4.3.1- La ressource foncière
Dans la commune Acul-du-nord, la ressource commune est
constituée par les marais et une partie des mornes. La commune
possède deux marais dans la première et la deuxième
section communale (Camp-Louise, Bas L'Acul). Ces marais sont exploités
par la population mais d'après la loi, ces marais appartiennent à
l'Etat.
4.3.2- Accès aux bois de chauffage et de
construction
La commune de l'Acul-du-nord ne contient pas de forêts
et de savanes arbustives naturelles ou artificielles mais elle possède
une portion inferieure de boisement.
Selon notre enquête, il ya 644,94 ares de boisements
privés et les autres boisements appartiennent à l'Etat, surtout
au niveau des côtes et des mornes. Les essences qu'on trouve dans ces
boisements sont souvent des espèces fruitières et
forestières (Hoeumatoxylum campechianum, Rhizophora mangle, Artocarpus
altilis, Mangifera indica).
Avec les crises socio-économiques, comme dans toutes
les communes d'Haïti, ces boisements ont été ravagés
par la population qui, jusqu'à maintenant, considère comme
première source de chauffage et de construction.
![](Insecurite-alimentaire-et-l-implication-des-communautes-locales-dans-la-gestion-integree-des-re62.png)
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La coupe de bois pour la fabrication du charbon, de planche et
de bois d'oeuvres se fait sentir dans la commune. Cette pratique se fait de
façon anarchique et abusive au niveau de toute la commune.
Le processus de l'abattage des arbres et des arbustes au
niveau des sections d'altitude entraine le phénomène de
l'érosion par les précipitations dont l'eau transporte la couche
arable vers la mer, du même cout diminue la fertilité du sol et
affaiblit la production agricole. Cette érosion s'achemine vers la mer,
forme un dépôt de sédiment qui repousse les poissons dans
les zones les plus profondes.
Figure n0 4 : arbres coupés pour
combler les besoins en bois de chauffage et de construction
![](Insecurite-alimentaire-et-l-implication-des-communautes-locales-dans-la-gestion-integree-des-re63.png)
4.3.3- Accès a l'eau
La commune enquêtée comporte quelques sources
d'eau potable surtout au niveau de la première, deuxième et de la
troisième section communale tandis que les ménages qui habitent
les autres sections n'ont pas les mêmes accès au point d'eau, car
les eaux qu'ils ont utilisées proviennent des sources non
aménagées.
Tableau 9 : répartition des ménages
selon la distance à parcourir pour atteindre une source d'eau
potable
Distance en
km
|
[0-0,2]
|
] 0,2-0,4]
|
] 0,4-0,8]
|
] 0,8-1]
|
Plus de 1
|
Nombre de
ménages
|
77
|
59
|
54
|
37
|
13
|
![](Insecurite-alimentaire-et-l-implication-des-communautes-locales-dans-la-gestion-integree-des-re64.png)
58
Pour ceux qui utilisent les sources aménagées,
la distance moyenne parcourue est 20 m et la distance la plus longue est 1500
m. Les ménages qui habitent dans les zones ou les sources ne sont pas
aménagées sont à 1,5 km. Selon OMS la distance
recommandée est de 200 m pour arriver à un point d'eau. Dans
notre site d'enquête, presque 23 % de la population utilisent l'eau des
sources non aménagées. La gestion de la majorité des
sources d'eaux revient à la population.
Considérant l'eau d'irrigation, dans notre site
d'enquête, on pratique la culture irriguée principalement dans la
troisième section communale. Seule la riziculture est alimentée
en eau dans le but d'accroitre le rendement, en vue de garantir la
sécurité alimentaire de la population. En effet, selon la FAO,
les rendements des cultures irriguées sont trois fois supérieurs
aux rendements des cultures pluviales.
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