5.2. INTERPRETATION DES RESULTATS
L'interprétation des données a pour cadre
l'analyse des données de la recherche dans l'ordre des questions de
recherche. Pour ce faire, il importe de rappeler les modalités de
l'interprétation du processus d'étayage au regard du niveau
d'adaptation de l'élève déficient visuel. Ces
modalités sont : très élevé,
élevé, moyen, et faible. La présence de tous les
indicateurs de l'étayage signifie que l'étayage est très
élevé, alors que l'absence d'un élément suppose que
l'étayage est élevé. L'absence de deux
éléments renvoie à l'existence d'un étayage moyen
et enfin l'absence de plus de deux éléments suppose que
l'étayage est faible.
5.2.1. De la qualité de l'étayage
socio-affectif au niveau d'adaptation de l'élève déficient
visuel
L'étayage socioaffectif renvoie à la mise en
place des stratégies pour mettre l'enfant en confiance pour qu'il
parvienne à s'exprimer. L'enrôlement occupe une place centrale.
Car il permet à travers le comportement du tuteur à amener
l'enfant à adhérer au processus d'apprentissage. Ainsi, la
manière de faire cours par l'enseignant est très importante si
l'on veut observer des progrès au niveau scolaire chez les
élèves malvoyants. L'enseignant pourra donc éviter de
frustrer de l'apprenant en lui permettant de s'exprimer davantage et de faire
part de ses lacunes. Il est donc nécessaire de motiver l'apprenant
autant de fois que possible pour développer en lui un
intérêt pour la matière. En clair, l'étayage
socioaffectif est constitué des éléments suivants :
l'enrôlement, le contrôle de la frustration et le maintien de
l'orientation.
Ainsi, des résultats de l'enquête menée
dans cette étude, il ressort clairement des relations éducateurs
et apprenants déficients visuels une absence : de communication
verbale, un manque d'encouragements, pas de mise en confiance. Et de ce fait,
on remarque que l'enseignant n'a pas véritablement une bonne posture
pour amener l'élève déficient visuel à
adhérer au processus d'apprentissage. Par conséquent, la
théorie de Bruner (2003) selon laquelle, l'aspect socio-affectif qui
consiste à la mobilisation au maintien de l'intérêt et
à la motivation de l'élève rend compte du niveau
d'adaptation de l'élève déficient visuel. Bruner (2003)
évoque l'importance du socioaffectif dans le processus
d'apprentissage.
5.2.2. De la qualité de l'étayage cognitif et
langagier au niveau d'adaptation du déficient visuel
Pour apporter de l'aide à un enfant, l'adulte peut
faire en sorte qu'il réfléchisse sur les situations de langage
où la langue est l'objet cognitif d'étude. Il s'agirait là
de réfléchir sur la manière de communiquer, les outils
linguistiques à prendre en compte. La qualité de l'étayage
cognitif et langagier dépend des trois indicateurs suivants: la
réduction des degrés de liberté, la signalisation des
caractéristiques à la tâche et la présentation des
modèles.
Les résultats montrent qu'il y'a absence d'une prise en
charge d'une partie du discours, absence d'interaction et que les techniques
d'animation sont mises en place par deux éducateurs (conseiller
d'orientation et enseignant) sur les quatre interviewés. Toutes choses
qui démontrent que l'étayage langagier et cognitif est faible. De
ce fait, deux éducateurs sur quatre, quand ils s'expriment, ils ne
parlent pas suffisamment à haute voix pour être
écoutés entièrement par les malvoyants et les accompagner
durant le processus d'apprentissage. Cela entraîne la
vérification de la théorie de Bruner (2003), à
savoir quel'aspect cognitif et langagier concernant la prise en charge par
l'enseignant de certains aspects de la tâche rend compte du niveau
d'adaptation de l'élève déficient visuel
Comme pour l'étayage socioaffectif, la raison
invoquée dans les propos des interviewés est l'absence de
formation à enseigner les élèves déficients
visuels ; ce qui ne facilite pas la communication entre eux et les
enseignants. Shannon et Weaver dans la théorie de la communication
précisent l'importance des éléments de la communication
notamment l'émetteur, le récepteur, le code, le message, le canal
et le référent. Ainsi, ces éléments permettent
l'échange d'informations et la transmission du message. Dans le rapport
enseignant-apprenant déficient visuel et conseiller d'orientation-
apprenant déficient visuel, le code et le canal ne sont pas
identiques ; ce qui peut expliquer des difficultés de
communication.
Au terme de cette interprétation, il importe de
préciser que l'hypothèse générale émise dans
cette étude, à savoir que la qualité du processus
d'étayage rend compte du niveau d'adaptation de l'élève
déficient visuel en milieu scolaire a été
vérifiée. Les propos des éducateurs laissent transparaitre
que l'absence de formation aux techniques d'accompagnement des
déficients visuels explique le faible étayage mis sur pied par
les éducateurs à l'endroit des élèves malvoyants.
Cette absence de formation a pour corolaire les difficultés liées
à la communication. Car, l'écriture braille est celle que les
déficients visuels maîtrisent le mieux. Par contre ce ne sont pas
tous les enseignants et Conseiller d'Orientation qui l'ont apprise.
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