I.4. MATIÈRES PREMIÈRES UTILISÉES EN
ALIMENTATION DU LAPIN
En élevage rationnel, la ration est constituée
d'un aliment composé complet présenté sous forme de
granulé. Ce type d'aliment est formulé à partir d'une
dizaine de matières premières différentes, en fonction de
leurs qualités nutritionnelles et technologiques (aptitude au broyage et
à la granulation) et de façon à satisfaire au moindre
coût les apports alimentaires recommandés (LEBAS, 2004). La
composition chimique et la valeur nutritive des produits et sous produits
incorporés dans les aliments destinés aux lapins sont
représentées dans le (Tableau 6).
Les matières premières les plus utilisées
dans l'aliment cunicole sont les céréales, le son de blé
et autre issus de meunerie, la luzerne, et les tourteaux.
I.4.1.LES SOURCES DE PROTÉINES
1.4.i.1. LES TOURTEAUX DES OLÉO
PROTÉAGINEUX
Après extraction de l'huile des graines
oléagineuses, les tourteaux obtenus contiennent 30 à 50 % de
protéines, d'assez bonnes qualités, qui constituent la plus
grande part de l'apport azoté dans les industries de l'alimentation
animale (GODON et al, 1996).
Le tourteau de soja est de loin la protéine
végétale la plus utilisée pour la couverture des besoins
protéiques du lapin, en raison de sa richesse en protéines
(45,8%), de son équilibre en AAI et de sa teneur élevée en
lysine (6,4g/16g N) (GODON et al, 1996). Il est en moyenne
incorporé entre 10 et 20%. (LEBAS et al. 1991).
Bien équilibré en AAI, et notamment en acides
aminés soufrés, les protéines du tourteau de colza (35.2%)
sont peu utilisées (taux d'incorporation dans les aliments
d'engraissement entre 5 et 10%) en raison de leur taux élevé en
facteurs antinutritionnels (GODON et al. 1996; DROGOUL et al.
2004 ).
Les protéines du tourteau de tournesol varie entre 29,5
et 40%, sont carencées en lysine (3,5g/16g N), mais elles sont riches en
acides aminés soufrés (4,3g/16g N) et ne contiennent pas de
facteurs antinutritionnels importants (GODON, 1996). Le taux d'incorporation du
tourteau de tournesol varie entre 5 et 12% (LEBAS et al. 1991).
1.4.I.2. LES
PROTÉAGINEUX
Pour des raisons économiques, plusieurs travaux de
recherche ont été effectués dans le but de remplacer le
tourteau de soja, par d'autres sources alternatives de protéines, telles
que les protéagineux (féverole, pois et lupin) (Tableau 7).
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Tableau 7 . La comparaison de l'indice de
consommation, gain moyen quotidien des lapins à l'engraissement avec
différentes sources d'azote (SEROUX, 1989).
Sources d'azote
|
Tourteau de Soja
|
Lupin
|
féverole
|
Pois
|
Protéagineux (%)
|
0
|
20
|
28
|
30
|
Tourteau de soja (%)
|
15
|
0
|
0
|
0
|
Gain de poids vif (g/j)
|
44.5
|
45
|
43.8
|
44.2
|
Indice de consommation (aliment à 87% de
MS)
|
3.09
|
3.01
|
3.11
|
3.12
|
A l'exception du lupin dont la teneur en protéines
(40%) est de l'ordre de celle des tourteaux des oléagineux, les
protéagineux contiennent généralement 20 à 25 % de
protéines, relativement bien équilibrées en AAI (GODON et
al, 1996). Cependant, leur teneur en acides aminés
soufrés est faible (2,2g/16gN) (MOSSE, 1990 ; LEBAS et
al,.1991).
La féverole (25,7% de protéines) peut être
incorporée jusqu'à 37% dans l'aliment cunicole et peut remplacer
la totalité du tourteau de soja. Mais, plusieurs travaux ont
démontré qu'un apport de DL méthionine et / ou une
complémentation végétale, est nécessaire lors de
l'utilisation de la féverole. (SEROUX, 1984, 1989, 1991 ; BERCHICHE et
al, 1995a, 1995b). Le pois (22,8% de protéines), peut aussi
remplacer la totalité du tourteau de soja, jusqu'à un taux de
30%, sans altération de la vitesse de croissance (SEROUX, 1991).
Le lupin (33,5% de MAT), peut également remplacer le
tourteau de soja (SEROUX, 1984). Selon le même auteur, l'incorporation du
lupin, entre 14 à 21%, n'a pas d'effet négatif sur la vitesse de
croissance ou le poids vif à l'abattage. Il faut cependant signaler que
le lupin est carencé en lysine (GIDENNE et LEBAS, 2005).
1-4--3- LES SOUS-PRODUITS DES INDUSTRIES
AGRO- ALIMENTAIRES
Les issues de meuneries (le son, les remoulages, les farines
basses et les criblures), qui sont les sous-produits de la transformation du
blé en farine, du fait qu'ils comprennent une partie de l'assise
protéique du grain, sont classiquement utilisés dans l'aliment
cunicole en tant que source secondaire, voir même principale de
protéines, vu leur richesse moyenne en matière azotées (15
à 18% de la MS). (LEBAS 2004 ; PILON, 2005). Des études
réalisées par BERCHICHE et al, (2000) et LAKABI et
al, (2008) ont montré que l'incorporation de plus de 50% de son
de blé n'a d'effet négatif sur aucun des paramètres de la
croissance et du
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
rendement à l'abattage, si ce n'est une
légère baisse de la digestibilité de la MS et de
l'énergie.
Les drêches déshydratées
représentent une source alternative de protéines (27,6% de PB),
et permettent une bonne croissance lorsqu'elles sont incorporées
à 20% (FEHR, 1980). De même, le marc de tomate (19,4% de PB) peut
être utilisé à 20% dans l'alimentation du lapin à
l'engraissement (GIPPERT et al, 1988).
1.#..#. LA LUZERNE
La luzerne est le fourrage le plus largement utilisé
sous forme déshydratée dans l'aliment cunicole. C'est de
surcroît une source intéressante de protéines
équilibrées (14 à 29% de MS). Dans les aliments pour
lapins, environ un tiers des matières protéiques est
apporté par la luzerne (DROGOUL et al, 2004). Il est parfois
conseillé de limiter l'introduction de la luzerne dans la ration
à 40% au maximum, bien que des essais aient montrés que l'on
pouvait sans difficultés atteindre les 50 à 55% (LEBAS, 1991).
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