III.6. i . LE POIDS DE LA CARCASSE
Ce critère intéresse particulièrement les
éleveurs (OUHAYOUN, 1990). Il dépend de l'âge de l'animal
(ROIRON et OUHAYOUN, 1994 ; OUHAYOUN et al, 1986), ainsi que du poids
à l'abattage (ROIRON et al, 1992).
III. 6.2. LE RENDEMENT À L'ABATTAGE
Il est déterminé par le rapport entre le poids
de la carcasse sans les viscères et le poids vif. En moyenne, le lapin
de boucherie qui pèse 2,2 Kg (soit 55% d'un poids adulte de 4 Kg),
fournit à l'âge de 10-11 semaines, après saignée,
dépouille et éviscération, une carcasse chaude de 1,395 Kg
(OUHAYOUN, 1989)
Au cours de la réfrigération (24 h a + 4°c), la
carcasse perd 2,5% de son poids (égouttage et dessiccation
superficielle) c'est la carcasse froide. Apres suppression des manchons (3,6%
du poids vif), la carcasse dite commerciale alors pèse 1,285 Kg, dont
les morceaux nobles (83%) sont particulièrement maigres (moins de 3% de
tissu gras). Le rendement de la première transformation (carcasse
commerciale) est ainsi de 57,1%. (OUHAYOUN, 1983 ; 1989; 1990 ; BLASCO et
al, 2003) (Figure 08).
III. 6 .3. LE RAPPORT MUSCLE/OS ET
L'ADIPOSITÉ
Le rapport muscle/os est mesuré par la patte
postérieure (ROIRON et al, 1992), et l'adiposité
générale par le gras péri rénal. Ces deux
paramètres augmentent avec l'âge (ROIRON et OUHAYOUN, 1994).
Figure 4 . Rendement en viande d'un lapin de
format moyen de 2.3 Kg. (OUHAYOUN, 1989).
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
34
Selon OUHAYOUN (1989), les carcasses de lapins contenant 80%
de morceaux nobles, ne contiennent que 12 % d'os. Cependant, le rapport
muscle/os est réduit avec l'abattage précoce (OUHAYOUN, 1990),
ainsi que par une baisse du taux de protéines (CHIERICATO, 1992). Par
ailleurs, (LARZUL et al, 2001) confirme que l'adiposité
augmente avec une alimentation à volonté, et la baisse du taux de
protéines.
III.7.FACTEURS DE VARIATION DE LA CROISSANCE, LE
RENDEMENT ET LA COMPOSITION CORPORELLE
Toute performance de production est exprimée par le
facteur lié à l'animal qui est le facteur génétique
(race), et le facteur non génétique (alimentaire et
environnemental).
III. 7 .1. INFLUENCE DES FACTEURS ALIMENTAIRES
L'alimentation joue un rôle très important dans
l'élevage rationnel. Ainsi, la présence ou l'absence des
éléments dans la ration, l'équilibre entre divers
constituants et le niveau
énergétique et protéique de la ration,
sont les facteurs qui interviennent dans la croissance du lapin (OUHAYOUN,
1983). Une croissance optimale est obtenue avec un aliment distribué
à volonté qui satisfait les besoins de croissance de lapin
(LEBAS, 2004).
III. 7.1.1 . INFLUENCE DU NIVEAU ALIMENTAIRE
L'effet réduction quantitative du niveau alimentaire
à (60%), sur la croissance, la santé et la réduction du
coût alimentaire de la croissance, a été
étudié par plusieurs auteurs. En effet, l'application d'un
rationnement pendant les 19 jours suivant le sevrage (à 35 jours en
moyenne), réduit proportionnellement la vitesse de croissance et al
longe le temps de séjour des digestats dans le tractus digestif. Il
en résulte, un accroissement relatif du tractus digestif et par
conséquent une diminution du rendement à l'abattage et une
modification de l'équilibre des constituants de la carcasse (PERRIER,
1998 ; GIDENNE, 2003). Cependant LEDIN (1984), signale cette diminution du
rendement qui est aussi associée à la diminution de
l'adiposité provoquée par le rationnement. (Tableau 15)
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
35
Tableau 15. Effets de 19 jours de rationnement
(35-54j) sur les performances globales. (GIDENNE et al, 2003).
Niveau alimentation
|
100%
|
90%
|
80%
|
70%
|
60%
|
Poids vif initial (g)
|
931
|
930
|
932
|
923
|
923
|
GMQ 35-54 j. (g/j)
|
40,7
|
35,7
|
32,3
|
28,4
|
23,0
|
GMQ 54-70 j. (g/j)
|
46,1
|
49,7
|
51,1
|
54,60
|
58,40
|
Poids à 70 jours (g)
|
2468
|
2422
|
2373
|
2340
|
2279
|
GMQ 35-70j (g/j)
|
43,5
|
42,4
|
40,4
|
40,00
|
38,20
|
Indice Cons. 35-70 j
|
2,69
|
2,61
|
2,54
|
02,46
|
02,38
|
Une restriction alimentaire à l'engraissement conduit
à une réduction de la vitesse de croissance, et l'allongement du
temps de séjour des digestats dans le tractus digestif et par
conséquent la diminution du rendement à l'abattage et à la
modification de l'équilibre des constituants de la carcasse (LEBAS et
LAPLACE, 1982; OUHAYOUN et al, 1986 ; PERRIER, 1998).
Le retour à une alimentation à volonté,
conduit à une croissance compensatrice et à une
amélioration de l'efficacité alimentaire. Sur la période
totale d'engraissement, le déficit de poids des lapins les plus
rationnés (60%) est de 7,7% par rapport aux lapins nourris à
volonté depuis le sevrage. Pendant la période de rationnement, la
mortalité et la morbidité sont significativement réduites,
respectivement à partir d'un niveau d'alimentation de 80% et 70% de
niveau ad-libitum (GIDENNE et al, 2003).
|