Ce mémoire a été divisé en deux
grandes parties destinées à décrire dans un premier temps
ce qu'était Christiania à l'état embryonnaire
avec la description de ses principes fondamentaux, de l'idéal de
vie en société qu'ont créé les pionniers ; puis ce
que la commune est devenue à l'état
adulte309. Aujourd'hui arrivé à un stade
d'évolution plus avancé310, nous avons vu avec
l'exemple d'Astérix que certains membres de l'institution regrettent le
modèle d'origine qu'ils jugent meilleur, car plus démocratique et
garantissant d'avantage de liberté à la masse. N. Elias
décrit comme un « cercle vicieux » les normes
sociales de la pensée et du langage car il explique que l'individu se
trouve pris dans la société dans laquelle il évolue :
« Si audacieuse et si fertile que puisse être
l'imagination d'un individu même dans le domaine de la pensée, il
ne peut guère s'éloigner des normes de la pensée et du
langage de son temps. Il en reste prisonnier, ne serait-ce qu'à cause
des instruments linguistiques dont il dispose. »
ELIAS Norbert, La société des individus, op.
cit., p.135
La marge de manoeuvre pour ce type d'individu qui viendrait
enfreindre les règles ou chercher à dévier son entourage
« des normes de la pensée de son temps » reste, comme
l'explique H. Becker dans sa sociologie de la déviance, très
mince. En effet, l'individu peut rapidement se retrouver isolé s'il ne
parvient pas à s'intégrer à un groupe partageant ses
idées ainsi que ses pratiques déviantes. Si tel était le
cas, alors il y a de fortes chances pour que celui qui est
étiqueté comme « déviant
»311 cède face à la pression exercée
par la société qui l'entoure et qu'il fasse son retour dans la
norme. Pour un déviant, l'interaction avec d'autres déviants
partageant ses idées et ses pratiques contraires aux normes
instaurées par le groupe dominant est donc primordiale. C'est pourquoi
nous allons voir que même si Astérix paraît bien
isolé face à la norme instaurée dans cette
communauté, d'autres christianites comme Morten partagent ce point de
vue312, ce qui prouve que l'idée d'anarchie au sens de
self-government est toujours bien présente et peut donc se
maintenir à Christiania. Aujourd'hui âgé de cinquante-huit
ans, c'est à dix-sept ans que Morten s'est installé à
Christiania lorsqu'il
309 Nous renvoyons à la métaphore biologique de
P. Clastres. Cf. CLASTRES Pierre, La société contre l'Etat,
op. cit., p.16
310 Ce qui ne veut pas nécessairement dire que le
stade d'évolution qu'a atteint aujourd'hui Christiania est le plus
abouti.
311 H. Becker définit les déviants comme «
ceux qui apparaissent comme étrangers à la
collectivité parce qu'ils dévient de ses normes ». La
déviance n'est que le fruit d'une interaction entre le groupe dominant
se conformant aux règles communément admises et ceux qui en
dévient, car « les groupes sociaux créent la
déviance en instituant des normes dont la transgression constitue la
déviance ». Cf. « Le double sens de `outsider'
», in BECKER Howard, Outsiders. Etude sociologique de la
déviance, op. cit., p.25-41
312 Astérix et Morten se connaissent car ils travaillent
tous les deux en tant que guide de la communauté.
158
faisait partie du groupe appelé les Children's
power313. Se définissant aujourd'hui comme
anarcho-communiste314, Morten fait partie des christianites qui
considèrent la bureaucratie comme superflue :
Morten: «They don't produce any
food, they don't produce any buildings or houses, or bicycles or anything, they
just push papers, you know, from one desk to the other. And all this
I think it's redundant. I think everybody should
participate in pushing papers and we should respect production work. And I
don't think anybody can live from pushing papers, they always have to take the
money from the production work. And now, production work means very-very small
salary, in contrast to all the speculation works which produce nothing and
which means a very-very high salary.»
_ «Yes.»
Morten: «And my question is: why it
shouldn't be the same way in Christiania?» _ «So, you mean
all those people who just push papers in Christiania...»
Morten: «They should have less
money than the production work and they should share the work, it should be a
common duty to do this kind of works, and everybody share and participate in it
[...].»
D'après Morten, chacun devrait contribuer à la
conduite des affaires communes de la manière la plus équitable
qui soit : cela relèverait d'un « devoir commun » à
tous les christianites sans exception, ce qui permettrait à Christiania
de s'affranchir de la domination de l'élite bureaucratique et ainsi
d'être plus en accord avec l'idéal démocratique d'origine.
Ici, Morten réduit la tâche assurée par les agents
bureaucratiques à « pousser des papiers », une chose que
chacun serait capable de faire en plus de son activité professionnelle.
Mais la lecture du quinquagénaire sur ce qui se produit dans la
société à laquelle il appartient, va au-delà des
frontières de Christiania et Morten nous propose une vision plus
holiste. Selon lui, Christiania fait partie d'un tout où il faudrait
différencier les travailleurs produisant des
313 Au début des années 1970, les
children's power était un groupe composé d'adolescents
et de jeunes gens allant de quatorze à vingt-cinq ans. Connus des
services de police ainsi que des médias pour leur implication dans le
trafic de drogues ou leur exploitation dans les réseaux de prostitution
infantile, Morten s'inclut dans ce groupe dont la plupart de ses membres
avaient fugué du domicile familial ou des foyers d'accueil pour jeunes
orphelins ou délinquants. Largement influencé par les mouvements
révolutionnaires de la fin des années 1960, la plupart de ces
jeunes révoltés contre toute forme d'autorité
s'installèrent à Christiania où ils trouvèrent un
environnement propice à la poursuite de leur idéal.
314 Voici l'extrait d'entretien dans lequel Morten
décrit sa conception de l'anarcho-communisme : « I'm talking about
those who have quite privileges, who have a big house, who have a good income,
who have a lot of network and resources. They should say: `ok, we don't need
any money, we should voluntarily do this work, and they shouldn't make the
decision all the time, we should change those people all the time. All the
different life styles should be represented. Those who are the strongest should
take the heaviest burdens and those who are the weakest should be
supported. » Dans cette description, la
répartition indifférente du pouvoir entre les classes et la
manière dont ceux bénéficiant de plus de ressources
doivent les partager avec les plus faibles semble valider la conception
communiste de l'anarchie à partir de laquelle Morten définit ses
opinions politiques.
159
richesses très concrètes (nourriture, logements,
etc.) mais bénéficiant d'un bas salaire, du « travail
spéculatif » tel que celui que réalisent les fonctionnaires,
qui fournissent un travail plus abstrait mais engrangent les meilleurs
salaires. Voici la tendance que constate Morten dans la société,
y compris à Christiania, où il considère qu'il faudrait
inverser l'ordre social. Cet individu est donc animé par une forme de
marxisme liée à sa vision sur la lutte des classes tout en
réfutant l'autorité exercée par la direction
administrative ponctionnant ses richesses du fruit du travail de la masse qui,
comme nous avons pu le voir dans la première partie, est soumise
à la collecte de l'impôt assurée par ces mêmes agents
bureaucratiques. Ainsi, après avoir vu le sens positif de la collecte de
l'impôt exprimée par certains christianites considérant que
celui-ci est légitime puisqu'il permet de rémunérer ceux
qui assurent la subsistance de la commune libre ; le discours de Morten montre
quant à lui qu'à Christiania ce même impôt peut
être considéré négativement car il permet aux
bureaucrates de renforcer leur position de dominants dans la
communauté.
Par ailleurs, Morten fait référence au terme de
« christianitis », soit le nom d'un syndrome inventé par les
individus les plus critiques de l'ordre bureaucratique de la communauté,
pour désigner les personnes jugées comme souffrant d'une certaine
avidité et qui auraient laissé le pouvoir leur monter à la
tête :
_ «Ok. Oh you also said something quite interesting
last year when I came here with Allan. You said the word `Christianitis', which
is a kind of illness when there is `too much Christiania'. could you be more
precise?»
[...]
Morten: «People think to their own
interest, also here in Christiania. When they have Christianitis, they think
that they can justify their personnal interest with arguments like: `we have
been living for a long time here in Christiania and we know what is going on'.
You know?»
«Yeah, ok. Does it mean that those people are
`allergic' to Christiania?»
Morten: «No, they are kind of...
They feel that they are the ones who do something for Christiania and all the
rest is not doing anything. And therefore, it's a good idea that they have more
influence than others, just because they `do all the work', they should have
all the political authority.»
_ «Ok. And don't you think this `Christianitis' is
because they are too selfish and self-confident, but it's also
because...»
Morten: «Maybe they also hide that
they are not sure of themselves!»
160
Cette « christianitis » renvoie directement aux
observations d'A. Conroy qui disait que l'activisme politique peut
présenter un danger pour la démocratie. Ce danger peut à
la fois toucher les christianites soumis à la domination de ceux qui se
sont approprié le pouvoir, tout comme il peut affecter ces dominants
qui, persuadés qu'ils sont les seuls capables de prendre les
décisions, peuvent d'après Morten faire de mauvais choix dont les
conséquences seraient irréversibles pour l'ensemble de la
communauté dont ils font partie. Autrement dit, ces chefs ne seraient
pas infaillibles et pourraient chercher à « cacher » leurs
faiblesses pour éviter d'altérer leur représentation. Les
symptômes de cette maladie affectant tout particulièrement les
« pousse-papiers », se verraient chez les individus ressentant un
besoin impérieux d'intervenir dans tous les domaines de la vie
communautaire. Il s'agit d'un sentiment d'omnipotence qui se manifesterait par
la certitude chez ceux qui en sont affecté de savoir ce qui est bon pour
Christiania au nom de leur ancienneté dans l'institution. Cependant, le
risque d'épidémie dans un espace confiné tel que
Christiania est nul, car cette maladie concerne uniquement le petit nombre
d'individus occupant les postes à hautes responsabilités. Aussi,
malgré le caractère irréversible de bureaucratisation et
de concentration du pouvoir aux mains des bureaucrates ; à en croire
Morten, la « christianitis » ne serait pas une maladie incurable et
la voie de la guérison pour les bureaucrates qui en souffrent serait de
se délester de la pression engrangée par l'exercice du pouvoir,
en partageant ce pouvoir ainsi que l'exécution des tâches
administrative avec la masse.
Tel est selon Morten l'antidote qu'il suffirait d'administrer
à cette petite élite bureaucratique pour éradiquer cette
maladie. Néanmoins, la « christianitis » peut aussi sembler
insurmontable pour ceux qui voient en ce processus irréversible de
bureaucratisation, se dessiner un avenir funeste, tant le retour aux principes
fondamentaux de la communauté paraît impossible. Même Morten
qui pourtant semble vouloir encore croire que leur guérison est
possible, n'en demeure pas moins lucide quant à l'impossibilité
que les personnes non-qualifiées puissent participer à la
conduite des affaires communes dans un monde devenu aussi complexe :
Morten: «But it's so hard to find such
a kind of person in Christiania because it's very few who have the education to
do the jobs, and the knowledge to do the jobs.»
Ces propos criants de vérité ne peuvent que
renforcer la position de dominants qu'occupent les membres de la direction
administrative, et d'autres pionniers tels que son ami Astérix ne voient
pas pourquoi la tendance pourrait s'inverser. Dans cette mesure, envisager
161
l'exit315 est une possibilité
envisageable pour Astérix, qui pourtant est un individu dont
l'identité est profondément marquée par l'appartenance
à cette institution :
_ «From your opinion, is still a possibility to live
outside? I mean to leave Christiania?»
Astérix: «Yeah-yeah. I'm
getting old, I have my house in Spain and...»
A woman sitting next to Astérix:
«No-no-no-no!»
Astérix: «Don't... Eat you
bread, eat you bread.»
_ «You go to Spain very often, right?»
Astérix: «Yeah. (He
looks at the persons sitting next to us) It's my neighbors.»
Interrompus durant l'entretien par ses amis dont certains
sont aussi ses voisins, avec lesquels Astérix a pris l'habitude de
prendre son petit-déjeuner au café Woodstock, ce christianite de
la première heure ne cache plus aujourd'hui ses velléités
de départ. Le teint halé, c'est à son retour d'Espagne
où il possède sa résidence secondaire qu'Astérix a
accepté de réaliser ce second entretien.
315 L'exit est une notion qui a été
développée par A.O. Hirschmann dans le cadre de ses travaux en
économie politique. Cet économiste américain
considère que lorsque l'individu est mécontent, celui-ci a le
choix entre trois possibilités : la réaction silencieuse
(exit) qui dans le cas d'une institution telle que Christiania, ce
choix conduirait l'individu à quitter la communauté ; rester
fidèle à la commune dans son essence (loyalty); ou alors
protester ce qui reste relativement envisageable dans ce type d'institution
où la prise de parole est favorisée par les assemblées
préexistantes (voice). Cf. HIRSCHMAN Albert Otto, Exit,
Voice, Loyalty. Responses to Decline in Firms, Organizations and States,
Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1970
162
_ «Yeah... Or perhaps one last question: Last time when
I visited you with Allan [Anarchos], I forgot to ask you the meaning of your
painting.»
Astérix: «My painting? Which
one?»
_ «The big one which is on the outside wall of your
place. You said you also like painting, right?»
Astérix: «Yeah, I mean I like
to paint. It's called Longing for freedom316.»
_ «I wanted to ask you why you're holding a red flag.
Do you refer to communism?» Astérix:
«No, actually this painting is not finished, I have to.»
_ «What do you mean? Did you forget to add the three
yellow dots of the Christiania flag?»
Astérix: «No, actually when I
painted it, everybody ask me the same question: `why don't you paint a
Christiania flag'? And I got bored.»
_ «Do you mean you would never finish it?»
Astérix: «No, I'll finish it,
and I think I will paint my flag black (he laughs).»
_ «Oh, you mean the anarchist flag! And what is the
town represented just in your back: Copenhagen or Christiania?»
Astérix: «It's Copenhagen in
the old days, and Christiania is just represented with the lotus flower which
is on the bottom.»
_ «Oh ok, then next year when I'll be back, and just
visit your house and check if you have finished to paint your flag
black.»
Astérix: «(he smiles)
Ok.»
Lorsqu'il a réalisé cet autoportrait qu'il a
baptisé Longing for freedom, Astérix le fit à la
vue de tout le monde étant donné que cette peinture orne sur
toute la longueur, l'un des murs extérieurs de sa roulotte. Ainsi, son
voisinage, les christianites qui empruntent cette voie quotidiennement, mais
aussi les badauds ont pu contempler la progression de cette oeuvre que
l'artiste avoue n'avoir pas tout à fait achevée. Au centre de ce
tableau, Astérix a pris soin de se représenter tenant un drapeau
de couleur rouge qui nous laissait supposer qu'il s'agissait d'un drapeau
connotant un mouvement révolutionnaire lié aux luttes sociales,
que l'on retrouve notamment dans la doctrine communiste. Aussi,
lorsqu'Astérix a affirmé que son oeuvre était
inachevée, je lui ai demandé si les trois points jaunes du
drapeau de Christiania étaient l'élément manquant sur ce
fond rouge qu'il avait laissé dans sa couleur unie. Le principal
intéressé me répondit par la négative, visiblement
irrité par cette question dont il dit
316 Cf. annexe n°21, p.207: «
autoportrait d'Astérix - Longing for freedom »
avoir souvent été l'objet de la part des autres
membres de la communauté. En effet, la question peut paraitre
légitime : pourquoi donc sur son autoportrait, ce christianite dont la
vie a profondément été marquée par Christiania,
s'est-il abstenu de finir son oeuvre en frappant ce drapeau rouge des trois
points jaunes symbolisant Christiania ? Fatigué par tant d'insistance de
la part de son public qui ne comprenait pas pourquoi ce drapeau restait
orphelin des trois points jaunes, Astérix envisage aujourd'hui de
couvrir ce drapeau de noir, symbole traditionnel de l'anarchie.
163
Ainsi, nous pouvons interpréter cet autoportrait comme
révélateur de l'état d'esprit du peintre qui, à
travers ce tableau, ne fait qu'exprimer son « désir de
liberté ». L'absence des trois points jaunes n'est pas un hasard
car cela peut symboliser le désamour qu'Astérix ressent pour
l'institution qu'il a vu grandir et se métamorphoser. Ne pas peindre ces
trois points jaunes sur son drapeau peut être
considéré comme un acte de défiance, une provocation
vis-à-vis de l'institution, à l'égard de ceux qui la
représentent et cherchent coûte que coûte à
créer une unité derrière ce drapeau unique, commun
à tous les christianites. Mais Hulda (actuelle coordinatrice du groupe
de contact) tout comme Britta (ancienne membre éminente de cette
même direction administrative) savent toutes les deux que l' « on ne
peut forcer les individus à l'unité », et Astérix en
est probablement l'exemple vivant. De plus, en affirmant que son
drapeau est destiné à devenir noir, symbole de l'anarchie,
la distance entre l'institué et son institution semble
s'accroître, tant il apparaît difficile de revenir a posteriori
à un rouge orné de trois points jaunes vifs à partir
d'une couleur aussi coriace que le noir. Ainsi, cette interprétation de
l'oeuvre inachevée d'Astérix ne fait que confirmer la
possibilité que ce christianite anarchiste - ou resté anarchiste
- puisse en venir à quitter l'institution.
Pour résumer, les points de vue de Morten et
Astérix, deux des esprits les plus critiques que nous avons pu
rencontrer sur le terrain, montrent une certaine impuissance face à la
forme que prend leur institution aujourd'hui : le retour aux principes
fondamentaux paraît donc tout à fait impossible. Christianites et
amis de longue date, Morten et Astérix partagent un regard critique
à l'égard des membres de la direction administrative qu'ils
jugent, par essence, contraires aux principes fondamentaux de leur commune.
Pouvant être considérés comme les derniers
représentants des idéaux anarchistes à Christiania (Morten
défendant des idées de type anarcho-communiste, Astérix
croyant plutôt en une forme libérale de l'anarchie) ces deux
christianites incarnent bien l'idée que nous ne pouvons classer
Christiania dans un type bien précis d'anarchie. La commune libre «
n'est que le reflet de la société » disait Joker, avec toute
la diversité et la complexité que cela comprend, c'est pourquoi
nous ne pouvons réduire notre analyse à une seule forme
d'anarchie.
Enfin, contrairement à Morten qui a affirmé
lors de l'entretien ne pas pouvoir envisager de quitter Christiania tant il
considère son destin lié à celui de sa communauté,
les spéculations à propos du drapeau d'Astérix semblent
être l'émanation du détachement que ce second christianite
peut ressentir vis-à-vis de l'institution dont il est membre. Pour
Astérix, l'exit317 est donc une option qu'il ne faut
exclure, ce qui prouve une nouvelle fois que l'individu conserve toujours une
part d'autonomie vis-à-vis du tout institutionnel auquel il
appartient.
164
317 HIRSCHMAN Albert Otto, Exit, Voice, Loyalty. Responses
to Decline in Firms, Organizations and States, Cambridge (Mass.), Harvard
University Press, 1970