2. La Méthode RAROC18
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La méthode RAROC à cette
spécificité de permettre une bonne évaluation du
coût des risques ainsi que l'élaboration d'un système
d'allocation des fonds propres au plus juste. La méthode RAROC se place
donc dans une optique d'optimisation du couple rentabilité/risque en
privilégiant deux(2) notions clés :
La prise en compte du coût moyen du risque :
pour éviter que pour une même rémunération le
risque encouru puisse fluctuer de manière disproportionnée comme
c'est souvent le cas dans les PME, il est nécessaire, dès la
prise de décision, de quantifier la probabilité de non
remboursement, c'est-à-dire la valeur actuelle d'un coût futur et
aléatoire ;
L'évaluation des fonds propres
économiques : la méthode repose sur le principe que les
pertes maximales (c'est-à-dire les pertes inattendues déviant de
la perte moyenne) liées aux crédits octroyés doivent
être couvertes par des fonds propres qui sont qualifiés de «
fonds propres économiques » par opposition aux fonds
propres comptables. Allouer des fonds propres économiques vise à
maintenir l'activité bancaire dans un climat difficile avec un haut
niveau de sinistralité et un contexte concurrentiel tendu.
18 Risk Adjusted Return On Capital (retour ajusté
par risque sur le capital), méthodologie développée sous
ce vocable par Bankers Trust.
2.1 La dissociation du risque de crédit par l a
méthode RAROC
Figure 4 :
Risque sous jacent d'une opération
de crédits à une PME
Risque prévisible (estimable)
Risque
imprévisible (exceptionnel)
Estimation d'un taux de défaut
moyen
Estimation d'un taux de défaut
maximum
Ce risque est couvert par une rime de risque
faisant partie intégrante de la tarification de l'opération du
crédit
|
Ce risque est couvert par une partie des fonds propres
dits fonds ropres économiques
33
Source : « management de la banque :
risques, relation client, organisation », 2e éd., par Eric
Lamarque, P.67.
RAROC =
fonds propres economiques
recettes - perte moyenne
2.2 La formule de RAROC19
La méthode peut constituer un outil de gestion
Actif/passif pour gérer le risque, l'approche est alors globale et
qualifiée de financière. Utilisée par les cellules de
management du risque, elle porte sur un
19 Chaptal P. et Preteseille P. (1999), «
Méthode RAROC, de la théorie à la pratique », banque
Magazine, N° 605, juillet-Aout, P52-54
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segment de clientèle, un secteur
d'activité, une agence ou une division. L'approche repose fortement sur
les apports de la théorie moderne de portefeuille de Marko
Witz.
3. La Méthode « Value At Risk
»20
La méthode « VaR » est
utilisée aujourd'hui par toutes les banques pour évaluer le
risqué de marché.
La VaR permet le calcul de la perte à un
horizon donné. Il s'agit d'une aide à la décision sur le
montant accepté du risque de perte. Elle rend possible une
évaluation du capital et donc des fonds propres nécessaires
à la couverture du risque de perte de portefeuille. Cette
évaluation peut comporter des imprécisions mais plusieurs
approximations sont souvent acceptées. On tente de rendre universel cet
outil de mesure de risque en l'appliquant, en particulier au risque de
crédit.
Dans cette approche, la « valeur de sortie »
correspond au montant à provisionner pour que les prestations futures ne
dépassent pas ce montant avec un certain niveau de probabilité.
La « meilleure estimation » correspond au montant moyen des
prestations futures probables et la « marge de risque » à la
différence entre la « valeur de sortie » et la «
meilleure estimation ».
Pour utiliser cette méthode, il convient de
disposer des lois probabilistes des prestations futures, ce qui s'avère
difficile, voire irréalisable, dans certains cas.
Ces différentes méthodes ont permis une
amélioration de la gestion par une meilleure évaluation du risque
et de son coût potentiel, l'objectif demeurant l'absence de pertes. La
gestion des risques est devenue aujourd'hui une fonction importante de la
gestion des grands groupes bancaires.
20 En français, valeur en risque
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