2.2.1.2. Etayage et situation d'apprentissage
A la suite des travaux de Bruner, Le Manchec (2012)
décrit d'autres formes d'étayage que l'on peut réaliser
lors de situations d'apprentissage oral en classe. L'étayage affectif :
l'adulte met l'enfant en confiance pour qu'il ose s'exprimer. Il donne envie
à l'élève de communiquer tant d'une façon verbale
que non verbale. Même pour les enfants les plus timides. Cela rejoint
« l'enrôlement » et « le contrôle de frustration
» de Bruner. L'étayage cognitif : le rôle de l'adulte est de
faire réfléchir l'enfant sur les situations de langage. La langue
est donc objet d'étude. L'étayage langagier : l'adulte prend en
charge une partie du discours. Il propose des techniques d'animation, comme par
exemple engager l'enfant à raconter, en posant des questions ouvertes
comme « et alors ? » ou inciter l'enfant à argumenter «
tu es sûr ? » mais aussi des interactions. Le Manchec(2012) en
différencie deux : la reformulation et la relance. La relance permet de
continuer un discours, de donner la possibilité à l'enfant
d'aller plus loin et d'enrichir son discours. Ces relances se font
généralement sous forme de questions.
Afin de préciser l'étayage langagier de Le
Manchec (2012), il convient de mettre en lien d'autres travaux qui parlent
d'étayage verbal ou de langage modulé. Ils ont permis de
différencier plusieurs variables (Joëlle Böhi, 2012, p.48).
Sur le plan de la langue, (De Weck, 2010, p.155), l'adulte s'exprime
intelligiblement et articule correctement. Il n'y a pas de modification des
phonèmes lorsqu'il s'exprime. Par contre, l'expert va moduler la hauteur
de sa voix, accentuer le ton. Il parle également plus lentement. Sur le
plan syntaxique, l'adulte va réduire la longueur de ses
énoncés. Il se met au niveau de l'enfant et fait des phrases
d'une complexité adaptée afin de se situer dans sa zone proximale
de développement. De Weck (2010, p.155) a pu observer que la syntaxe
(arrangement de mots dans une phrase) des adultes est meilleure lorsqu'ils
parlent à un enfant plutôt qu'à un adulte. Sur le plan du
sens des mots, il y a un excès de répétition
d'énoncés par exemple, lorsque l'adulte accompagne l'action de
l'enfant. Par rapport au lexique, les verbes et les noms sont
prédominants. Les adultes utilisent, les adjectifs ou les connecteurs
ainsi que les pronoms que l'enfant connaît déjà ou alors
qu'il est en train d'acquérir.
|