4.4.5.- Situation du capital culturel de la zone
d'étude
4.4.5.1- Niveau d'étude et choix culturel des
chefs de ménages
Lors de notre enquête, nous avons cherché à
connaitre le niveau d'instruction des chefs de ménages. Le tableau
suivant nous donne les niveaux d'études des chefs de ménages
enquêtés.
Tableau 11 : niveau d'étude des chefs de
ménages
Chefs de
ménages
|
Nul
|
Alpha
|
Primaire
|
Secondaire
|
Universitaire
|
Hommes
|
21
|
42
|
65
|
36
|
4
|
Femmes
|
13
|
21
|
27
|
11
|
0
|
Le niveau d'étude des chefs de ménages
enquêtés n'est pas élevé, 38,69% des hommes ont fait
l'école primaire et 37,5% des femmes ont fait l'école primaire.
Cela veut dire que les hommes et les femmes ne fréquentaient pas trop
l'école. La proportion des ménages qui ont fait l'école
secondaire est très faible et seulement quatre (4) hommes
fréquentaient l'université dans notre échantillon. Le
niveau d'étude a des effets directs sur la sécurité
alimentaire. Une personne instruite connait les nutriments qui composent
certains aliments et leur rôle dans l'organisme. Elle sera ainsi capable
d'équilibrer son alimentation. Le niveau d'instruction peut aussi
influencer la protection de l'environnement car, une personne qui sait lire et
écrire, peut facilement apprendre les biens faits de la protection de
l'environnement, les causes et les conséquences de la dégradation
des ressources naturelles.
![](Insecurite-alimentaire-et-l-implication-des-communautes-locales-dans-la-gestion-integree-des-re72.png)
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4.4.4.1- Etat des connaissances sur la protection de
l'environnement
Les pratiques et les techniques utilisées par nos
enquêtés (plus de 75% de notre échantillon) sont
l'association des cultures, rotation des cultures, ainsi que des techniques
antiérosives telles que les haies, la rampe vivante et la plantation des
arbres fruitiers. Plus de 5% de notre échantillon pratiquent des
cultures pures (le riz) dans la 1re, 2eme et 3eme
section. Ces pratiques et techniques sont connues à travers la tradition
orale, des formations ainsi que les vulgarisateurs agricoles.
L'association des cultures est la pratique courante, elle est
connue grâce à la connaissance orale. Selon nos
enquêtés, l'association des cultures permet de garantir
l'autosubsistance alimentaire en diminuant le risque aux aléas
climatiques. Ils affirment que l'association des cultures ne traduit pas
l'anarchie en agriculture, mais une meilleure gestion de l'espace, du temps et
du risque. Mais nous avons constaté qu'une bonne partie de nos
enquêtés n'ont pas acquis des connaissances sur l'association des
cultures rationnellement. Ils associent les cultures sans prendre en compte les
interactions entre les plantes. Cela peut provoquer une dégradation
rapide de la terre arable et par conséquent diminue la production
agricole.
La majorité de nos ménages pratiquent la
rotation des cultures mais ils ne savent pas réellement à quoi
cela aboutira. Cela peut être aussi un handicape dans la protection de
l'environnement, car lorsqu'une culture est cultivée sur un même
terrain pendant une longue période et puise dans le sol les mêmes
éléments nutritifs, elle finit par l'appauvrir. En pratique, tous
les ménages devraient savoir les méfaits de cette pratique.
La plupart des ménages ont reçu des formations
pour mieux utiliser diverses techniques antiérosives à travers
les associations qu'ils ont fondées. La population enquêtée
est convaincue bien que ces pratiques ou techniques peuvent lutter efficacement
contre la destruction des ressources naturelles et augmenter les rendements
agricoles. Ces formations ont été données aux
ménages par OKLADEG, MPA, MPS qui sont des organisations même de
la commune et AAA, AGRSUD à partir de 2012-2013,
AVANSE/USAID/Ministère de l'agriculture en 2015.
En pratique, nos enquêtés ont mentionnés
que suite aux formations de ces ONG, particulièrement AVANSE à
travers son projet qui a distribué des semences (plantes, des arbres
forestiers etc) et des fourrages cultivés sur les haies
antiérosives, le rendement commence à
![](Insecurite-alimentaire-et-l-implication-des-communautes-locales-dans-la-gestion-integree-des-re73.png)
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s'améliorer surtout le manioc. La population est
consciente que sur des parcelles émiettées à
l'extrême, les rendements élevés ne se résultent
qu'à des combinaisons complexes de la plante, l'animal et l'arbre ou
arbuste. Cela permet la protection du sol contre l'érosion et la
restauration de la fertilité par la fumure organique.
Sur les pentes, les structures les plus utilisées par
nos enquêtés sont les bandes végétales et le
fascinage qui serviront comme des dispositifs antiérosifs et en
même temps comme des fourrages pour les animaux. Couramment, ils ont
associé les graminées et les légumineuses
fourragères. Les légumineuses fixent l'azote atmosphérique
au sol, ce qui contribue à l'augmentation de la fertilité du
sol.
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