WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Qualité du processus d'étayage et niveau d'adaptation des déficients visuels en milieu scolaire.


par Fabrice Baudelaire Mvondo Mbarga
Ecole Normale Supérieure de Yaoundé - Diplôme de Conseiller d'orientation  2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.3.2.2.3. Mesures de compensation des désavantages des malvoyants en milieu scolaire

Les personnes présentant un handicap ont légalement droit à des mesures de compensation des désavantages, pour autant que le principe de proportionnalité soit respecté, c'est-à-dire que le rapport entre les ressources investies pour éliminer l'inégalité et les bénéfices procurés soit équilibré. De manière très générale, la compensation des désavantages peut être définie comme la neutralisation ou la diminution des limitations occasionnées par un handicap. Elle désigne l'aménagement des conditions dans lesquelles se déroulent les apprentissages et examens et non une adaptation des objectifs de scolarisation / formation. C'est pourquoi les mesures de compensation des désavantage ne doivent pas être mentionnées dans les documents d'évaluation scolaire (bulletin / carnet), ni dans les documents certificatifs de fin d'année / de scolarité / de formation, contrairement à la libération des notes (Fondation centre suisse, 2015).

Les mesures de compensation des désavantages peuvent consister en l'attribution de moyens auxiliaires ou d'assistance personnelle, l'adaptation des supports d'apprentissage et d'évaluation, l'aménagement temporel et l'adaptation de l'espace. La liste de mesures de compensation des désavantages pour les élèves déficients visuels proposée ci-dessous est non exhaustive. Pour chacun des élèves atteints d'une déficience visuelle, les répercussions de son handicap sur la vie scolaire étant différentes, les mesures de compensation des désavantages doivent en tous les cas être attribuées en fonction de sa situation particulière, de son âge et du degré scolaire. Elles doivent faire l'objet d'une discussion avec toutes les parties concernées et être régulièrement réévaluées, et adaptées si nécessaire.

· Environnement

o Se repérer dans l'établissement scolaire et en classe, si nécessaire avec l'aide de l'enseignant spécialisé en déficience visuelle, fixer un ou plusieurs rendez-vous avec l'élève avant le début de la rentrée pour qu'il prenne connaissance dans le calme de sa/ses salle(s) de classe et de l'établissement scolaire (couloirs, toilettes, cour de récréation, etc.). Il est possible de faire appel à un instructeur en locomotion qui aidera l'élève à circuler à l'intérieur de l'école de manière indépendante (ce qui n'empêche pas de l'aider à se déplacer, si nécessaire). Il est également possible de poser des repères dans l'établissement pour faciliter ses déplacements (panneaux, ajouter un élément contrasté, etc.).

o Limiter au maximum les déplacements. Les cours n'exigeant pas une salle spécifique (par ex. français, mathématiques) devraient, si possible, être concentrés dans une seule salle facilement accessible et à proximité de l'escalier ou de l'ascenseur.

o Attribuer à l'élève une armoire / un casier facilement repérable et proche de la salle de cours (par ex. premier casier de la rangée).

o Travail / examen dans une pièce séparée (avec éclairage adapté, au calme) ou examen en classe, à son poste de travail habituel (plus facile de se repérer et de trouver ses affaires).

· Poste de travail

o La place à disposition de l'élève doit être suffisamment grande pour lui permettre de poser à la fois le matériel électronique de lecture et d'écriture, et son matériel de travail (par ex. les livres en braille qui sont volumineux). Si nécessaire, lui octroyer l'espace de deux bureaux standards.

o Avec l'aide de l'enseignant spécialisé en déficience visuelle ou du spécialiste en basse vision, mettre à disposition de l'élève le matériel adapté à ses besoins (par ex. une table à plan incliné ou un éclairage individuel (lampe), ordinateur portable, rallonges électriques pour pouvoir brancher son matériel, etc.)(voir aussi point suivant « Moyens auxiliaires, aides et assistance personnelle). Si nécessaire, lui procurer un chariot pour entreposer son matériel et le déplacer plus facilement

· Moyens auxiliaires, aides et assistance personnelle

o Autorisation d'utiliser des moyens auxiliaires et aides spécifiques à la déficience visuelle (lunettes-loupes, lampe spéciale, ordinateur personnel ou pas, logiciels d'agrandissement, système de lecture sonore, clavier braille, etc.).

o Assistance personnelle d'un interlocuteur connu et de confiance qui peut être, lors des travaux en classe, un enseignant spécialisé en déficience visuelle, un assistant à l'intégration scolaire ou un camarade et, lors des évaluations, un enseignant ou un assistant (aide à lire les consignes, à s'orienter dans les textes, à se repérer dans un document ou entre deux supports, à décrire des graphiques / diagrammes / illustrations, à utiliser des cartes géographiques, à transcrire des formules chimiques / physiques / mathématiques, etc.).

· Adaptation du temps

o Division du travail / de l'examen en plusieurs séquences limitées dans le temps (surtout lors de séquences écrites). Répartir le travail / l'examen (interruption d'un jour entre les épreuves ou prolongement d'un examen normalement prévu pour la durée d'une matinée sur une durée plus longue)

o Octroi de pauses supplémentaires ou plus longues (entre les examens par ex.)

o Octroi de temps supplémentaire lors des travaux / examens. Tenir compte des facteurs tels une lecture / écriture nécessairement plus lente et de la typologie de la tâche à réaliser (par ex. questionnaire à choix multiples basé sur un texte, impliquant pour l'élève des difficultés de repérage)

o Octroi de temps supplémentaire pour la préparation des tâches à effectuer (lors d'une évaluation, donner par exemple les consignes écrites à l'avance; pour un travail en classe, permettre la préparation de textes longs à la maison).

· Adaptation des documents de travail

L'élève devra bénéficier si nécessaire d'une adaptation des documents de travail soit en braille soit « en noir ». Lors de l'adaptation des documents « en noir », tenir compte des paramètres suivants. Les paramètres décrits dans le chapitre précédent (sous « information écrite ») seront également utiles.

o Agrandissements : agrandir les caractères d'imprimerie et/ou les espaces entre les caractères et les lignes. Très souvent, un élève malvoyant doit pouvoir disposer de photocopies agrandies, mais dans des proportions raisonnables (120-130%). Il faut en effet éviter les formats trop grands (par ex. documents en A3), car cela peut augmenter les difficultés d'exploration visuelle et diminuer la quantité d'information perçue par le regard. Ceci est particulièrement vrai pour les élèves avec une vision tubulaire. Dans ce cas, le format des documents de travail pourrait même être diminué.

o Prévoir et organiser la transcription ou l'adaptation de documents pour l'élève : la planification doit être rigoureuse pour que les documents spécifiques puissent être prêts à temps. La transcription en braille, la numérisation ou l'agrandissement des manuels et ouvrages scolaires, des supports de cours, des oeuvres littéraires et des schémas en relief utilisés en classe demandent l'intervention d'un service de transcription. Il est par conséquent nécessaire que l'enseignant remette la liste des livres scolaires et des supports de cours suffisamment à l'avance aux personnes et services compétents, afin de leur donner le temps de les transcrire. Les ouvrages en braille et les dessins en relief déjà existants sont rares et les adaptations des supports de cours peuvent prendre du temps. C'est pourquoi, il est important de bien évaluer la pertinence d'une demande de transcription ou d'une adaptation. La transmission préalable des énoncés d'examen afin que la transcription soit prête à temps doit souvent faire l'objet d'une autorisation particulière.

· Adaptation de la forme du travail / de l'examen

o Privilégier la forme orale plutôt qu'écrite, la mise à disposition d'informations auditives plutôt que visuelles (par ex. travail sous forme d'exposé oral au lieu d'exercices écrits, les consignes peuvent être lues préalablement par l'enseignant ou l'assistant, les textes peuvent être enregistrés, les images décrites, etc.).

o Mise à disposition de supports adaptés (textes agrandis, illustrations contrastées, images en relief ou informations transcrites en braille, etc.).

o Privilégier les moyens d'écriture adaptés (réponses dactylographiées sur ordinateur équipé d'un clavier braille ou choix d'un autre moyen d'écriture plutôt que de manière manuscrite).

o Adaptation de la structure des travaux et évaluations (par ex. les énoncés comportant des consignes multiples ou complexes peuvent être décomposés, division du travail en plusieurs séquences, etc.).

o Adaptation des tâches en fonction des limitations et possibilités de l'élève (donner des exercices de compréhension de texte plutôt que d'interprétation d'illustrations, demander de décrire un processus à l'aide d'un texte plutôt que par un diagramme, etc.).

o Réduction du volume des exercices durant le même temps (privilégier la qualité à la quantité par ex. compter un tiers de quantité de travail en moins, pour autant que cela ne réduise pas les objectifs visés).

o Guidance plus marquée durant le travail / l'examen.

o Pendant l'examen ou le travail noté, l'enseignant ou l'examinateur vérifiera, dans la mesure du possible, que pour des raisons inhérentes à son handicap, l'élève n'a pas omis de répondre à une question. De même, si l'écriture de l'élève entraîne une ambiguïté pour les correcteurs, l'enseignant pourra prendre en considération des précisions données oralement par l'élève.

· Adaptations des critères d'évaluation

o Appréciation séparée des domaines à évaluer. Par exemple lors d'une épreuve de calcul, noter séparément la précision des graphiques, l'arithmétique, la compréhension de certains concepts géométriques, etc.

o Appréciation adaptée des domaines à évaluer. Par exemple, lors d'un examen oral de géométrie, l'élève peut décrire une construction au lieu de la dessiner, donner des indications à un assistant qui fait le dessin à sa place, donner une explication par écrit plutôt que par un dessin ou un graphique, etc.

o Plus grande tolérance liée à la qualité d'écriture et du dessin (artistique, graphique, géométrique, etc.), à la précision, aux mesures, à la tenue des cahiers ainsi qu'aux erreurs de frappe, ou d'inattention consécutives au handicap de l'élève.

o Modulation de l'évaluation des habiletés (par ex. ne pas tenir compte de la tenue du cahier ou de l'habileté à la lecture dans l'évaluation en histoire ou adapter les exigences quant à la précision du tracé en géométrie).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon