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Qualité du processus d'étayage et niveau d'adaptation des déficients visuels en milieu scolaire.


par Fabrice Baudelaire Mvondo Mbarga
Ecole Normale Supérieure de Yaoundé - Diplôme de Conseiller d'orientation  2017
  

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2.2.2.2. Etayage et développement du langage

Dans la même lancée, Hudelot (1999, p.60-63) et Poizat (2004, pp.37-38) soutiennent que les enfants porteurs de trouble moteur âgés de 6 à 18 ans doivent être pris en charge par des centres médico-pédagogiques. Une prise en charge médico-psycho-pédagogique leur est assurée et les enfants ayant des difficultés scolaires reçoivent une « préformation professionnelle ».

L'étayage n'est donc pas une simple aide puisqu'une partie e cette activité repose sur une prise en charge partielle de l'activité par l'adulte pour permettre à l'élève de se fixer sur le but de l'apprentissage. Ce dispositif se trouve au coeur du processus des apprentissages et lié à la zone de proche développement de Vygotski : l'adulte a bel et bien un rôle de médiateur du savoir.

Vergnaud (2010), didacticien de mathématiques, présente les apports des théories de vygotski à partir de nombreux extraits de l'ouvrage Pensée et langage. Vygotski, psycholinguiste russe, adopte une approche développementale pour aborder l'acquisition du langage et la construction des apprentissages chez l'enfant.

Le psycholinguiste développe la notion de « zone proche de développement » (ZPD) dans la construction des apprentissages chez l'enfant. Il dissocie, tout d'abord, le développement et l'apprentissage bien que ces deux notions soient liées. Selon lui, il existe deux niveaux de développement : le développement actuel de l'enfant (les problèmes que l'élève peut résoudre seul) et le niveau de développement potentiel (les problèmes qu'il pourrait résoudre avec l'aide de quelqu'un). La ZPD mesure donc le développement potentiel de l'élève. Vygotski la définit comme «  ce que l'enfant sait faire avec l'aide d'autrui et qu'il ne sait pas faire tout seul » (Vergnaud, 2010). Ainsi, un apprentissage situé dans la zone de développement actuel de l'élève ne serait pas un réel apprentissage puisque l'élève saurait déjà le faire seul. De même, un apprentissage trop avancé par rapport aux capacités de l'élève serait inutile. On peut donc dire, selon sa théorie que le seul apprentissage efficace consiste à apprendre en collaboration avec les pairs ou un adulte, dans tous les cas ayant un niveau plus expert que lui. L'apprentissage dans cette zone permettrait à l'élève un apprentissage plus rapide et plus adapté à ses capacités.

La médiation se place alors au coeur du processus d'apprentissage. L'élève doit dans un premier temps, construire avec l'aide du médiateur qui facilite l'appropriation du savoir et propose une démonstration de l'opération à effectuer. Puis, l'élève doit intérioriser le savoir pour poursuivre l'apprentissage sans l'aide du médiateur. La notion d'étayage, bien qu'inexistante chez Vygotski est développée par Bruner dans la continuité des théories de Vygotski.

De même, Hudelot(1999), chercheur en linguistique et plus particulièrement sur la dimension dialogiques des conduites langagières, se penche plus particulièrement sur la question de l'étayage dans le contexte de la classe et notamment s'appuie sur la définition de l'étayage théorisée par Bruner pour mesurer l'efficacité de l'étayage mis en place par l'enseignant.

Il propose tout d'abord, une définition du contre étayage. En effet, lorsqu'il ne respecte pas les caractéristiques de l'étayage proposées par Bruner, l'étayage se révèle inefficace voire contre-étayant : il ne soutient plus l'élève dans l'apprentissage et ne construit aucun savoir. Il existe, ainsi plusieurs types de contre-étayage. Les questions posées par l'enseignant peuvent être fermées (la seule réponse possible est affirmative ou négative) ou catégorielles (la réponse donnée appartient à une seule catégorie). L'élève n'est pas alors plus le co-constructeur du savoir : son seul rôle est de donner la seule réponse attendue par l'enseignant. Puis, les réponses peuvent être déjà ébauchées par l'enseignant qui tente de faire deviner la réponse en donnant les premières syllabes du mot attendu. Dans ces interactions l'enseignant donne presque la réponse à la place de l'élève. Il arrive même qu'il réponde entièrement à sa place par impatience ou découragement dans l'attente de la réponse. Le contre étayage s'explique dans ces cas pour un niveau trop complexe de la tâche par rapport au niveau potentiel de l'élève. Cependant, la tâche peut se révéler trop accessible pour l'élève : elle ne constitue plus alors une tâche nécessitant l'étayage d'un expert. En un mot, l'étayage doit constamment se situer dans la zone proximale de développement définie par Vygotski. Lorsque la réponse n'est pas élaborée par l'élève, on constate souvent que la place discursive qui lui a laissée par l'enseignant est insuffisante ; celui-ci monopolise et dirige l'interaction.

Par la suite, Hudelot (1999) distingue en collaboration avec Marie Thérèse Vasseur sis sens de l'étayage. Il peut s'agir d'une :

- « intention éventuellement programmée » : l'adulte tuteur contrôle et rectifie les actions et propos de l'élève. Il construit également des « formats » que l'on peut définir comme des formes régulant les échanges et qui donnent un cadre à l'action de l'enfant pour développer ses capacités dans l'optique de l'apprentissage ;

- d'une «  traduction trans-sémiotique » : l'interprétation verbale traduit la communication non verbale ;

- d'une « réaction aux dires de l'autre » : l'adulte et l'élève réagissent selon les propos antérieurs du locuteur ;

- d'une « ressource pour novice » : le format et le tuteur constituent des aides à l'apprentissage pour le novice puisqu'ils permettent de réguler, diriger et encadrer les tentatives de l'élève ;

- d'un « anticipateur du développement » : l'étayage s'appuie sur la notion de zone proximale de développement de Vygotski qui mesure la distance entre le niveau potentiel de l'élève (ce qu'il faut faire à l'aide d'un tuteur) et son niveau réel ( ce qu'il sait faire seul) ;

- d'une « attitude globale » : l'étayage global porte sur l'espace de la prise de parole en général tandis que «  l'étayage local », défini par F. François comme un étayage spécifique est centré sur le contenu et la gestion des échanges verbaux.

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