Patrimoine culturel Bandjoun. Destruction et stratégies de protection (1904-2005).par Jacques Simo Djilo Université de Dschang Cameroun - Master 2 2018 |
1.2.2.5. NOTOUOM III (1575-1625)Notouom III suivit à la lettre la politique humaniste de son père. Il avait le culte du pouvoir qui vient de Dieu, maître de la terre. Il confisqua une vingtaine de chefferies que son père avait trouvées dans la région sans pour autant confisquer le pouvoir divin des chefs ni leurs hommes. Il eut une grande population à gouverner. Aussi, comprit-il la nécessité d'une rigoureuse organisation. Il opta pour la méthode de diviser pour mieux régner. Les chefferies et leurs organisations formaient, bien sûr, les structures de base, mais comme elles n'étaient pas unies entre elles, il leur fallait des superstructures de liaison. Alors Fo Notouom III créa des provinces appelées Dje. Chaque Dje partait de Hiala à la limite avec le royaume voisin. Il créa ainsi sept Dje au total. A la tête de chaque Dje (province), était placé un gouverneur nommé kemdje. Ce kemdje est devenu plus tard une société sécrète. Teku marcel déclare au sujet de Notuom III : Le roi lui-même allait de temps en temps en tournée dans ses différentes Dje et en profitait pour percevoir la dîme qui lui revenait. Notouom III eut donc le grand mérite de créer l'unité, la fusion de vingt chefferies en un grand royaume et de doter ce dernier d'une solide organisation par la création des sept provinces ayant chacune à sa tête un chef de province. Il ne destitua pas les rois conquis tel que prescrit par son père.80(*) 1.2.2.6. BHEDEPA ET KAPTOLe roi Bhédepa eut un règne très court raison pour laquelle ni ses réalisations ni son prestige encore moins sa personnalité sont méconnus des traditions orales. Le septième roi ( Kapto) régna entre (1625-1675). Il est considéré à juste titre comme le moraliste. C'est lui qui est considéré comme le prototype des valeurs éthiques et morales de la société Bandjoun. Or ces valeurs sont plus ou moins des indicateurs mieux un legs culturel important pour définir une civilisation donnée. Alors le roi Kapto avait construit un édifice moral et éthique sociétal pratiquement accompli. Car son père Notouom III, lui ayant laissé un royaume socialement bien organisé et fortement peuplé. Il eut à créer ou mieux, à rappeler les rois pour garantir la pureté des moeurs, à améliorer les conditions de vie des Mkamvù, (les neufs notables), compagnons du roi fondateur qui formaient son conseil suprême. Il les rapprocha de lui à Hiala pour faciliter la régularité de la tenue de leurs réunions. Il renforça dans la même lancée, le rôle social des nkam-si, (prêtres, moralistes, prophètes de la région), le sens du sacrifice et de la moralisation. Il présidait aux rites et faisait chanter les cantiques de bénédiction pour les bons et les cantiques de malédiction pour les méchants. Le roi KAPTO sanctionnait sévèrement la fornication, l'adultère, le suicide, l'homicide, le vol, les crimes politiques, la trahison... les complices de la fornication étaient, lorsque la fille avait conçu, chassés du village et vendus loin comme esclaves. Les voleurs étaient traînés à travers le marché par la police et conduits en prison. Les suicidés n'avaient pas droit à la sépulture familiale. Les autres crimes étaient condamnés à la peine de mort. KAPTO n'y allait donc pas de main morte et son pays (village) lui reste reconnaissant pour l'avoir sauvé du naufrage de la corruption et de la dépravation des moeurs. La rigueur des parents favorisait le mariage précoce des jeunes filles (les filles à 16 ans et les garçons à 25 ans), le sens de l'économie. Tous les jeunes travaillaient, on ne parlait même pas de délinquance juvénile, on ne trouvait pas de femme libre.81(*) * 80Entretien réalisé avec Teku Marcel au quartier Yom le 21-03-2019. Entretient avec albertin Koupgang le 19- 03- 2019 à la Chefferie Bandjoun. * 81 Entretien réalisé avec Teku Marcel au quartier Yom le 21-03-2019. Entretient Albertin Koupgang le 19- 03- 2019 à la Chefferie Bandjoun. |
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