Patrimoine culturel Bandjoun. Destruction et stratégies de protection (1904-2005).par Jacques Simo Djilo Université de Dschang Cameroun - Master 2 2018 |
1.2.2 La lignée dynastique en relation avec le patrimoine culturel Bandjoun.Des origines jusqu'à nos jours, la chefferie Bandjoun a connu 15 souverains chacun ayant marqué l'histoire du patrimoine du royaume soit de manière significative pour certains et soit de façon moindre pour d'autres. Le tableau suivant met d'abord en relief les grands rois qui se sont succédé à la tête du Royaume Bandjoun. Tableau 1: Les acteurs du façonnement du patrimoine culturel Bandjoun
Source : Notué, Jean paul., « Le Royaume de Bandjoun ( Lem Djo ou Gug Djo) : Histoire, contexte de création artistique, arts et traditions dynamiques » ....,p. 42. 1.2.2.1. NOTCHWEGOM (XVe et XVIème siècle).Il est considéré dans la tradition orale Bandjoun comme étant le fondateur de la Chefferie. C'est lui qui assura l'implantation du décor structurel et administratif et culturel de Bandjoun. En d'autres termes, tout l'univers patrimonial de la chefferie Bandjoun repose sur le socle dynastique de ce monarque. On ne peut concevoir et lire toute la richesse culturelle d'un peuple qu'à travers un cadre bien élaboré que nous pouvons appeler la chefferie. Il revient donc à ce roi tout l'honneur de la mise en place de cette entité politique qui devait porter le faste patrimonial Bandjoun. Pour y parvenir, il dût soumettre par la violence quelques chefs vassaux rebelles. L'exemple du Fo Totso fo de Soung est généralement cité. C'est donc à la tête d'un royaume en pleine croissance que Notchwegom mourût. Les circonstances de sa mort ne sont pas clairement établies. D'après certaines sources, il se serait noyé dans un marigot situé à Pu'munyeh (Poumougne)73(*). * 70 Si l'ordre de succession et l'identification précise des trois premiers et des sept derniers rois ne présentent aucun problème et ont été clarifiés, ceux par contre des monarques nos 4, 5,6, 7 et 8 sont confus, variables et contradictoires selon les sources. Trois de ces cinq souverains qui ont été mis à l'écart par la coutume et rayés de la liste dynastique officielle sont morts l'un le ventre gonflé, l'autre brulé, le troisième sans enfant et avec un règne écourté, ce qui est signe de malheur et de malédiction a Bandjoun et chez les Bamiléké. Leur oubli est recommandé par la coutume et non pas sur le plan scientifique. In Notué, Jean paul., « Le Royaume de Bandjoun ( Lem Djo ou Gug Djo) : Histoire, contexte de création artistique, arts et traditions dynamiques » in Bandjoun trésors royaux au Cameroun tradition dynamique, création et vie catalogue du musée bandjoun, Milan, 2005, p 42. * 71 La transcription des mots en langue locale a été simplifiée pour la commodité de lecture d'autant plus que les noms officiels arrêtés depuis la colonisation sous l'influence occidentale diffèrent plus ou moins des appellations autochtones. Par exemple, le douzième roi de Bandjoun était un homme politique internationalement reconnu dont le nom figurant sur les documents officiels était Kamga au lieu de Kamgue selon l'appellation autochtone. Pour le distinguer d'un autre ancêtre, du même nom, Kamga était suivi du numéro deux donc, Kamga II. Si la culture occidentale utilise la numérotation chiffrée pour distinguer deux souverains portant le même nom, les Bandjoun se réfèrent au nom de la mère. Ainsi, Kamga II est en réalité Kamgue Menewa. In Notué Jean Paul., « contribution à la connaissance des arts Bandjoun (Ouest-Cameroun) », mémoire de DES , département d'Histoire, Yaoundé, Université de Paris I, quatre volumes, 1998. P. 32. * 72Le vide observé dans certaines parties du tableau indique soit l'absence du détenteur soit le désaccord total des informateurs sur l'identité voir même l'existence. . * 73Entretien réalisé avec Albertin Koupgang (le guide du Musée) 19- 03- 2019 à la Chefferie Bandjoun et Wabo Tekam à son domicile à Soung. |
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