4.4.4.2- Les tabous et les interdits en rapport avec
l'usage des ressources naturelles
Comme la notre, il n'y a pas de société sans des
règles et des interdits. Nos enquêtés nous ont
déclaré quelques tabous ou interdits liés aux ressources
naturelles comme sources d'eau, et les arbres.
Selon les réponses données par 213
ménages soit 88,75% de nos enquêtés, les tabous ou les
interdits qui se rapportent à toutes les sources d'eau sont les
mêmes : l'interdiction de fréquenter les sources d'eau le soir de
manière isolée par le seul fait qu'on a peur d'affronter les
mauvais esprits.
Pour les arbres, l'interdiction d'élaguer ou de couper
certains arbres permet de peur de ne pas tuer par les esprits mauvais.
Même si selon nos enquêtés, cela se
manifeste certaine fois pour eux mais nous constatons que ces tabous visent
surtout à préserver la pérennité de ces
ressources
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4.4.4.3- Conclusion
Le but de ce chapitre était de voir le rapport qui
existe entre le capital économique, la sécurité
alimentaire, le capital socioculturel et son rapport avec la protection de
l'environnement. Selon les données récoltées sur le
terrain, nous avons vu que chaque ménage agricole possède en
moyenne une exploitation de 80,6 ares. Cette superficie d'exploitation est
insuffisante, vue la taille moyenne du ménage qui est équivalente
à six personnes. Il en résulte l'émiettement excessif de
la terre arable suite au système successoral. Cela provoque une
incapacité de restaurer la terre par la jachère. En plus,
l'absence de pâturage conduit à l'insuffisance du cheptel vif et
au manque de fumier.
En effet, d'après les données tirées de
notre enquête, 213 ménages soit 88,75% de nos enquêté
mangent deux(2) fois par jour, et 27 ménages soit 11,25% mangent
trois(3) fois par jour. Tenu compte de ce mauvais niveau de vie de la
population et la pérennisation, les ressources naturelles,
particulièrement la terre et la mer, sont les premières sources
de recours sur laquelle la sécurité alimentaire des
ménages peut se garantir. Or, notre hypothèse stipule que
(la ressource foncière est l'élément de base pour
l'amélioration de la sécurité alimentaire et la gestion de
l'environnement) est confirmée.
L'insuffisance de la terre provoque aussi la pauvreté.
Toute la production est destinée à l'autoconsommation et la
capacité de satisfaire les autres besoins de base est faible. Chez nos
enquêtés, 5% ont des maisons de toiture en bêton et la
capacité de payer les frais de santé est de 60%. La
pauvreté limite l'accès aux fertilisants, ce qui augmente le
niveau de la dégradation de la terre cultivable et engendre une
insécurité alimentaire.
Apres l'enquête, nous avons constate que le niveau
d'étude des chefs de ménages n'est pas élevé car
38,69% des hommes et 37,5% des femmes ont fait l'école primaire, le
niveau secondaire est très faible soit 36 garçons et 11 filles et
seulement 4 hommes ont fréquenté l'université. Le nombre
d'enfants des ménages, la superficie moyenne (80,6 ares), le
morcellement excessif de la terre, la connaissance qu'ils ont sur la
qualité des aliments etc. Donc, notre deuxième hypothèse
(l'investigation permettra de déterminer les
éléments de base pour l'amélioration de la
sécurité alimentaire et la gestion des ressources
naturelles) est vérifiée.
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Ce chapitre était aussi de voir que le capital
socioculturel des ménages de notre échantillon qui est
caractérisé avant tout par une bonne relation au sein du
ménage. Ainsi, renforcée par la présence des associations
dont l'objectif est l'entraide mutuelle surtout dans les périodes
culturales mais aussi dans les travaux de protection de l'environnement. Ces
travaux ont une importance capitale dans la vie de la population, car
l'entretien de l'environnement garantit la sécurité alimentaire.
Par ailleurs, la population ou les membres des associations participent dans la
plantation des boisements ou remplacer parfois des arbres abattus.
Ajoutons que ces associations acquièrent des
connaissances sur les techniques et pratiques culturales
bénéfiques via des formations. Nos résultats permettent
ainsi de confirmer notre troisième hypothèse qui stipule
(L'implication des communautés locales constituera une action de
base dans la gestion des ressources naturelles).
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