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Qualité du processus d'étayage et niveau d'adaptation des déficients visuels en milieu scolaire.


par Fabrice Baudelaire Mvondo Mbarga
Ecole Normale Supérieure de Yaoundé - Diplôme de Conseiller d'orientation  2017
  

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2.2.2. Etayage langagier ou cognitif

Les bases d'assistance sur le plan cognitif ou langagier concernent la prise en charge par l'enseignant (dans son rôle de tuteur) de certains aspects de la tâche, la signalisation des caractéristiques spécifiques et la suggestion des modèles de résolution.

2.2.2.1. Le langage à l'école : un langage d'étayage basé sur le dispositif de tutelle

Bruner (1983) s'appuie sur la notion de zone proximale de développement de Vygotski pour étudier la nature du dispositif de tutelle et les moyens d'aide employés par l'expert. De cette façon, il définit le dispositif de tutelle comme les interactions entre l'adulte et l'enfant par lesquelles l'adulte permet à l'élève de résoudre des problèmes qu'il ne peut résoudre seul. Ainsi, des formats doivent être mis en place pour que l'enseignant guide l'enfant dans le tutorat dans des interactions régulières et formalisées. C'est à travers ces formats que l'élève se détachera progressivement du dispositif de tutelle pour parvenir à une autonomie dans l'apprentissage. Ce dispositif permet non seulement un progrès rapide de l'élève en ayant bénéficié mais aussi l'apprentissage d'un savoir supérieur au niveau actuel de l'élève. Paradoxalement le tutorat mène à l'autonomisation de l'élève puisque l'échange d'aide avec un adulte lui permet de résoudre des problèmes supérieurs à ses capacités actuelles.

Par la suite Bruner identifie six fonctions de l'étayage. L'étayage étant défini comme l'ensemble des interactions d'aide du dispositif de tutelle. L'expert doit avoir conscience de ces six caractéristiques pour proposer des conditions efficaces d'apprentissage à l'apprenant.

Ainsi, l'étayage doit débuter avec une phase d'enrôlement ce qui permet de susciter l'intérêt de l'élève et de déclencher son adhésion dans la tâche proposée. L'adulte a alors pour rôle d'expliciter les enjeux et les finalités de la tâche pour inciter l'élève à entrer dans la tâche. Ainsi, définir la compétence visée d'une activité avant que l'élève n'entre dans la tâche va permettre à celui-ci de faire écho avec des activités déjà mises en place en mettant en oeuvre cette compétence.

Puis, la réduction des degrés de liberté consiste, pour le tuteur à prendre en main une partie de l'activité pour garder l'élève concentré sur la tâche sur laquelle repose l'apprentissage et lui éviter une surcharge cognitive. Cette réduction de la tâche limite le nombre d'activités au sein même de la tâche en partageant la tâche entre l'élève et ses pairs ou l'élève et l'enseignant.

Il faut également maintenir l'orientation de l'élève vers le but fixé de l'activité. Cette forme d'étayage mise en place par le tuteur, incite l'élève à garder en vue l'objectif final de la tâche. Au cours de l'activité, l'orientation doit être maintenue plusieurs reprises ce qui permet de conserver une perspective durant la réalisation de la tâche et de ne pas se perdre en utilisant des procédures de résolution.

Le tuteur se doit de rappeler les caractéristiques déterminantes de la tâche c'est-à-dire de faire comprendre l'écart entre la tâche effectuée par l'élève et la tâche attendue par l'enseignant. Celui-ci souligne alors les aspects essentiels de la tâche. Par exemple, il peut rappeler au cours de l'activité les consignes annoncées au début de la séance ou encore les différentes étapes qui amènent la résolution de la tâche.

De même, un contrôle de la frustration doit prévenir l'élève d'une démotivation en cas d'échec et ainsi faire en sorte que l'élève aidé ne devienne pas dépendant de cet étayage.

Enfin, une démonstration de la tâche par l'enseignant consiste non seulement à imiter la tâche à effectuer mais aussi à styliser l'action pour souligner ses gestes et les justifier par rapport au but. On peut dire qu'il y'a un apprentissage dans la démonstration dès lors qu'il y'a une imitation de l'élève, qu'elle soit immédiate ou différée. En effet, en imitant la tâche à exécuter, l'élève intègre déjà d'une certaine façon les caractéristiques de la tâche au vu du résultat à atteindre.

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