Le concept français repose sur la
médicalisation d'une part lors de la prise en charge des appels
d'urgence par le médecin régulateur, et d'autre part sur le
terrain lors de l'intervention d'une équipe de SMUR. Communément
appelée « Stay and Play » par les anglo-saxons
(littéralement « rester et jouer », dans le sens « agir
sur place »), il s'agit d'effectuer « au pied de l'arbre »
l'ensemble des gestes médicaux et de réanimation
nécessaires à la prise en charge immédiate du patient
avant son transfert à l'hôpital.
Le patient bénéficie ainsi rapidement de soins
spécialisés. Mais selon les anglo-saxons, ce temps « perdu
sur place » constitue éventuellement une perte de chance pour le
patient en cas de nécessité de gestes urgents ne pouvant
être réalisés en extra-hospitaliers.
Cependant, il est à noter que pendant ce temps de
« stabilisation du patient avant son transport », le médecin
régulateur du SAMU, en liens avec le médecin du SMUR
présent sur le lieu de l'incident, peut organiser le transfert direct du
patient vers l'unité répondant de façon appropriée
aux besoins du patient : bloc opératoire, service de
réanimation...avec les équipes prévenues et prêtes
à prendre en charge le patient. Grâce à cette collaboration
entre le médecin régulateur, les professionnels sur site de
l'incident et ceux de la structure aval (recevant le patient), le temps de
prise en charge est réduit par rapport au modèle anglo-saxon.
Le concept de « Play and Run » (« agir sur
place, et courir ») semble alors être le plus approprié et
fait suite également à plusieurs évolutions du
système du SAMU-SMUR français (au regard du retour
d'expérience américain) :
· profiter du temps incompressible (par exemple,
désincarcération d'une victime piégée dans sa
voiture) pour pratiquer les gestes médicaux, mais réduire les
gestes avant l'évacuation afin de respecter l'heure d'or ; notamment,
s'attacher à avoir une pression sanguine minimale et non plus une
pression « normale », compléter le remplissage vasculaire
(perfusion) par des médicaments vasopresseurs et un pantalon antichoc
;
· la possibilité pour les non-médecins (et
notamment les ambulanciers et les secouristes) d'utiliser un
défibrillateur semi-automatique (DSA), qui équipe maintenant les
ambulances privées de garde au profit du centre 15 et les VSAV des
sapeurs ;
· l'intervention d'infirmiers pouvant appliquer des
protocoles d'urgence écrits, et pouvant exécuter des
prescriptions transmises par radio par le médecin régulateur du
SAMU.