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Patrimoine culturel Bandjoun. Destruction et stratégies de protection (1904-2005).


par Jacques Simo Djilo
Université de Dschang Cameroun - Master 2 2018
  

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1.2.2.2. NOTOUOM (1525)

Après les brefs règnes de Notchwegom, Notouom I prit la relève. Il continua les oeuvres de son père (achat des esclaves, accueil des refugiés). Il est le père de l'histoire de Bandjoun, le fondateur de la dynastie de Notouom. Il joua un rôle fondamental dans la construction du système religieux Bandjoun élément essentiel du patrimoine immatériel.

En effet, Il adorait le Dieu de Notouom, « Si Notouom». La tradition orale rapporte que ce Dieu se manifesta au roi Notouom et lui donna l'autorisation de s'installer au lieu que le roi baptisera « Famleng », en l'honneur de ses ancêtres de Baleng et en action de grâce au Dieu qui l'a accueilli et établi74(*).

Notouom I était caractérisé par sa foi en Dieu, par le sacrifice de Pu'msé75(*)qu'il offrait à Dieu. Ce sacrifice qui demeure jusqu'à nos jours l'un des fondamentaux du patrimoine immatériel. Albertin Koupgang nous rapporte :

Il distribuait gratuitement à la population la viande de sa chasse toujours très fructueuse à cause du nombre de jeunes qui l'accompagnaient. Sa renommée était telle qu'il était très souvent invité à l'assemblée des chefs de la localité pour ses conseils pleins de sagesse. Il conquit le coeur d'une jeune princesse qui put lui trouver un bracelet royal à l'aide duquel il se fit reconnaître comme un roi caché jusque-là, mais qui venait de loin et se passionnait que de chasse. Il décida de déplacer sa capitale de Famleng à l'actuel Hiala qu'il jugeait plus stratégique pour ses conquêtes. Mais il mourut en chemin à Poumougne (forêt du seigneur), nom donné à cette forêt sacrée jusqu'à ces derniers temps où la sous-préfecture est venue s'y étendre76(*).

1.2.2.3. DUGNECHOM (Moins d'un an de règne).

Il est considéré comme l'auteur de la systématisation de la chefferie Bandjoun sur tous ses aspects. Bien plus, on remarque qu'il a été l'un des acteurs soucieux de la conservation et de la valorisation de la culture d'un peuple élément fédérateur de son existence. Même si ce peuple doit vivre sous une domination, le dominateur doit prendre en compte les coutumes du dominé. Paul Notué écrit à cet effet : « Les petites chefferies soumises ou conquises devinrent peu à peu des sous chefferies qui conservaient leurs coutumes et payaient régulièrement un tribut. Dugnechom créa le Majong  une société guerrière chargée de former les jeunes »77(*)

1.2.2. 4. NOTOUOM II (1525-1575)

Il est le continuateur ardent de l'oeuvre de son père Notouom I. Grâce à son amitié avec le roi de Baham qui était puissant dans les environs, il conquit d'abord quelques royaumes78(*).

Le roi Notouom II est l'un des précurseurs de la production patrimoniale artistique Bandjoun. En effet, il aurait contribué à l'importation des matières premières de la production du patrimoine culturel de sa chefferie mais aussi il a joué un rôle non négligeable dans la déportation du patrimoine culturel matériel Bandjoun. Kui Tagne Notable installé à Djionè affirme à son sujet :

Lorsqu'il faisait sa chasse vers le Noun, il faisait fortune avec la viande des hippopotames, buffles et éléphants qu'il tuait. Il vendait également les défenses d'éléphants aux amateurs d'ivoire pour la fabrication des bijoux divers. Avec le fruit de sa chasse il achetait tout le long de sa route. Il achetait aussi des esclaves qu'il laissait sur place sous le contrôle de quelques soldats. Ceux-ci veillaient sur les acquis en attendant le retour de leur maître. Il est mort dans la gloire après avoir fait donner le surnom de « Pa Jo » (les acheteurs) à ses gens, parce qu'il achetait tout : les hommes, les femmes, les bêtes, le maïs, le haricot, les arachides, la banane, les ignames, bref les produits vivriers qu'il utilisait pour nourrir ses soldats et son peuple. De plus, il semait et plantait d'autres. A tel point que dans la région, tout était devenu propriété des Bandjoun. On dit Guefe a jo, biyè a jo, nkédé a jo etc (maïs de Bandjoun, arachide de Bandjoun, banane de Bandjoun...). II donna ainsi naissance à Bandjoun dans un grand sursaut d'orgueil et mourut dans la gloire après avoir eu à chasser plusieurs fois les envahisseurs Bamoun.79(*)

* 74 Entretien avec Souop Foadjing le 26-01-2019 à Yom.

* 75 Le pu'msé est un met traditionnel qui associe la farine de maïs l'huile rouge et le sel. Le pu'msé est l'un des principaux constituants des outils liturgiques des Kam si et magne si.

* 76Entretien réalisé avec Albertin Koupgang 19- 03- 2019 à la Chefferie Bandjoun

* 77 Notué, Jean paul., « Le Royaume de Bandjoun ( Lem Djo ou Gug Djo) : Histoire, contexte de création artistique, arts et traditions dynamiques » ...., p. 44.

* 78 Il s'agit du royaume de Foa Mojo' I et celui de Foa Dùbù qui deviendront Sim dzemto.

* 79Entretien réalisé Kui Tagne le 21- 01- 2019 Djionè.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus