2.2.3.
Synthèse de la revue
L'enseignant a un rôle spécifique dans cette
acquisition. La parole du maître est référente. Sa
façon de parler a une grande influence sur les élèves.
C'est une parole dans laquelle les enfants puisent les matériaux
langagiers qui leur sont nécessaires pour progresser. L'enseignant doit
avoir une présence très forte afin d'aider les enfants dans
l'acquisition de leur langage. Pour cela, il met en place des situations
d'apprentissage en partant du vécu des enfants. Il s'exprime clairement
et utilise un vocabulaire adapté. Il observe le comportement de ses
élèves, évalue leurs acquisitions et identifie les
difficultés. Mais il est aussi essentiel que l'enseignant noue un lien
avec chaque enfant. Il doit parler avec l'enfant, l'écouter et le mettre
en confiance. Il valorise ses progrès. En pratique, le maître met
en place un étayage, ce qui permet de soutenir l'élève
dans son langage afin qu'il progresse. Comme l'affirme Mettoudi (2008,
p.44-45), en parlant à l'élève, l'enseignant doit moduler
son langage, c'est-à-dire qu'il doit ralentir le débit de ses
paroles, avoir une hauteur de ton plus marquée et exagérer les
intonations. Les phrases doivent être courtes et très claires.
Chantal Mettoudi appelle ceci le « parlé professionnel ».
L'enseignant adapte son langage à celui de l'enfant sans utiliser un
« langage bébé » qui retarderait les progrès de
l'enfant. L'enseignant veille également à la qualité de
l'écoute. Les enfants l'écoutent et ils s'écoutent les uns
les autres. L'enseignant reformule et répète les paroles des
enfants. A ce sujet, De Weck (2010) expose ces deux notions. La reformulation
faite par l'adulte consiste à reprendre l'énoncé de
l'enfant en introduisant des modifications afin de l'enrichir à
différents niveaux linguistiques. « Ce type de réaction
constitue une reprise des verbalisations de l'enfant en y introduisant une ou
plusieurs modifications sur le plan de la forme. » (De Weck, 2010, p.157).
La répétition reprend l'énoncé d'un enfant sans le
modifier. Elle a pour but « d'informer l'enfant notamment sur la
correction de son message sur le plan acoustique et sur le plan de la
référence perceptive/conceptuelle ainsi que sur la
compréhension de son intention signifiante.»
Un étayage réussi pourrait se définir par
deux caractéristiques, d'une part par sa nature et d'autre part par le
moment d'intervention. Certaines formes d'étayage se font «
à l'intuition » en étant attentif au déroulement des
interventions des élèves (ex. répartir, réguler le
dialogue, reformuler, établir une relation d'encouragement à la
prise de parole, réorienter un dialogue...). D'autres formes
d'étayage supposent un choix plus construit (ex. annoncer la conduite
discursive attendue, reformuler l'enjeu, aider à valider une
procédure.
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