Conclusion
En conclusion la réalisation d'une étude
économique sur les éleveurs de la zone Meknès est
définie comme étape primordiale dans cette étude afin de
connaitre la rentabilité de l'élevage laitier, cette étude
dégage les indicateurs suivants :
· L'analyse de la structure des charges relatives aux
exploitations laitières enquêtées comporte les charges
opérationnelles qui s'élèvent en moyenne à 1008200
DH par exploitation chez les exploitations à effectif supérieur
à 20 têtes, et à 183400 DH par exploitation chez celles
à effectif compris entre 5 et 20 têtes. Quant aux exploitations
à effectif inférieur à 5 têtes, les charges
variables sont d'une moyenne de 38580 DH par exploitation.
· Les charges de structure atteignent en moyenne 130300
DH par exploitation chez la classe 3 contre 20750 DH par exploitation chez les
exploitations appartenant à la classe 2. Pour les petites exploitations
à effectif inférieur à 5 têtes, elles ont des
charges fixes de 7580 DH/ exploitation.
· Les charges alimentaires sont les plus importants
charges variables chez les différentes classes enquêtées ;
elles englobent les charges liées à l'achat des aliments pour le
bétail et celles des cultures fourragères produites sur
l'exploitation. Elles constituent 91% du total des charges
opérationnelles chez la classe 3 ; et 83% chez les exploitations de la
classe 2, ces charges contribuent de 80% du total des charges pour les
éleveurs de la classe 3.
· L'analyse de la structure des produits laitiers montre
que la vente du lait est le composant principal des produits totaux qui
alimente la trésorerie de l'éleveur des vaches reproductrices de
manière régulière.
· La marge brute bovine contribue d'une moyenne de 880550
DH par exploitation chez les exploitations de la classe 3, et de 174100 DH par
exploitation chez les exploitations de la classe 2. Les éleveurs de la
classe 1 génèrent une marge brute moyenne de 38820 DH .
· La répartition du revenu de l'élevage
laitier selon les classes des exploitations montre que le revenu moyen est
proportionnel à l'effectif en vaches reproductrices. Il est d'une
moyenne de 750250 DH par exploitation pour la classe 3, alors qu'il atteint
une valeur moyenne de 153350 DH par exploitation pour la classe 2, Pour la
classe 1, le revenu moyen de cette activité est de 31240 DH.
Conclusion générale et recommandations
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L'objectif principal de ce rapport de stage est de
déterminer les caractéristiques de la conduite d'élevage
laitier dans la zone Meknès, ainsi de calculer le coût de revient
d'un litre de lait chez les éleveurs enquêtés.
Pour cela une classification ascendante hiérarchique a
été effectuée sur un échantillon de 30
éleveurs dans le but de dégager des groupes homogènes.
Cette classification a permis de distinguer entre trois groupes distincts :
Classe 1 : Se caractérise par 56% des
éleveurs enquêtés, avec une moyenne de vaches
laitières de 3 têtes par éleveurs, dont 75% des vaches sont
de race pure, et une absence de race locale, la moyenne de production
laitière de groupe atteint 13 litres par vache par jour.
La totale de la superficie agricole utile destinée au
fourrage ne dépasse pas les 1 ha du totale.
La ration de base de ce groupe est constituée
essentiellement de la paille et de concentré. En effet, la proportion de
la matière sèche provenant de la paille est en moyenne de
7à % et celle provenant de l'ensilage de maïs est de 24%. Cette
ration est complémentée par le son de blé,
PSB, La matière sèche fourragère moyenne
distribuée par jour est de 9,17 kg.
La valeur moyenne du rapport UFLcc/UFLt exprimé en
pourcentage est de 68%, le profit de lait ne couvre que 75% des dépenses
totaux.
Résultat de coût de revient d'un litre de lait
calculé est de 3,9dh/l. Le bénéfice tiré dans cette
classe est 10680/vache/an.
Classe 2 : se compose de 26% des
éleveurs, avec un effectif moyen de vache laitière de 11
têtes / éleveur dont 90% sont de race pure, la production
journalière moyenne par vache est estimée à 19 litres. La
SAU fourragère totale est importante par rapport aux autres groupes,
elle est de 5 Ha.
La ration adaptée par ce groupe 2 est constituée
principalement foin qui atteint 70% de la matière sèche totale
de la ration. Concernant la proportion de matière sèche provenant
de fourrages verts est en moyenne de 5 % et celle provenant du maïs
ensilage est de 11%, avec un totale de matière sèche
ingérée quotidiennement par une vache est de 12,5kg.
La valeur moyenne du rapport UFLcc/UFLt représente
51%.
Résultat de coût de revient d'un litre de lait
calculé est de 3,65dh/l. Le bénéfice tiré dans
cette classe est 14134/vache/an.
Classe 3 : Le dernier groupe est
représenté par 18% des éleveurs enquêtés,
avec un effectif moyen de vaches laitières estimé à 50
vaches pour chacun avec 100% des vaches sont de race pure. Une moyenne de
production laitière de l'ordre de 23 litre/ vache par jour. La SAU
consacré au fourrage est 15 ha pour l'ensemble des éleveurs.
La ration utilisée par le groupe 3 est
constituée principalement de l'ensilage de maïs. Cette proportion
est égale à 52% de la MS fourrage totale. La proportion de la
matière sèche provenant de la paille est en moyenne de 20% et
celle provenant de fourrage vert dépasse le 12%. La matière
sèche fourragère moyenne distribuée par jour est de 14 kg/
vache. Le rapport UFLcc/UFLt représente 68%.
Le coût de revient d'un litre de lait calculé est
3,25dh/l. Le bénéfice tiré dans cette classe est
14922/vache/an.
Globalement Il ressort de cette enquête que
l'élevage laitier n'est pas rentable dans la zone à l'état
actuel il engendrer un bénéfice qui n'est pas important.
Au terme de ce travail on suggère les recommandations
suivantes dans l'optique d'améliorer la conduite
technico-économique des élevages dans la zone et d'augmenter le
profit des éleveurs :
1) Au niveau de la production
:
Des solutions appropriées doivent être
recommandées et encouragées pour l'amélioration de la
productivité, des conditions de vie, et la préservation du milieu
physique. Et la conduite du troupeau avec toutes ses composantes: alimentation,
reproduction et santé. Par ailleurs, il faudra apporter un appui
technique aux éleveurs afin d'améliorer leurs connaissances dans
ces domaines. Ceci pourra se faire en les sensibilisant par des
démonstrations et des journées d'information. Il est à
souligner que la rentabilité et la durabilité de la production
animale sont très discutées dans l'état actuel des choses.
Le raisonnement du développement de la production animale doit
obligatoirement être repensé dans l'intégration cultures -
élevage et la diversification des produits. et une meilleure
valorisation des intrants de production, notamment les engrais (fumier produit
localement au niveau de l'exploitation) et la main d'oeuvre en vue de
réduire le coût total de la production ; Il faudra assurer des
apports alimentaires corrects, en qualité et en quantité, durant
toute l'année et surtout durant la période de soudure (fin
été - début hivers), tout en suivant l'évolution
des besoins du troupeau en fonction des stades physiologiques (gestation,
lactation, croissance, engraissement).
Pour se faire, l'éleveur doit veiller à la bonne
conservation des fourrages produits à l'exploitation, la valorisation
des sous-produits de cultures et l'approvisionnement adéquat en
concentrés (le son, la pulpe sèche de betterave, les tourteaux,
les CMV...etc.).
La stratégie du conseil agricole devrait donner
un nouveau souffle au système régional de vulgarisation
agricole en l'orientant plus vers le conseil et l'accompagnement des
agriculteurs, afin d'améliorer la productivité des exploitations,
un partenariat avec des vétérinaires et des zootechniciens pour
l'encadrement technique, permettant un régime alimentaire du cheptel
complet et équilibré et des soins vétérinaires
réguliers ;
La coopérative laitière peut entrer en
négociation avec les usines productrices d'aliment de bétail pour
une adéquation des prix de vente d'aliments pour ces adhérents,
Ceci va permettre à ses adhérents de s'approvisionner en produits
d'ensilage et de fourrage à moindre coût ;
Organiser les différentes classes d'exploitation bovine
(1,2 et 3) dans une fédération de coopérative en vue de
bien profiter des aides et subventions allouées.
Diversifier les assolements pratiqués en augmentant les
superficies des cultures fourragères, tout en favorisant les fourrages
à haute valeur alimentaire bovine (orge fourrager, maïs d'ensilage,
luzerne....). Cela va permettre de diminuer les charges d'élevage
élevées et surtout la dépendance des éleveurs du
prix du marché des aliments de bétail achetés ;
Organiser des séances d'encadrement des éleveurs
en matière de conduite d'élevage et surtout ce qui concerne le
système alimentaire des vaches laitière, ainsi pour les informer
des nouveaux techniques de gestion de l'élevage laitier, afin de
diminuer les charges surtout celle liée aux frais d'alimentation.
Inciter les éleveurs qui ont recours à l'achat
des fourrages ensilés, à s'approvisionner pendant la
période ou les fourrages ne sont pas trop chers, et aussi avoir recours
au stockage de fourrage pour son profité au période
sèche.
Assurer une bonne conduite de la reproduction afin
d'améliorer les taux de prolificité, notamment par la
sensibilisation à l'intérêt de l'insémination
artificielle.
Sensibiliser les éleveurs de l'importance de l'aspect
sanitaire du troupeau qui peut réduire des pertes au niveau de
production de l'atelier laitier. La construction des étables et des
bâtiments d'élevage respectant des normes sanitaires de la
production laitière ;
l'achat des équipements de la traite mécanique
et des broyeurs d'aliments de bétail et tout autre matériel
pouvant améliorer la technicité et la rentabilité de la
production laitière.
Le développement des fermes productivistes ayant des
tailles du cheptel importantes et une technicité et un savoir-faire
suffisant pour atteindre une productivité équivalente aux normes
internationales.
Un développement agressif de la production
laitière par un système d'agrégation des petites et
moyennes fermes d'élevage.
2) Au niveau de la commercialisation
:
· L'acquisition des bacs réfrigérateurs du
lait pour les éleveurs appartenant à la classe 1 et 2 qui
seraient installés à proximité des éleveurs est
hautement sollicitée. Ce qui va faciliter la collecte d'un lait
frigorifié de qualité et fera gagner beaucoup d'effort et
d'énergie aux éleveurs. Cette acquisition peut faire l'objet
d'une demande d'aide étatique dans le cadre du FDA du PMV ;
· La majorité des exploitations doivent
intensifier leurs efforts pour une offre de production du lait de
quantité et de qualité suffisante, et ceci dans
l'intérêt d'attirer d'autres unités de transformation
(Copag, Superlait ...) pour s'installer dans cette région et offrir un
prix d'achat du lait compétitif pouvant alléger le monopole de la
Centrale Laitière.
· Pour la préservation d'une qualité du
lait proposé au consommateur suite à la commercialisation
informelle, un contrôle plus stricte est hautement sollicité au
niveau des points de vente et de collecte du lait, via les services de
contrôle de l'ONSSA les services vétérinaires, ce qui va
permettre la répression des fraudes (non-conformité de la
composition, hygiène...).
· Nous recommandons aussi pour l'ensemble de ces
exploitations d'organiser une fédération des éleveurs, et
ils doivent choisir un agrégateur qui sera soit l'une des étables
pépiniéristes ou un opérateur confié (Calait) pour
agréger les petits éleveurs dans le cadre d'un projet
d'agrégation du pilier II pour surmonter l'agriculture solidaire et
arriver à supporter mutuellement les charges de l'élevage bovin
ainsi que de s'assurer de l'approvisionnement des aliments d'élevage au
cas de besoin dans le cas des exploitations agrégeant. Egalement, une
intégration verticale serait meilleure pour l'opérateur Centrale
laitière afin d'augmenter davantage le prix de vente de la
matière première (lait) et d'organiser la filière lait.
· Réaliser la même étude dans une
autre région où le secteur du lait est plus structuré pour
avoir une vue globale sur la production nationale du lait et pouvoir comparer
entre les systèmes de production des régions ayant un potentiel
lait.
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