Anomalie
|
Variante
|
Difficultés
|
CÉCITÉ TOTALE
(certaines des difficultés décrites ci-dessous
peuvent également concerner les élèves malvoyants)
|
Autonomie restreinte
|
l'élève déficient visuel ne peut
accomplir certaines tâches que difficilement ou avec l'aide de tiers (se
déplacer, trouver un objet, avoir accès à une information
visuelle, etc.)
|
Difficultés d'ordre spatial
|
la réalité spatiale n'est perceptible
qu'à bout de bras et se repérer est difficile. Si
l'élève est aveugle de naissance, se représenter l'espace
est difficile. Même à l'aide d'une canne blanche, il ne peut se
déplacer seul d'un point à un autre (par ex. de la salle de
classe aux toilettes) qu'en mémorisant les distances, les directions,
les obstacles. Se mouvoir dans l'espace requiert une attention
particulière, ce qui peut prendre temporairement le pas sur celle
nécessaire aux apprentissages.
|
Difficultés d'apprentissage
|
Acquisition du langage : les personnes
voyantes s'appuient essentiellement sur des qualificatifs visuels et utilisent
un langage souvent incompréhensible pour l'enfant aveugle, tandis que le
langage nécessaire à la description des perceptions tactiles et
auditives est peu développé chez les personnes voyantes.
L'élève concerné peut ainsi avoir un bon vocabulaire, mais
l'employer à mauvais escient parce qu'il n'en possède pas toute
la signification, ce qui peut être la source de malentendus («
verbalisme visuel » : par ex. un enfant aveugle parle de la couleur du
ciel, de l'herbe, etc. par « ouï-dire », sans en en avoir
d'expérience réelle).
|
Acquisition des connaissances :
l'élève doit acquérir ses connaissances à partir de
nombreuses informations qui ne lui sont pas toujours accessibles. Il ne peut
pas faire l'expérience directe de certains objets ou
phénomènes (par ex. un paysage, un tigre, un bâtiment, la
couleur rouge, etc.). Il apprend donc leur existence à partir des
descriptions que l'entourage en fait. Ses représentations mentales sont
généralement moins riches et moins variées que celles d'un
élève voyant de son âge.
|
Traitement de l'information : le champ
perceptif visuel d'une personne voyante est très étendu et permet
une perception globale et simultanée des objets, contrairement aux
champs perceptifs tactile et sonore, qui s'élaborent à partir
d'informations successives et fragmentées. L'élève aveugle
percevant les choses de manière fragmentée a besoin de plus de
temps pour les recomposer ; ce qui nécessite un effort de
traitement de l'information plus élaboré et plus soutenu.
|
|
Accomplissement des tâches plus
lentement
|
- Généralement, la lecture et l'écriture
tactile sont plus lentes que la lecture « en noir ». À noter
que pour une personne avec une malvoyance, la lecture et l'écriture
« en noir » sont également plus lentes.
- Comme il lui est plus difficile de se repérer,
d'explorer un texte ou une page, la recherche d'une information dans une page
prend plus de temps (par ex. lorsque les questions relatives à un texte
sont sur une autre page que le texte en question). Trouver ses affaires, les
manipuler et se déplacer lui demande également plus de temps.
- Comprendre les consignes ou suivre les exercices au tableau
exige de sa part plus d'attention et de temps, l'élève ne pouvant
s'appuyer que sur les informations auditives.
|
Posture, mimiques et particularités
gestuelles
|
l'enfant aveugle ne peut pas apprendre par mimétisme
les mimiques, attitudes et gestes de son entourage. Il ne peut le faire
qu'à l'aide d'un apprentissage actif ou au moyen d'une
rééducation. De plus, n'étant pas attiré par les
stimulations visuelles, il peut avoir une façon particulière de
se tenir et se mouvoir. Par exemple, le regard figé ou la
mobilité anormale des yeux ainsi que la pauvreté des mimiques
rendent le visage moins expressif. Lever la tête et se redresser pour
regarder ce qui se passe ou la tourner en direction de son interlocuteur ne
fait pas de sens lorsqu'on ne capte pas les informations visuelles,
contrairement au fait de s'immobiliser pour mieux écouter.
L'élève aveugle peut aussi avoir un comportement psychomoteur
caractérisé par des balancements, parfois aussi par des
hochements ou une rotation de tête.
|
Problèmes de communication
|
la personne aveugle n'a pas accès au discours
non-verbal de son interlocuteur ; ce qui peut générer des
problèmes de communication. Ces difficultés sont
accentuées dans un groupe (par ex, lors du changement de tour de prise
de parole pendant un travail de groupe).
|
Fatigabilité accrue
|
L'extrême concentration nécessaire pour suivre en
classe compte tenu des difficultés susmentionnées engendre
beaucoup de fatigue.
|
MALVOYANCE
Les difficultés rencontrées par des
élèves malvoyants peuvent parfois être comparables à
celles éprouvées par les enfants et jeunes aveugles. Toutefois,
selon le type et la sévérité de la déficience
visuelle, il existe des difficultés bien spécifiques
|
Vision de loin floue
|
l'élève perçoit mal son environnement.
Ces difficultés peuvent aller jusqu'à une impossibilité de
distinguer quoi que ce soit de loin, même si des perceptions lumineuses
permettent une certaine autonomie à l'intérieur de la salle de
classe. L'élève :
- ne voit ni le tableau, ni les affichages muraux, surtout
s'ils sont situés très haut ;
- ne peut percevoir un document écrit ou
illustré, présenté à l'ensemble des
élèves ;
- ne peut pas bénéficier de tout le travail
d'imprégnation que ces documents induisent ;
- a de la peine à suivre une activité
présentée trop loin de lui (par ex. en éducation
physique) ;
- présente une tendance à s'isoler, à se
désinvestir de l'activité poursuivie en commun ;
- peut passer pour étourdi et distrait
|
Vision de près très rapprochée
|
l'élève malvoyant lisant et écrivant
« en noir » compense partiellement sa faible vision en s'approchant
le plus possible de son document et par conséquent :
- a un champ visuel restreint
- n'a aucune vision globale
- a une connaissance d'un document par approches
successives
- a une possibilité d'anticipation très
limitée
|
Vision périphérique avec scotome central
|
l'élève est à l'aise dans ses
déplacements et dans sa connaissance de l'espace intermédiaire et
lointain. Mais, les exercices de lecture « en noir » sont difficiles,
voire impossibles selon l'étendue du scotome.
|
Vision tubulaire
|
la discrimination visuelle centrale étant souvent
intacte, l'élève peut lire « en noir », mais aura de la
peine à se déplacer. Lorsque le champ visuel est très
réduit, des problèmes peuvent naître quant aux prises de
repères et à la localisation dans l'espace feuille.
|
Difficultés liées à l'utilisation de
la vision
|
en général, la façon de voir peut
fortement varier au cours d'une même journée : utiliser son
potentiel visuel lorsqu'on est malvoyant peut ainsi entraîner
céphalées, douleurs oculaires, larmoiements, fatigue, etc. Un
reflet ou une variation ambiante, insignifiants pour un élève
voyant, peuvent être aveuglants pour un élève malvoyant.
L'impossibilité de stabiliser son regard peut aussi entraîner des
difficultés ainsi que de l'agitation et une instabilité
motrice.
|
Difficultés supplémentaires
générées par les autres troubles visuels pouvant
accompagner la déficience visuelle :
|
Nystagmus
|
celui-ci peut se déclencher lors d'une émotion
ou d'une attention trop soutenue
|
Photophobie
|
l'inconfort qu'elle engendre se manifeste par des clignements
de paupières répétés. L'élève :
- a de la peine à voir lorsque la salle est trop
éclairée, ou à lire sur un tableau blanc si celui-ci
présente trop de reflets ;
- doit porter continuellement des lunettes teintées ou
une casquette à visière.
|
Anomalies de la vision des couleurs
|
l'élève a de la peine à distinguer les
informations colorées, voire en est incapable (lettres ou chiffres dans
certaines couleurs, surlignages colorés, etc.)
|