I.3.2.1 . BESOIN QUANTITATIF
Le besoin en protéines du lapin à
l'engraissement est de l'ordre de 15 à 16% de PB, ce taux est
établi pour un aliment contenant 2500 Kcal d'ED/Kg (LEBAS, 1991 ; LEBAS
et al, 1996 ; MAERTENS, 1996 ; TROCINO et al, 2000 ; GARCIA-PALOMARES
et al, 2006). La réduction des apports en protéines
à un taux de 12-13%, pour une teneur en énergie digestible de
2600 à 2700 Kcal d'ED/kg d'aliment, entraîne une diminution de la
consommation et de la croissance (LEBAS et al, 1984) (Tableau 3).
Cependant, TROCINO (2000); GARCIA-PALOMARES et al,
(2006); MARTEANS et LUZI (1996) et FEUGIER et al, (2006), rapportent
qu'un taux de 14% de protéines ne diminue pas les performances de
croissance, réduit le taux de mortalité et diminue de 38% l'azote
fécal, si le rapport PD/ED est égal à 9,5 avec un
approvisionnement des acides aminés essentiels. Par ailleurs, il faut
veiller à ce que le rapport protéine digestible /énergie
digestible
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
soit autour de 44g/1000Kcal d'ED pour les lapins à
l'engraissement. Si ce rapport est trop élevé, le
développement de la flore digestive protéolytique est largement
favorisé, engendrant ainsi une production excessive d'ammoniac dans le
caecum et par conséquent, des troubles digestifs fréquents
(LEBAS, 1992 ; DROGOUL et al, 2004).
Tableau 3. Diminution des performances lors de
l'abaissement du taux de protéines ou de certains AAE (LEBAS et
al, 1984).
Réduction du taux dans la ration
|
Diminution du gain du poids
|
Augmentation de l'indice de consommation
|
Teneur minimale acceptable
|
|
Valeur
|
|
Valeur
|
|
|
|
absolue g/j
|
%
|
absolue g/j
|
%
|
%
|
Protéine (1 point).
|
3
|
8,5
|
+0,5
|
+3
|
12%
|
Méthionine (0, 1 point).
|
2
|
6
|
+0,1
|
+3
|
0,40%
|
Lysine (0, 1 point).
|
5
|
14
|
+0,1
|
+3
|
0,40%
|
Arginine (0, 1 point).
|
1 ,5
|
1,5
|
+0,1
|
+3
|
0,50%
|
I.3.2.2. BESOIN QUAUTATIF
Le lapin est sensible à la qualité des
protéines contenues dans son alimentation. Des travaux ont permis de
démontrer que dix acides aminés sont indispensables aux lapins
(Arg., His, Iso, Lys, Phe, Tyr et Met, Cyst, Thr, Try et Val) et qu'un
onzième, la Glycine, est semi-essentiel (LEBAS et al, 1984 ;
LEBAS, 1989; DE BLAS, 1998 ; CARABANO, 2008). Les lapins augmentent leur prise
d'aliment, lorsque le taux et la qualité des protéines sont
améliorés (OUHAYOUN et al, 1979 ; DE BLAS et
al, 1998 ; DROGOUL et al, 2004).
Le niveau optimum de lysine est de 0.75%. Il est de 0.62% pour
les acides aminés soufrés. (BERCHICHE et LEBAS, 1994; CARABANO,
1996 ; DEBLAS et al, 1998 ; CARABANO, 2008). Un excès en acides
aminés particulièrement en acides aminés soufrés
(>0,62%), altère la consommation et par conséquent la
croissance des lapins. En effet, un excès en méthionine
réduit d'au moins 10% l'ingestion de l'aliment et
détériore ainsi les performances de croissance (COLIN, 1978 ;
GIDENNE et al, 2002). Le respect des recommandations pour la
fourniture de Met et Cys et donc de première importance (DROGOUL et
al, 2004). WEISSMAN et al, (2008), rapportent que la
variation du taux de méthionine entre 0,26% et 0, 56%, n'a pas d'effet
négatif sur les performances de croissance.
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Toutefois, un déficit conduit à une diminution
de l'assimilation intestinale des nutriments, une altération du
dépôt des tissus musculaires, une diminution des performances de
croissance et une augmentation du taux de mortalité surtout chez les
jeunes lapins (CARABANO et al, 2008). Pour combler la carence en un
acide aminé donné, ces auteurs recommandent leurs apports dans
l'aliment ou par une supplémentassion à l'état pure.
1. 3 .3. BESOIN EN S FIBRE
Les fibres jouent un rôle important dans la nutrition du
lapin. De ce fait estimer l'apport en fibre est essentiel. Un déficit
provoquera des troubles digestives mortels (BENNIGADI et al, 2003). Il
est reconnu que le lapin régule son ingestion en fonction de la
concentration énergétique de l'aliment, cependant cette
régulation n'est valable qu'entre 10 et 25% d'ADF (GIDENNE, 2000;
2003).
Le besoin en fibres se manifeste plus particulièrement
dans la période post-sevrage (Tableau 4). Ainsi, la réduction de
la quantité de fibres ingérée, entraîne une baisse
de la vitesse de croissance durant les 2 semaines qui suivent le sevrage,
souvent associée à des troubles de l'ingestion ou de la digestion
(GIDENNE et JEHL, 1999; GIDENNE et al, 2000; BENNIGADI et al,
2003). Une hausse de l'apport de fibres conduit à une dilution
énergétique du régime, et l'efficacité alimentaire
est réduite. Le lapin doit alors ingérer plus d'aliment pour
satisfaire ses besoins énergétiques. Si le taux de fibres est
très élevé (= 25% ADF), l'animal ne peut plus
accroître son ingestion; ce qui peut conduire à une
réduction de la vitesse de croissance.
Tableau 4. Recommandations alimentaires en
fibres et en amidon, pour le lapin en
croissance, en vue d'une prévention des risques de
pathologie digestive (GIDENNE, 2003 ; LEBAS 2004).
Périodes
|
Post-sevrage
|
Finition
|
G pour 100g d'aliment brut à 90% de
MS
|
Lignocellulose, ADF
|
= 19
|
= 17
|
Lignines, ADL
|
= 5, 5
|
= 5
|
NDF (Neutral Detergent Fiber
|
= 32
|
=31
|
Cellulose (ADF- ADL)
|
= 13
|
= 11
|
Ratio Lignines/Cellulose
|
> 0, 40
|
> 0, 40
|
Hémicellulose (NDF- ADF)
|
> 12
|
> 10
|
Rapport (Hémicellulose + Pectine/ADF
|
= 1, 3
|
= 1, 3
|
Amidon
|
< 14
|
= 20
|
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
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