III. Revenu de l'élevage laitier
Dans cette partie on s'intéresse à
déterminer le revenu de l'élevage laitier et le coût de
revient de lait de chaque groupe.
Le tableau 15 présente le revenu de chaque groupe de
l'activité élevage laitier, ceci explique que la
répartition du revenu de l'élevage laitier selon les classes des
exploitations est proportionnellement liée à l'effectif en vaches
reproductrices.
Ce revenu est de 31240 DH par exploitation pour la classe
à effectif inférieure à 5 têtes.
Pour la classe à effectif en vaches reproductrices
compris entre 5 et 20 têtes, le revenu de
L'élevage laitier est d'une moyenne de 153350 DH par
exploitation .En ce qui concerne la dernière classe correspondante aux
étables pépiniéristes, elle génère une marge
nette d'une valeur moyenne de 750250 DH par exploitation (tableau 15).
Tableau 15: Répartition du revenu de
l'élevage laitier par groupe en (dh).
|
< 5 têtes
|
5-20têtes
|
> 20 têtes
|
Montant
|
CV%
|
Montant
|
CV%
|
Montant
|
CV%
|
Produit Brut Total
|
77400
|
29
|
357500
|
26
|
1888750
|
36
|
Charges Variables Total
|
38580
|
35,6
|
183400
|
33,5
|
1008200
|
39,5
|
Charges Fixes Totale
|
7580
|
31,6
|
20750
|
33,8
|
130300
|
73
|
Total des Charges
|
46160
|
33
|
204150
|
51
|
1138500
|
|
Marge Brute
|
38820
|
23
|
174100
|
48
|
880550
|
58
|
Marge Nette
|
31240
|
21
|
153350
|
49
|
750250
|
93,5
|
Le coût de revient alimentaire d'un litre de
lait :
Le coût de revient alimentaire se base seulement sur les
frais d'alimentation et la quantité de lait produite.
Tableau 16: le coût de revient alimentaire
de litre de lait par groupe (dh).
|
Classe 1
|
Classe 2
|
Classe 3
|
Les charges de l'alimentation
|
30600
|
153000
|
922700
|
Quantité de lait Produite en litre
|
11700
|
56457
|
350000
|
Coût de Revient Alimentaire
|
2,61
|
2,71
|
2,63
Nos calculs à parti de l'enquîtes
2014
|
Le prix de revient du lait dépend de la nature de la
campagne agricole dans laquelle il a été étudié. La
conjoncture climatique de 2013 s'est traduite par une année pluvieuse
dans la région ceux qui explique que les charges d'alimentation
constituent près de 2,61 Dh/L de coût de revient affecté
au lait pour la classe 1 . et 2,71Dh/l pour la classe 2, on se concerne
la classe 3 se coût moyen est de 2,63 Dh/l. cette valeur est
supérieur a celle trouvé dans la région irriguée de
GHARB (2,12dh/l) 1. (BASSIM IDRISSI, 2012) et celle trouvée
dans la zone de d'ABDA (MAAIDNI SOKAINA, 2013) 2 dont le coût
alimentaire est de 3,36dh/l.
Le coût de revient d'un litre de lait
:
Le prix de revient du lait tient compte des charges variables
et des charges fixes, ainsi que le produit principal qui est le lait :
Coût de revient d'un litre de lait = charges
totales / quantité de lait produite.
Tableau 17: le coût de revient de litre de
lait par groupe (dh).
|
Classe 1
|
Classe 2
|
Classe 3
|
Les charges Totales
|
46160
|
201150
|
1138500
|
Quantité de lait Produite en litre
|
11700
|
55000
|
350000
|
Coût de Revient d'un litre de lait
|
3,90
|
3,65
|
3,25
|
Source Nos calculs à parti des
données de l'enquîtes 2014
Le coût de revient d'un litre de lait chez le groupe1
est de 3,90 dh/l, en comparent avec le prix de la vente d'un litre qui est de
4,5 dh/l on constate que dans ce cas, l'éleveur gagne 0,6 dh/litre ce
qui signifie que le profit de lait reste en dessous des attentes des
éleveurs.
Chez le deuxième groupe comme pour tous les
éleveurs échantillonnés de la région, le coût
de revient (3,65dh/l) est inférieur à la valeur de vente et qui
est égale à 4.25 dh/l donc la vente de lait dans cette classe
permette de dégagé un profil de 0,60 dh/L. Le dernier groupe
représente le coût le moins élevé avec 3,25 dh/l,
le bénéfice tiré par l'activité lait est de 0,95
dh/litre. La moyenne de coût de revient est 3,25 dh/l dans les grandes
exploitations laitières de la région de Meknès, cette
valeur est inférieur à celle trouvé dans la zone pluviale
de Ben Sliman(6,05dh/l) 3 . (CHERGUI S., 2012).
1 BASSIM IDRISSI 2012,
« caractérisation des régimes alimentaires des bovins
laitiers région Gharb » mémoire de
3ème cycle, productions animales ENA Meknès
2 MAAIDNI SOKAINA 2013 « étude
technico-économique de l'élevage laitier dans zone Bour :
Cas d'ABDA» mémoire de 3ème cycle, productions
animales ENA Meknès
3 CHERGUI S 2012 « prix de
revient du lait cru bovin au Maroc (cas Région Ben Slimane)
mémoire de 3ème cycle, productions animales IAV
HASSAN II.
Tableau 18. Production et coût de lait et
indicateurs économique (DH/vache/l) des exploitations
enquêtées
|
< à 5 têtes
|
5 à 20 têtes
|
>à 20 têtes
|
Niveau de production PT (litre/vache)
|
3900
|
5000
|
7000
|
Total des charges variables ( CV)
|
12860
|
16672
|
20164
|
Total charges fixes (CF)
|
2526
|
1886
|
1886
|
Total frais alimentation (FA) (Dh/vache/an)
|
10200
|
13909
|
18454
|
Coût Total ( CT) (Dh/vache/an)( CV+CF)
|
15386
|
18558
|
22770
|
Total sous-produit (SP) (Dh) /vache/an
|
8516
|
11442
|
8292
|
Charge nette/vache (Dh) CT-SP
|
6869
|
71116
|
14478
|
Coût de production alimentaire d'un litre
(FA/PT) en dh/l
|
2,61
|
2,71
|
2,63
|
Coût de revient d'un litre du lait Dh/l
(CV+CF)/PT
|
3 ,9
|
3,65
|
3,25
|
Produits (Dh/vache/an)
Lait
Veau
Fumier
Produit brut total (PB) (Dh/vache/an)
|
17550
7226
1290
26067
|
21250
9807
1634
32692
|
29400
6784
1508
37692
|
Coefficient d'efficacité économique (CEE)
PB/(CV+CF)
|
1,69
|
1,76
|
1,65
|
Marge brute (MB) (Dh/vache/an)
(PB-CV)
|
13206
|
16020
|
17528
|
Marge nette Profit (MN) (Dh/vache/an
(MB-CF)
|
10681
|
14134
|
14922
|
Source : nos calculs à partir des données de
l'enquête 2014
L'examen du tableau 18 montre que L'alimentation reste un
poste clé dans le calcul du coût de production. Les frais
d'élevage ont un impact moins prononcé mais des
améliorations restent possibles sur les exploitations de cette
région.
La décomposition de la charge de l'alimentation montre
une utilisation de concentré par vache et par an plus importante dans la
classe 3 (16600/vache/an) suivie par celle de la classe avec une valeur de
12240 dh/vache/an. La valeur de la quantité de concentré
utilisée par vache et par an dans les petites exploitations
enquêtées est la plus faible et atteint 8874 /vache/an. Par
ailleurs, en comparant la part relative de la valeur du concentré par
rapport à la valeur de l'alimentation pour chaque système, on
remarque une part plus importante du concentré dans l'élevage la
classe 3 avec un taux de 90 % de la charge imputée à
l'alimentation. Ce taux pour la classe 2 est de 88 % et de 87 % dans la classe
1.
Quoique le coefficient d'efficacité économique,
rapport entre le produit brut et la charge totale, des trois classe
d'élevage soit supérieur à un, ce coefficient
connaît une certaine variation entre les trois classes d'exploitations,
impliquant par conséquent une variation de leur rentabilité.
L'élevage de la classe 3 est économiquement le plus rentable.
Cette rentabilité provient d'une utilisation plus efficace des facteurs
variables permettant de mieux valoriser les facteurs de production fixes.
La forte hausse des prix des matières premières
destinées à l'alimentation animale, est un enjeu fort pour les
producteurs de lait, la maîtrise du coût alimentaire des rations
d'automne et d'hiver des vaches laitières s'avère être
cruciale pour espérer maintenir les revenus des éleveurs. Des
recommandations techniques efficaces existent :
* Maximisation d'ingestion de fourrages permet
d'économiser du concentré, à condition que
l'équilibre de la ration soit préservé.
* Réservation des fourrages de bonne qualité
aux vaches en lactation
* Utilisation des légumineuses disponibles pour
réduire les apports de correcteurs azotés
* Le choix du concentré et la date d'achat doivent
être réfléchis. Il vaut mieux privilégier les
aliments simples et produits sur l'exploitation tels que les
céréales ou les mélanges céréaliers.
Malgré tout, dans les exploitations ayant des concentrés
élevés, les raisons évoquées sont le manque
d'incitative à la valorisation des incultes et parcours, manque d'une
éconduite vigoureuse de rationnement d'après cette enquête
nous avons noté un déficit en minéraux et vitamines qui
peut expliquer une sensibilité accrue aux infection (mammites, et
pathologie podales ) .
L'analyse de la ration chez les éleveurs montre un
déficit azoté en hiver et un excès azoté en
été. Et le manque d'énergie en mois février
à Avril.
Ces indicateurs techniques influencent directement le produit
lait. Ces améliorations portent principalement sur l'alimentation, la
reproduction et les frais de santé. On constate des problèmes de
retours en chaleur et des avortements.
Les éleveurs s'interrogent sur l'amélioration de
la qualité de l'observation de leur troupeau. D'autres
s'inquiètent des diarrhées sur les veaux qui nécessitent
des traitements. Par ailleurs, une des préoccupations majeures des
éleveurs laitiers est la maîtrise des cellules et des mammites.
Face à la nécessité de traiter
régulièrement, certains envisagent de changer de méthode
d'intervention sur leur troupeau.
|