CHAPITRE 2 : INSERTION THEORIQUE DU SUJET
Après avoir identifié le problème de
l'étude au chapitre précédent, il convient dans le
présent chapitre d'élaborer la grille de lecture
théorique de l'étude. C'est la principale fonction de ce chapitre
dont les principales articulations sont : la définition des concepts
clés, la présentation de la revue et la recension des
écrits en lien avec le problème et la présentation du
modèle de référence à partir duquel nous avons
tiré nos hypothèses de recherche.
2.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES
Pour mieux cerner cette étude, il convient au
préalable de définir certains mots clés. Il s'agit de la
déficience visuelle, le concept d'étayage et la notion
d'adaptation.
2.1.1.
Déficience visuelle
2.1.1.1. Déficience
Selon la loi N°2010/002 du 13 avril 2010 portant
protection et promotion des personnes handicapées, article 2
alinéa 2 dispose que « la déficience est la
perte de la substance ou de l'altération d'une structure ou d'une
fonction psychologique, physiologique et/ou anatomique. C'est l'aspect
lésionnel du handicap ».La déficience fait
référence à la perte de substances ou l'altération
de fonctions ou structures physiologiques, psychologiques ou anatomiques,
provisoire ou définitive. Elle comprend l'existence ou l'apparition
d'anomalies, d'insuffisances et de pertes concernant un membre, un organe, un
tissu ou une autre structure de l'organisme incluant la fonction mentale. Elle
correspond à une norme biomédicale et se présente comme la
conséquence d'une maladie ou d'un trouble.
La classification internationale des maladies (CIM-10) divise
la fonction visuelle en quatre catégories : la vision normale, la
déficience visuelle modérée, la déficience visuelle
grave et la cécité. Lors de la déficience visuelle
modérée ou grave, on parle de basse vision. Lorsque la personne
est totalement ou presque privée de la vue, on parle de
cécité. Le terme malvoyance (ou l'adjectif malvoyant) est un
terme plus courant, désignant la basse vision. De même, les
adjectifs aveugle ou non-voyant désignent les personnes privées
de l'usage de la vue.
2.1.1.2. Types de déficience visuelle
Les déficiences visuelles dans l'enfance peuvent
exister à la naissance déjà ou se développer dans
les premières années de la vie ou plus tard durant l'enfance ou
l'adolescence.On peut relever trois principaux types de déficience
visuelle qui selon le degré d'intensité vont de la basse vision
à la cécité :
- la vision floue : la personne ayant
une vision floue perçoit difficilement les contrastes et les reliefs,
évalue mal les distances, voit les couleurs de manière
atténuée et ne tolère parfois pas la lumière
forte.
Figure 1 : Vision
totale mais floue
- la vision périphérique avec scotome
central : se manifeste par l'apparition d'une tâche au
centre de la rétine, là où la personne fixe visuellement
son attention. Comme seule la rétine périphérique
fonctionne, la personne ne discerne pas les détails. L'acuité
visuelle est donc très faible. Les personnes souffrant de ce type de
déficience visuelle parviennent à se déplacer sans
difficulté dans l'espace, mais leur perception des détails et des
couleurs est grandement altérée.
Figure 2 : Vision
périphérique avec scotome central
- la vision tributaire : la personne
voit comme à travers un trou de serrure. Le champ de vision peut
être plus ou moins étendu et de plus ou moins de bonne
qualité. Dans ce cas, l'acuité visuelle peut être normale.
Par contre la personne a de grandes difficultés à se
déplacer, principalement dans la pénombre, car les cellules
permettant la vision nocturne ne fonctionnent plus. La vision tubulaire
s'accompagne également souvent des problèmes
d'éblouissement.
Figure 3 : Vision
tributaire
Relevons encore les phénomènes les plus
fréquents, isolés ou pouvant accompagner la déficience
visuelle :
- les troubles du réflexe de fixation qui se
présentent sous la forme de secousses rythmiques, rapides et
involontaires d'un oeil ou des deux yeux (nystagmus) ;
- la perception d'une image en double
(diplopie) ;
- les troubles liés à la luminosité,
comme une sensation d'éblouissement déjà dans des
environnements moyennement éclairés ou en regardant des surfaces
claires (photophobie) ;
- une basse vision nocturne ;
- les anomalies de la vision des couleurs qui peut être
partielle (la personne ne voit pas une couleur, mais uniquement des
différences d'intensité).
Ces types de malvoyance ainsi que les phénomènes
y relatifs peuvent se combiner et être accompagnés d'autres
troubles ; cette catégorisation n'est par conséquent pas
représentative de l'ensemble des situations où l'on constate des
déficiences visuelles.De plus, des affections identiques peuvent avoir
des conséquences très différentes : l'âge
d'apparition, l'histoire de la déficience, la gravité de
l'atteinte et l'environnement social et familial ont également une
grande influence sur les facultés d'apprentissage et d'adaptation de
l'élève atteint d'une déficience visuelle. Deux personnes
ayant la même acuité visuelle n'ont par conséquent pas la
même vision fonctionnelle : la capacité d'interpréter
des informations reçues ou de mettre en place des stratégies de
compensation sensorielles est propre à chaque personne.
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