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Qualité du processus d'étayage et niveau d'adaptation des déficients visuels en milieu scolaire.


par Fabrice Baudelaire Mvondo Mbarga
Ecole Normale Supérieure de Yaoundé - Diplôme de Conseiller d'orientation  2017
  

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2.1.1.3. Les difficultés rencontrées par les déficients visuels en milieu scolaire

Les informations qui suivent donnent des pistes pour comprendre les difficultés qu'un élève ayant une déficience visuelle peut rencontrer.

Anomalie

Variante

Difficultés

CÉCITÉ TOTALE

(certaines des difficultés décrites ci-dessous peuvent également concerner les élèves malvoyants)

Autonomie restreinte

l'élève déficient visuel ne peut accomplir certaines tâches que difficilement ou avec l'aide de tiers (se déplacer, trouver un objet, avoir accès à une information visuelle, etc.)

Difficultés d'ordre spatial

la réalité spatiale n'est perceptible qu'à bout de bras et se repérer est difficile. Si l'élève est aveugle de naissance, se représenter l'espace est difficile. Même à l'aide d'une canne blanche, il ne peut se déplacer seul d'un point à un autre (par ex. de la salle de classe aux toilettes) qu'en mémorisant les distances, les directions, les obstacles. Se mouvoir dans l'espace requiert une attention particulière, ce qui peut prendre temporairement le pas sur celle nécessaire aux apprentissages.

Difficultés d'apprentissage

Acquisition du langage : les personnes voyantes s'appuient essentiellement sur des qualificatifs visuels et utilisent un langage souvent incompréhensible pour l'enfant aveugle, tandis que le langage nécessaire à la description des perceptions tactiles et auditives est peu développé chez les personnes voyantes. L'élève concerné peut ainsi avoir un bon vocabulaire, mais l'employer à mauvais escient parce qu'il n'en possède pas toute la signification, ce qui peut être la source de malentendus (« verbalisme visuel » : par ex. un enfant aveugle parle de la couleur du ciel, de l'herbe, etc. par « ouï-dire », sans en en avoir d'expérience réelle).

Acquisition des connaissances : l'élève doit acquérir ses connaissances à partir de nombreuses informations qui ne lui sont pas toujours accessibles. Il ne peut pas faire l'expérience directe de certains objets ou phénomènes (par ex. un paysage, un tigre, un bâtiment, la couleur rouge, etc.). Il apprend donc leur existence à partir des descriptions que l'entourage en fait. Ses représentations mentales sont généralement moins riches et moins variées que celles d'un élève voyant de son âge.

Traitement de l'information : le champ perceptif visuel d'une personne voyante est très étendu et permet une perception globale et simultanée des objets, contrairement aux champs perceptifs tactile et sonore, qui s'élaborent à partir d'informations successives et fragmentées. L'élève aveugle percevant les choses de manière fragmentée a besoin de plus de temps pour les recomposer ; ce qui nécessite un effort de traitement de l'information plus élaboré et plus soutenu.

 

Accomplissement des tâches plus lentement

- Généralement, la lecture et l'écriture tactile sont plus lentes que la lecture « en noir ». À noter que pour une personne avec une malvoyance, la lecture et l'écriture « en noir » sont également plus lentes.

- Comme il lui est plus difficile de se repérer, d'explorer un texte ou une page, la recherche d'une information dans une page prend plus de temps (par ex. lorsque les questions relatives à un texte sont sur une autre page que le texte en question). Trouver ses affaires, les manipuler et se déplacer lui demande également plus de temps.

- Comprendre les consignes ou suivre les exercices au tableau exige de sa part plus d'attention et de temps, l'élève ne pouvant s'appuyer que sur les informations auditives.

Posture, mimiques et particularités gestuelles

l'enfant aveugle ne peut pas apprendre par mimétisme les mimiques, attitudes et gestes de son entourage. Il ne peut le faire qu'à l'aide d'un apprentissage actif ou au moyen d'une rééducation. De plus, n'étant pas attiré par les stimulations visuelles, il peut avoir une façon particulière de se tenir et se mouvoir. Par exemple, le regard figé ou la mobilité anormale des yeux ainsi que la pauvreté des mimiques rendent le visage moins expressif. Lever la tête et se redresser pour regarder ce qui se passe ou la tourner en direction de son interlocuteur ne fait pas de sens lorsqu'on ne capte pas les informations visuelles, contrairement au fait de s'immobiliser pour mieux écouter. L'élève aveugle peut aussi avoir un comportement psychomoteur caractérisé par des balancements, parfois aussi par des hochements ou une rotation de tête.

Problèmes de communication

la personne aveugle n'a pas accès au discours non-verbal de son interlocuteur ; ce qui peut générer des problèmes de communication. Ces difficultés sont accentuées dans un groupe (par ex, lors du changement de tour de prise de parole pendant un travail de groupe).

Fatigabilité accrue

L'extrême concentration nécessaire pour suivre en classe compte tenu des difficultés susmentionnées engendre beaucoup de fatigue.

MALVOYANCE

Les difficultés rencontrées par des élèves malvoyants peuvent parfois être comparables à celles éprouvées par les enfants et jeunes aveugles. Toutefois, selon le type et la sévérité de la déficience visuelle, il existe des difficultés bien spécifiques

Vision de loin floue

l'élève perçoit mal son environnement. Ces difficultés peuvent aller jusqu'à une impossibilité de distinguer quoi que ce soit de loin, même si des perceptions lumineuses permettent une certaine autonomie à l'intérieur de la salle de classe. L'élève :

- ne voit ni le tableau, ni les affichages muraux, surtout s'ils sont situés très haut ;

- ne peut percevoir un document écrit ou illustré, présenté à l'ensemble des élèves ;

- ne peut pas bénéficier de tout le travail d'imprégnation que ces documents induisent ;

- a de la peine à suivre une activité présentée trop loin de lui (par ex. en éducation physique) ;

- présente une tendance à s'isoler, à se désinvestir de l'activité poursuivie en commun ;

- peut passer pour étourdi et distrait

Vision de près très rapprochée

l'élève malvoyant lisant et écrivant « en noir » compense partiellement sa faible vision en s'approchant le plus possible de son document et par conséquent :

- a un champ visuel restreint

- n'a aucune vision globale

- a une connaissance d'un document par approches successives

- a une possibilité d'anticipation très limitée

Vision périphérique avec scotome central

l'élève est à l'aise dans ses déplacements et dans sa connaissance de l'espace intermédiaire et lointain. Mais, les exercices de lecture « en noir » sont difficiles, voire impossibles selon l'étendue du scotome.

Vision tubulaire

la discrimination visuelle centrale étant souvent intacte, l'élève peut lire « en noir », mais aura de la peine à se déplacer. Lorsque le champ visuel est très réduit, des problèmes peuvent naître quant aux prises de repères et à la localisation dans l'espace feuille.

Difficultés liées à l'utilisation de la vision

en général, la façon de voir peut fortement varier au cours d'une même journée : utiliser son potentiel visuel lorsqu'on est malvoyant peut ainsi entraîner céphalées, douleurs oculaires, larmoiements, fatigue, etc. Un reflet ou une variation ambiante, insignifiants pour un élève voyant, peuvent être aveuglants pour un élève malvoyant. L'impossibilité de stabiliser son regard peut aussi entraîner des difficultés ainsi que de l'agitation et une instabilité motrice.

Difficultés supplémentaires générées par les autres troubles visuels pouvant accompagner la déficience visuelle :

Nystagmus

celui-ci peut se déclencher lors d'une émotion ou d'une attention trop soutenue

Photophobie

l'inconfort qu'elle engendre se manifeste par des clignements de paupières répétés. L'élève :

- a de la peine à voir lorsque la salle est trop éclairée, ou à lire sur un tableau blanc si celui-ci présente trop de reflets ;

- doit porter continuellement des lunettes teintées ou une casquette à visière.

Anomalies de la vision des couleurs

l'élève a de la peine à distinguer les informations colorées, voire en est incapable (lettres ou chiffres dans certaines couleurs, surlignages colorés, etc.)

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe