I.2. PARTICULARITÉS PHYSIOLOGIQUES
1.2. 1. LE TRANSIT DIGESTIF
Le transit digestif est relativement rapide par rapport aux
autres herbivores. Le temps de séjour moyen de l'aliment dans le tube
digestif du lapin est compris entre 14h et 21h comparativement au cheval (38h)
et au boeuf (68h) (WARNER, 1981). Il s'avère que le transit est
très rapide au niveau de l'intestin grêle et marque une certaine
stagnation au niveau de l'estomac et le caecum (LAPLACE et LEBAS, 1977).
La durée du transit varie selon la nature des fibres
alimentaires (LEBAS, 1990). Ce temps est d'autant plus élevé que
le taux des fibres est bas (GIDENNE et al, 1991 ; JEHL et GIDENNE,
1998) et / ou que les fibres alimentaires sont hautement digestibles (LEBAS,
1989; GIDENNE et al, 1986; CARABANO, 1992). En plus de la nature des
fibres, ce transit est influencé par la taille des particules, il est
plus court avec les grosses particules (14 à 16h) qu'avec les petites
(20 à 21h) (GIDENNE et JEHL, 1998). Enfin, il semble que le transit
digestif du lapin soit sous la dépendance étroite des
sécrétions d'adrénaline. Une hypersécrétion,
associée au stress du sevrage en particulier, entraîne un
ralentissement du transit, et un risque élevé de troubles
digestifs (diarrhées mortelles) (LEBAS, 1987)
1.2.2. LA CAECOTROPHIE ET SON INTÉRÊT
Le lapin se distingue des autres monogastriques par le
phénomène de caecotrophie qui se développe entre 22
à 28 jours d'âge (SALSE, 1983 ; ORENGO et GIDENNE, 2005). Elle
consiste en la production de deux types de fèces : crottes dures et des
crottes moles (ou caecotrophes), récupérées à
l'anus et qui reprennent le circuit digestif normal en se mélangeant
à l'aliment (Tableau 1 et Figure 2).
Tableau 1. Composition des crottes dures et des
crottes moles (LEBAS, 2002).
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Crottes dures
|
Caecotrophes
|
|
Moyenne
|
Extrêmes
|
Moyenne
|
Extrêmes
|
Matière sèche (%)
|
58,3
|
48-66
|
27,1
|
18-37
|
En % de la matière
sèche
|
|
|
|
|
Protéines
|
13,1
|
9 - 25
|
29,5
|
21 - 37
|
Cellulose brute
|
37,8
|
22 - 54
|
22,0
|
14 - 33
|
Lipides
|
02,6
|
1,3 - 5,3
|
02,4
|
1,0 - 4,6
|
Minéraux
|
08,9
|
3 - 14
|
10,8
|
6 - 18
|
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
La caecotrophie présente un réel
intérêt nutritionnel (FROMANT et TANGUY, 2001). En effet, ce
phénomène permet le recyclage d'une quantité d'azote
égale à 15 à 20 % de l'ingéré azoté
total (GIDENNE et LEBAS, 1987; GARCIA et al, 1995; BELENGUER et
al, 2005). Elle permet également aux lapins d'accroître
leurs ingéré réel de la matière sèche de 20%
et une meilleur utilisation de protéines. Cette amélioration est
également très sensible pour la matière organique et la
matière sèche. De plus, la caecotrophie permet aux lapins
d'obtenir un supplément de vitamine B et la récupération
des acides aminés synthétisés par les bactéries
(LEBAS et al, 1991; FROMANT et TANGUY, 2001).
Figure 2. Schéma général
de fonctionnement de la digestion chez le lapin (LEBAS, 2006).
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