III--LA CROISSANCE PONDÉRALE GLOBALE
La croissance pondérale est sous la dépendance
de facteurs propres de l'individu lui-même, sa race, son génotype,
du milieu et des effets résultants de l'influence maternelle de la
conception jusqu'au sevrage (CHERIET, 1983). La courbe de croissance
pondérale globale du lapin est une courbe sigmoïde, dont le point
d'inflexion est situé entre la 5eme et la 7ème semaine
de vie postnatale (sevrage à 4 semaines) (OUHAYOUN, 1983; BAUMIER et
RETAILLEAU, 1987). Ce point correspond à la vitesse de croissance
maximale. Celle-ci ralentit ensuite progressivement et tend vers zéro
vers l'âge de 6 à 10 mois selon les races (BRASSART et
al, 1991).
Quelques fois, des irrégularités au niveau de
cette courbe sont observées. Elles sont dues à des troubles de
santé, de perturbations alimentaires autour du sevrage....etc.
(LAFFOLAY, 1985 ; BAUNIER et RETAILLEAU, 1987).
L'abattage intervient donc vers dix semaines, à un
poids vif de 2,3 à 2,6 Kg qui permet d'obtenir des carcasses pesant 1,3
à 1,6 Kg (DROGOUL et al, 2005). Les lapins mâles et
femelles, suivent une courbe de croissance semblable jusqu'à l'âge
de 10, 15 ou 20 semaines, selon que leur croissance est rapide, moyenne ou
lente. Au delà, le dimorphisme sexuel s'exprime par une
supériorité pondérale des femelles (OUHAYOUN, 1983).
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
31
111.4.-A VITESSE DE CROISSANCE
Au point d'inflexion de la courbe de croissance (5-7 semaines)
et jusqu'à l'âge de 11 semaines la vitesse de croissance est
maximale (GIDENNE, 2005), puis elle ralentit progressivement, notamment
au-delà, et tend ensuite vers zéro à partir de l'âge
de 6 mois (OUHAYOUN, 1983 ; BAUMIER et RETAILLEAU, 1987 ; BLASCO, 1992). Chez
le lapin de chair de souche améliorée, placé dans une
ambiance de 18 à 22°C, le gain moyen quotidien est de 35,8 g/jour
avec un maximum au cours de la 8ème semaine, soit 45,5 g/jour
(LEFFOLAY, 1985) (Tableau 12).
Tableau 12. Performances zootechniques
moyennes entre 28 et 84 jours du lapin de chair de souche
améliorée (LAFFOLAY, 1985).
|
Aliment
|
Age (jours)
|
Poids vif (g)
|
g/j
|
g/j/kg de PV
|
GMQ (g/j)
|
IC
|
28-25
|
696
|
60
|
86,17
|
27,5
|
2,18
|
35-42
|
920
|
84,5
|
91,82
|
36,5
|
2,31
|
42-49
|
1198,5
|
113
|
94,28
|
43
|
2,62
|
49-56
|
1508
|
140
|
92,82
|
45,4
|
3,07
|
56-63
|
1809
|
153
|
84,56
|
40,5
|
3,77
|
83-70
|
2073,5
|
161,5
|
77,88
|
35
|
4,61
|
70-77
|
2304,5
|
165
|
71,59
|
31
|
5,32
|
77-84
|
2511
|
168,5
|
67,10
|
28
|
6,01
|
Période globale (j)
|
Aliment (g/j)
|
GMQ (g/j)
|
IC
|
28- 84
|
130,7
|
35,8
|
3,64
|
111.!. LA CROISSANCE
RELATIVE
La croissance de l'organisme est la résultante des
croissances relatives de ses différents organes, qui ne réalisent
une même fraction de leur poids final que successivement dans le temps:
c'est ce qui définit l'allométrie (OUHAYOUN, 1983). La relation
d'allométrie
est très fréquemment utilisée dans
l'étude de l'évolution, au cours de la naissance, de la
composition corporelle, de la répartition des masses osseuses,
musculaire et adipeuse (OUAHYOUN, 1983) (Tableau 12).
Chez le lapin en croissance, la priorité est
accordée au tissu osseux, le tissu
musculaire et enfin les tissus adipeux (CANTIER et
al, 1969). La proportion d'os diminue aux environs du poids vif de
1000 g, et celle du tissu musculaire aux environs de 2450 g du poids vif,
tandis que le tissu adipeux s'accélère au-delà du poids de
2100 g (OUHAYOUN, 1989) (Tableau 13).
32
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
Tableau 13. Zones pondérales de
changement d'allométrie des principaux tissus et organes contribuant
aux caractéristiques bouchères des lapins (CANTIER et
al, 1969)
Tube digestif
|
1,13
|
|
650g
|
|
|
|
|
0,46
|
|
|
Peau
|
|
0,44
|
|
850g
|
|
|
|
0,86
|
|
|
Tissu adipeux
|
|
0,82
|
|
|
950g
|
|
1,87
|
2100g
|
|
3,21
|
Squelette
|
|
0,91
|
|
|
|
1000g
|
|
0,55
|
|
|
Tissu musculaire
|
|
1,20
|
|
|
|
|
|
|
2450g
|
0,50
|
|
Les coefficients d'allometrie (tableau 14) font
apparaître un gradient de précocité pour chaque organe. Les
parties de l'organisme ayant une croissance précoce (cerveau),
présentent un coefficient d'allometrie très faible ; tandis que
ceux à développement plus tardif (tissu adipeux)
présentent un coefficient d'allometrie supérieur à 1
(OUHAYOUN., 1983).
Tableau 14. Gradient de précocité
des principaux tissus et organes
(CANTIER et al, 1969)
Tissus ou organe
|
Coefficient d'allometrie
|
Cerveau
|
0,27
|
Rein
|
0,70
|
Peau
|
0,79
|
Tractus digestif
|
0,79
|
Squelette
|
0,81
|
Foie
|
0,94
|
Tissus musculaires
|
1,15
|
Tissus adipeux
|
1,31
|
La connaissance de ces gradients permet l'évaluation de
la composition anatomique et biochimique des individus et d'en déduire
l'influence de l'augmentation du poids par exemple sur le rendement et la
composition tissulaire de la carcasse (CHERIET, 1983).
111. 6 . RENDEMENT À L'ABATTAGE
ET COMPOSITION DE LA CARCASSE
Parmi les critères de composition corporelle et donc de
la valeur bouchère, dont la mesure est recommandée aux chercheurs
et éleveurs s'intéressant au lapin : le poids de la
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
33
carcasse, le rendement à l'abattage, l'adiposité
ainsi que le rapport muscle/os (BLASCO et al, 1990).
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