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III-2.4. SMUR : Service Mobile d'Urgence et de
Réanimation.
Le SMUR est une unité basée à
l'hôpital et a pour mission d'apporter 24 heures sur 24, sur
décision du médecin régulateur, en tous lieux et sur
l'ensemble du territoire, la médicalisation des interventions
auprès des patients dont l'état nécessite une surveillance
ou des soins médicaux d'urgence et de réanimation. Il s'agit
d'assurer la prise en charge, le diagnostic, le traitement et le transport des
patients en situation d'urgence médicale vers un établissement de
santé.
Il est composé d'un médecin spécialiste
en médecine d'urgence, d'un infirmier et d'un conducteur ambulancier. Le
SMUR est doté d'un matériel de réanimation complet.
III-2.5. Transport d'urgence.
III-2.5.1. Transports primaires.
Le transport primaire correspond à un transport
effectué du lieu de prise en charge des patients jusqu'à
l'établissement de santé. L'intervention primaire
consiste pour l'équipe SMUR de :
? se rendre auprès du paient en détresse,
? prodiguer les soins adaptés après analyse de la
situation,
? transporter ou non le patient jusqu'à
l'hôpital.
La destination du patient est décidée de
façon conjointe entre le médecin SMUR et le médecin
régulateur qui a la charge de prévenir le service d'accueil
hospitalier, de s'assurer de la disponibilités des équipes
hospitalières et de la disponibilité des places.
III-2.5.2. Transports secondaires.
Il s'agit de transports entre établissements de
patients devant restés sous surveillance médicale continue : le
patient bénéficie de soins ou d'explorations
spécialisées avec un retour dans son établissement
d'origine dans un délai maximum de 48 heures (moins de 2
nuitées).
III-3. « SCOOP AND RUN » OU « PLAY AND
RUN » : 2 APPROCHES DIFFÉRENTES.
La prise en charge des patients sur les lieux de leur
détresse vitale n'est pas identique dans tous les pays dotés de
moyens d'intervention extra-hospitaliers.
2 modèles se distinguent :
III-3.1. Le modèle anglo-saxon.
Les américains ont quant à eux choisis de
développer une approche différente, basé se principe du
« Golden Hour » (heure d'or).
Les médecins ne sortent quasiment jamais des services
des urgences. Il s'agit de transporter le patient le plus rapidement possible
aux urgences de la structure hospitalière la plus proche, d'où le
terme de « Scoop and Run » (« charger et courir »).
Ce choix s'est fait sur les constats qu'en cas de
traumatismes graves (hémorragie interne par exemple), les victimes
décédaient dans les premières heures. Puisque seule une
intervention pouvait sauver le patient, il fallait donc que ce dernier soit sur
une table d'opération en moins d'une heure.
A donc été développé une
organisation basée sur des ambulances sans médecin, avec du
personnel paramédical (EMT-P, emergency medical technician-paramedic)
formé à des gestes médicaux, comme l'intubation
trachéale, la pose d'une voie veineuse périphérique
(perfusion), l'administration de certains médicaments
(bronchodilatateurs, adrénaline), mais sans possibilité
d'initiative si le cas sort des protocoles prévus.
Ces paramedics évacuent la victime le plus rapidement
possible vers un trauma center (centre hospitalier).
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Les limites de ce système apparaissent :
· Le patient se trouve plus vite en milieu hospitalier,
mais pas nécessairement dans la structure ou le service le plus
adapté,
· Les soins sur place sont limités, surtout pour
les cas ne relevant pas des protocoles pré-établis.
· Le système orienté vers du
tout-paramédical coûte cher en salaires, et semble plus ou moins
efficace : d'une part les EMT-P partent sur toutes les interventions et donc
voient peu de vraies urgences médicales, et d'autre part, le suivi des
compétences et la mise à niveau devient ingérable en
raison des effectifs. Au final, bien qu'ayant des personnes initialement mieux
formées, leurs compétences baissent et elles sont moins efficaces
lors des vraies urgences médicales.
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