III. 7.1. 2. INFLUENCE DU TAUX DES PROTÉINES
ALIMENTAIRES
Un faible taux de protéines (=12%) dans l'alimentation
des lapins, cause une réduction de la vitesse de croissance, une
détérioration de l'indice de consommation, une réduction
du flux intestinal qui provoque donc, une augmentation du poids du tube
digestif et par conséquent une diminution du rendement à
l'abattage (TROCINO et al, 2000 ; GARCIA-PALOMARES et al,
2006 ; CARABANO, 2008). Les lapins nourris avec un régime à haut
niveau protéique (18%), enregistrent des rendements supérieurs
par rapport à ceux du régime carencé. Cela est dû
à la réduction pondérale du tractus digestif et de son
contenu, de la peau et à l'augmentation du poids du foie (OUHAYOUN et
DELMAS, 1980).
La vitesse de croissance est non seulement influencée
par le taux de protéines, mais aussi par l'équilibre et la teneur
en acides aminés essentiels. Une carence en un de ces acides
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
36
entraîne dégradation du gain de poids (COLIN,
1976). Selon TABODDA et al, (1994), une augmentation de la vitesse de
croissance de 2.4g/j est observée pour chaque 0.1% de lysine
supplémentaire entre les taux de 0.64% et 0.76%, sans que l'indice de
consommation ne soit modifié. Par ailleurs, une réduction de
l'apport en thréonine de 0.58% à 0.46% se traduit par une
altération de la vitesse de croissance, ce qui réduit le
rendement à l'abattage. Il est à signaler que lorsque le taux
d'acides aminés soufrés passe de 0.62% à 0.37, la vitesse
de croissance diminue de l'ordre de 27% sans modification de la composition de
la carcasse (BERCHICHE, 1985). La présence d'acides aminées
soufrés dans l'aliment de lapin est indispensable, c'est ainsi que
(BERCHICHE et LEBAS, 1984) ont déterminé la valeur de 0.47%,
comme taux minimum et l'optimum est de 0.62%. Cependant, CARABANO (2008)
détermine ces valeurs entre (0,54 % - 0,41%) pour les AAS, (0,75 %-0,59
%) et (0,68 % - 0,47%) respectivement pour la lysine et thréonine.
111-7 -1-3 - INFLUENCE DU RAPPORT PROTÉINES /
ÉNERGIE
Après le sevrage, les équilibres alimentaires de
la ration, en particulier la concentration en énergie digestible et le
taux de protéines digestibles, ont une importance
prépondérante sur la croissance des lapereaux. Le lapin
régule lui-même son ingestion en fonction de la concentration
énergétique de l'aliment et l'ingestion n'est correctement
régulée qu'entre 2200 et 3200 Kcal d'aliment (FEKETE et GIPPERT,
1986; MAERTENS et al, 1989 et 1992 a et b). Le lapin atteint sa
vitesse de croissance maximale lorsque la concentration
énergétique de son aliment est de 2400 à 2500 Kcal d'ED
/Kg d'aliment (LEBAS et al, 1984; PARIGI-BINI, 1988 ; EL-HINDAWY et
al, 1994; MAERTENS, 1996) (Tableau 16).
Pour une croissance maximale, le rapport optimum
"protéines / énergie" est de 45g de PD/ 1000Kcal d'EDa
(PARIGI-BINI, 1988). Le maximum recommandé est quant à lui de
48-50g de PD/1000 Kcal d'EDa (LEBAS, 1992).
Tableau 16. Effet des différents
niveaux d'énergie sur la croissance des lapins
Néozélandais (El-HINDAWY et al, 1994).
Niveau d'énergie (Kcal/Kg)
|
2400
|
2600
|
2800
|
|
|
|
|
Poids vif initial(g).
|
646
|
654
|
644
|
Poids vifs final (g).
|
1830
|
2090
|
2181
|
GMQ (g/j).
|
24,16
|
29,48
|
31,37
|
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
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