'adaptation des déficients visuels en milieu scolaire.

Au demeurant, il apparaît clairement à travers nos résultats que la théorie de l'étayage élaborée par Bruner (2003) est clairement justifiée. La qualité du processus d'étayage mis sur pied par l'éducateur a une grande importance quant à l'adoption et l'élaboration d'un modèle d'inclusion. En fonction de nos investigations en milieu scolaire, il en ressort une absence d'encouragement et de mise en confiance des élèves déficients visuels par les éducateurs (Conseiller d'Orientation et enseignant). Par ailleurs, nos résultats montrent qu'il y'a absence de prise en charge d'une partie du discours, absence d'interaction et que les techniques d'animation ne sont pas mises en place par tous les éducateurs. Enfin, il est à noter que dans nos établissements scolaires l'enseignant et le Conseiller d'Orientation n'adoptent pas une attitude qui permet à l'élève malvoyant d'être serein et de participer au cours. Les éducateurs n'articulent pas assez à haute voix et font leur cours sans tenir compte que les élèves déficients visuels doivent retranscrire les cours en braille. Toutes choses qui démontrent que l'étayage langagier et cognitif est faible. Grâce à l'exploitation de ces données, cette recherche interpelle la communauté éducative sur la nécessité d'oeuvrer en synergie pour la formation et l'insertion sociale des enfants frappés de cécité en vue de faciliter leur autonomisation. Les parents et les autres membres de la communauté éducative doivent apporter leur contribution pour permettre aux déficients visuels de s'adapter au milieu scolaire. Dans la même lancée, cette recherche incite les responsables et les autres acteurs de notre système éducatif de mettre en place des formes d'adaptation pédagogiques que l'enseignant et le Conseiller d'Orientation pourraient mettre en oeuvre. Enfin cette recherche lève le voile sur les problèmes d'adaptation scolaires des élèves malvoyants.

Des élèves, à cause de leur handicap continuent d'être des victimes d'une société qui n'a pas été suffisamment éduquée pour venir en aide aux personnes présentant un handicap quelconque. Dans le souci d'améliorer l'autonomie des personnes handicapées, une brèche est tendue aux différents acteurs éducatifs pour vulgariser au moyen de l'inclusion, les compétences des déficients visuels au sein de la communauté toute entière en général et au sein du Cameroun en particulier. Même si la mise en place de l'inclusion au sein de nos établissements scolaires reste assez difficile du fait de la précarité du niveau de vie, les enseignants doivent se battre afin d'intégrer au maximum tous les élèves avec ou sans handicap. L'inclusion est un bon moyen pour mettre tous les élèves sur un même pied d'égalité.

Dans la logique inclusive, c'est à l'école de s'adapter pour apporter une réponse scolaire au plus près des besoins de chaque élève. Chaque élève a donc sa place à l'école ordinaire, quel que soit un handicap, il « suffit » de mettre en place les adaptations nécessaires. Cette différence majeure vient du processus selon lequel, l'intégration fonctionne de l'extérieur vers l'intérieur. Ainsi, un enfant que l'on intègre est à priori hors de l'école (puisqu'on veut l'intégrer...) et l'intégration va consister à le placer dans le milieu ordinaire. Le processus de l'école inclusive est inverse : l'enfant est à priori dans l'école ordinaire et celle-ci doit s'organiser pour trouver les aménagements permettant une scolarité au mieux des besoins de tous les élèves. Lorsqu'une école accueille des enfants présentant des besoins très importants, elle sera alors amenée à recourir à des moyens et services spécialisés. On le comprend, la difficulté de l'école inclusive, c'est de conjuguer adaptation aux élèves et milieu scolaire. L'adaptation se fait depuis longtemps dans beaucoup de classes et établissements spécialisés, il s'agit maintenant de rendre le spécialisé ordinaire.L'inclusion est un dispositif qui fonctionne parfaitement lorsque l'écart entre les besoins de l'enfant à besoins particuliers et ceux des autres enfants considérés comme « dans la norme » n'est pas trop important, notamment du point de vue cognitif. La situation est différente pour les élèves qui doivent composer avec une déficience importante entre leur niveau et celui des autres enfants de la classe supposés être dans la norme. Plus l'écart est important, plus la situation est difficile à gérer pour les enfants comme pour les enseignants, les parents et les professionnels accompagnateurs. L'intégration en milieu scolaire a donc des limites.

Or, l'école inclusive, ce n'est pas l'intégration de tous les enfants en classe ordinaire sans aide extérieure, qui peut être considérée comme le niveau d'intégration le plus poussé. On voit bien les limites d'une telle scolarité pour les élèves ayant des besoins très importants, de même que l'inquiétude des parents et professionnels qui ne savent pas comment prendre en compte la différence dans un dispositif construit pour être homogène. L'école inclusive suppose de partir des besoins des élèves et de les prendre en compte dans un cadre ordinaire. Le mot ordinaire prend alors tout un autre sens que « même enseignement pour tous ». Il s'agit de trouver un dispositif dont les adaptations seront rendues normales. Dans ce cadre chaque sortie d'un enfant à besoin éducatif particulier est problématique : l'enfant est marginalisé et exclu d'un groupe qui continue son cours ordinaire. Pour devenir inclusive, il est donc nécessaire d'envisager une transformation de l'école afin de rendre possible la prise en compte des besoins éducatifs particuliers des élèves. L'école inclusive offre la possibilité de mettre en place des dispositifs de réussite scolaire au sens où les enseignements que l'on va leur proposer vont correspondre à leurs besoins et donc qu'ils seront capables d'apprendre ce qui leur est enseigné.

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