4.2.4.
Relation avec les autres
Les relations avec les autres dépendent des
éléments suivants : l'établissement des liens sociaux
positifs avec les enseignants et les camarades de classe, le sentiment de
confiance et de mise à l'aise et le vécu des émotions
positives. Des données collectées sur le terrain, il en ressort
les éléments suivants.
Tableau 7: Arbre
thématique des relations avec les autres
THEME
|
SOUS THEME
|
VERBATIM
|
IV. Relations avec les autres
|
1. Etablissement des liens sociaux positifs avec les
enseignants et les camarades de classe
2. Sentiment de confiance et de mise à l'aise
3. Vécu des émotions positives
|
« Il y'a juste mon professeur de français
qui est gentille avec moi. Elle m'accorde plus d'importance parce que je suis
malvoyant. Elle sait que je ne suis pas comme les autres et m'accorde un peu
plus d'attention quand elle dicte le cours. Elle veille à ce que je sois
toujours à la ligne. Je me bats dans sa matière ».
(Cas 1)
« Je marche avec des camarades filles qui m'ont
déjà adoptée. C'est plus facile, on peut causer de tout
et de rien ». (Cas 2)
« Il y'a juste mon professeur de français
qui est gentil avec moi. Elle m'accorde plus d'importance parce que je suis
malvoyant. Elle sait que je ne suis pas comme les autres et m'accorde un peu
plus d'attention quand elle dicte le cours. Elle veille à ce que je sois
toujours à la ligne. Je me bats dans sa matière ».
(Cas 1)
« Néanmoins quand je fais cours je prends
le temps de les soutenir et de les encourager en dictant posément pour
leur permettre de retranscrire avec leur écriture braille. De temps en
temps, je me rapproche d'eux et je leur demande s'ils sont à la ligne.
Ou tout simplement je me rapproche de lui et je sélectionne une phrase
sur son papier canson et je dirige son doigt pour qu'il me dise ce qu'il a
écrit, et si je me rends compte qu'il n'a pas bien saisi, je peux
utiliser un synonyme ou expliquer un peu pour que ça aille vite. C'est
ce que je fais mon niveau ». (Enseignant
n°2)
« c'est moi son voisin de banc. Il est juste
assis à côté de moi. Des fois, nous on fait souvent nos
commentaires de football. Jusqu'à c'est moi qui lui ai appris comment on
joue au pari foot. (Rire) ». (G4)
« Ses camarades me connaissent
déjà bien, puisque je suis au lycée là-bas presque
tous les jours pour le chercher. Et certains le taquinent souvent
que « Toi au moins ta mère vient te
chercher !». Ça m'amuse souvent quand il sourit et se laisse
aller à ce jeu qui n'est pas moqueur. Une fois il a même
répondu que c'est parce qu'il a une mère géniale, que je
l'aime tellement et c'est la raison pour laquelle je viens le chercher tout le
temps. Et de le voir s'essayer à vouloir jouer au ballon avec ses
camarades à la sortie, ça montre qu'il est intégré
déjà et qu'il stresse moins sur son handicap. Donc je me dis
déjà que ses camarades se sont déjà habitués
à lui ». (Parent)
|
Parlant des élèves déficients visuels,
les deux ont réussi à établir des sociaux avec leurs
camarades et enseignants. En voici des verbatim :
Cas 1 :« À la pause
je vais souvent à la cantine avec les autres. De temps en temps quand je
ne comprends pas je peux demander à mon camarade qu'il m'aide. En
mathématiques par exemple, s'il y'a une courbe que l'enseignant a faite
au tableau, j'attends la fin de l'heure ou le mercredi et je demande à
mon camarade de m'expliquer. Il prend mon doigt et le dirige sur la feuille et
simule le dessin avec pour que je sache un peu ce que l'enseignant a
dessiné au tableau ».
Parlant des éducateurs, 3/4 disent qu'ils
n'établissent pas véritablement de liens spéciaux entre
ces élèves et eux ; l'enseignant
n°1 :« on ne discute pas vraiment ensemble. Je ne
sais pas comment je vais m'y prendre. En plus, j'ai plusieurs classes que je
tiens et je ne peux pas me permettre de perdre du temps dans une seule.
J'évolue de la même manière dans les mêmes classes
donc je ne dois accuser aucun retard si je veux avancer
sereinement ».
Et entre malvoyant et leurs camarades, à
l'unanimité l'ambiance est plutôt bonne. De ce fait les rapports
entre camarades est positive. En voici un verbatim pour
l'illustrer :
L'enseignant n°2 :« bon
quand je suis en salle, je n'observe pas véritablement un mauvais
comportement des camarades. Pour certains, ils sont ensemble depuis la classe
de 6ème, donc je me dis que côté discrimination,
le temps a eu le dessus ».
Sur deux malvoyants, 1/2 se sent véritablement à
l'aise durant le processus d'apprentissage en classe. En voici un verbatim qui
en témoigne :
Cas 1 : « Je
participe souvent de temps en temps aux activités en classe, parfois je
lève le doigt quand je pense avoir une réponse juste. Je ne parle
que lorsque l'enseignant me donne la parole ».
Les deux malvoyants interrogés estiment ne pas
véritablement vivre dans une bonne ambiance en salle. En effet la
façon de faire cours ne les arrange pas vraiment et ils éprouvent
des difficultés par la suite pour comprendre et avoir un bon niveau
scolaire. En voici quelques verbatim :
Cas 1 :« Comme je dis
depuis la, ce ne sont pas tous les enseignants qui tiennent compte de nous. Ils
font cours comme si nous n'avons pas d'handicap. Les enseignants font cours
normalement. Ils écrivent tous au tableau surtout en
mathématiques. Le prof de mathématique lui alors c'est comme si
nous ne sommes pas aussi élève dans la classe. Tellement il donne
les devoirs et ce n'est pas facile pour moi. Comme je ne vois pas je reste
là aussi comme ça à les suivre. Le conseiller
d'orientation et les enseignants ne font rien pour nous. Ils font leur cours
normalement sans se soucier de notre présence ».
Cas 2 :« chaque fois c'est
la même chose. Ils arrivent en salle, écrivent certains
éléments au tableau, puis voilà le cours qui commence.
Avec le genre de rythme-là je ne peux pas être à la ligne
donc je laisse seulement. On dirait qu'on doit se débrouiller seul. Le
professeur de mathématiques écrit trop au tableau et donne trop
de devoirs. Le professeur de SVT, je ne l'aime pas trop. Quand il vient en
salle c'est pour dicter seulement. Et il le fait tellement vite que j'ai de la
peine à écrire. Il commence seulement à parler et il parle
alors vite. Ce n'est pas évident pour moi de suivre aussi bien le cours
que ses explications. IL parle trop di donc ».
Néanmoins ces derniers vivent des émotions
positives avec leurs camarades. En voici le verbatim :
Cas 1 :« À la pause
je vais souvent à la cantine avec les autres. De temps en temps quand je
ne comprends pas je peux demander à mon camarade qu'il m'aide. En
mathématiques par exemple, s'il y'a une courbe que l'enseignant a faite
au tableau, j'attends la fin de l'heure ou le mercredi et je demande à
mon camarade de m'expliquer. Il prend mon doigt et le dirige sur la feuille et
simule le dessin avec pour que je sache un peu ce que l'enseignant a
dessiné au tableau ».
Au niveau du focus group, 5/7 des camarades estiment que
l'ambiance avec leur camarade malvoyant est plutôt bonne, comme le
montre les verbatim suivants :
G3 : « pour
ça ils sont déjà intégrés. Quand on lance
les blagues en salle ils rient et savent de quoi on parle ».
G4 : « c'est moi son
voisin de banc. Il est juste assis à côté de moi. Des fois,
nous on fait souvent nos commentaires de football. Jusqu'à c'est moi qui
lui ai appris comment on joue au pari foot ».
|