5.3. PERSPECTIVES
Deux types de perspectives sont évoqués ici. Les
perspectives théoriques et les perspectives professionnelles.
5.3.1. Perspectives théoriques
Au terme de l'analyse des résultats, il y'a lieu de
questionner la pertinence du processus d'étayage comme un facteur
important dans l'adaptation de l'élève déficient visuel au
sein d'un lycée d'enseignement secondaire général, cas du
LBE. A ce sujet, Bruner (2003) a élaboré six types de fonctions
sur l'étayage. Ces fonctions sont : l'enrôlement, le
contrôle de la frustration, le maintien de l'orientation, la
réduction des degrés de liberté, la signalisation des
caractéristiques à la tâche et la présentation des
modèles. Il en ressort donc deux aspects de l'étayage :
l'aspect socio-affectif et l'aspect cognitif et langagier. L'aspect
socio-affectif consiste au comportement de l'enseignant ou du tuteur en salle
quant à l'adhésion de l'élève aux activités
d'enseignement, le contrôle de la frustration, c'est-à-dire
éviter de frustrer le novice en lui accordant un temps d'expression
conséquent pour s'exprimer et de maintenir le novice dans un champ
de manière à lui faire garder le cap et le cas
échéant le motiver. Tandis que l'aspect cognitif et langagier
consiste en la prise en charge d'une partie du discours et l'utilisation de la
reformulation ; le soulignage par l'enseignant des caractéristiques
de la tâche pertinente pour son exécution ; et
l'exécution d'une compétence en présence de
l'élève en explicitant les étapes. Bruner avec ces six
(06) fonctions sur l'étayage met en évidence l'importance
d'humaniser davantage les rapports entre l'éducateur et
l'élève en accordant une attention particulière à
l'élève déficient visuel fréquentant dans un
lycée d'enseignement secondaire général.
Or, les données empiriques récoltées au
Lycée Bilingue d'Ekounou montrent que l'élève
déficient visuel bénéficie d'un étayage faible qui
a pour conséquence des difficultés d'adaptation. De
manière spécifique, l'étayage socioaffectif est faible.
L'étayage langagier ou cognitif est aussi faible comme
le montre le verbatim suivant : Cas
2 :« les enseignants de mathématiques et de
SVT, ne se soucient même pas de moi quand ils font cours. Ils font leur
cours sans tenir compte de ma présence. Je me demande bien s'ils savent
que je suis aveugle. Même se soucier de comment je prends les notes,
rien. Quand un enseignant ne se soucie pas de moi ça me décourage
beaucoup ».
Ces résultats montrent que l'étayage dont
bénéficient les déficients visuels est faible et ne leur
permet pas de s'ajuster comme dans une situation où ils étaient
mieux encadrés. Par conséquent ils sont en proie à de
nombreuses difficultés tant le sur le plan socioaffectif, langagier que
cognitif. A cela étant, l'enseignant qui adopte des techniques
pédagogiques proche de ce type d'étayage favorise
l'épanouissement intellectuel d'élèves vivant avec une
déficience. Ce qui permet de confirmer la théorie de Bruner
(2003), mais aussi l'hypothèse selon laquelle, la qualité du
processus d'étayage influe sur le niveau d'adaptation scolaire de
l'élève déficient visuel.
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