B. Les activités post-électorales
Les activités post-électorales résument
toues les modalités de proclamation des résultats et de la
gestion du contentieux post-électoral. Elles relèvent de la
compétence de certaines institutions qui, suivant un canevas bien
précis, déclarent élu un candidat. Pour les
élections, objet de la présente recherche, le Cameroun a
opté pour un scrutin majoritaire uninominal à un tour. A ce
titre, est déclaré élu à l'issue du scrutin, le
candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix, la majorité pouvant
être absolue ou relative. Le Conseil constitutionnel est l'institution
compétente pour proclamer les résultats de l'élection
présidentielle178. Entre 1992 et 2011, quatre
élections présidentielles ont été organisées
au Cameroun. En ce concerne les résultats des élections
présidentielles au Cameroun voir en annexe du présent
mémoire.
Au lendemain de l'élection présidentielle du 11
octobre 1992, une confusion avait été créée par la
publication des chiffres attribuant la victoire au candidat Monsieur Ni John
Fru Ndi tandis que l'annonce des tendances par le MINAT faisant état de
l'avance du candidat Monsieur Paul Biya179. La proclamation des
résultats est d'abord faite au niveau de chaque bureau de vote. Ensuite,
sur la base des procès-verbaux à elle transmis par la commission
locale de vote, la commission départementale compile les
résultats au niveau départemental. Elle transmet par la suite les
résultats et procès-verbaux à la commission nationale de
recensement général des votes. Ainsi, au vu des
procès-verbaux et des pièces annexés, la commission
nationale de recensement général des votes analyse les
différents résultats, corrige éventuellement les erreurs
matérielles et transmet tous les procès-verbaux et pièces
annexés au Conseil constitutionnel qui proclame les résultats
officiels et définitifs. Les résultats officiels proclamés
par la Cour suprême donnaient la victoire au candidat Monsieur Paul Biya
avec 39,97% des suffrages valablement exprimés. L'élection
présidentielle suivante, celle du 12 octobre 1997, a marqué le
triomphe du candidat Paul Biya, sans doute fait de l'absence des grosses
pointures de l'opposition tels Messieurs Ni John Fru Ndi, Bello Bouba et Adamou
Ndam Njoya. L'échec du mot d'ordre de boycott lancé par ces
leaders et le fort taux de participation (81,35%) a donné plus de
légitimité et facilité la tâche au candidat Paul
Biya, d'être réélu avec plus de 92% des voix.
La présidentielle de 2004 a confirmé
l'implantation nationale du RDPC et le triomphe de son candidat arrivé
en tête dans toutes les provinces du Cameroun, à l'exception du
Nord-Ouest. Monsieur Ni John Fru Ndi pour sa part a confirmé son
hégémonie, tout en maintenant sa présence dans l'Ouest et
le Littoral. L'UDC réalisa son meilleur score dans la province de
l'Ouest, notamment dans le Noun. En l'absence de monsieur Bello Bouba
Maïgari, principal challenger dans les trois provinces septentrionales
(Adamaoua, Nord et Extrême-Nord), le plébiscite était
ouvert au candidat du RDPC, monsieur Paul Biya.
Le contentieux électoral quant à lui se rapporte
à l'ensemble des litiges ou contestations relatifs à
l'organisation, au déroulement ou/et aux résultats de
l'élection présidentielle. Ceux sur la régularité
des opérations électorales, sont souvent soumis au juge.
178 Cela est la fonction dévouée à cet
organe depuis la Constitution du 18 janvier de 1996. Par contre pour la toute
première élection présidentielle pluraliste du 11 octobre
1992, ce fut la cour suprême qui était chargé de cette
tâche.
179 L'annonce de la victoire du candidat Ni John Fru Ndi avait
été faite par l'état-major du candidat, puis
amplifiée par les médias internationaux.
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Le monitoring des élections
présidentielles au Cameroun de 1992 à 2011
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