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Ecriture dramatique camerounaise contemporaine : visages, palmares, caracteristiques et outils de valorisation


par Marcelle Sandrine BENGONO
Université Yaoundé I - Master II 2019
  

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I-8-) -La structure

La division singulière du texte suit le mouvement des personnages. Ce sont quinze parties qui correspondent à chaque fois au nouvel angle que prend le dialogue ou l'échange. Elles permettent de faire respirer le texte. Rien à voir avec les normes du classique qui voudrait qu'on change de scène à l'entrée d'un nouveau personnage.

Une errance de ceux qui veulent partir mais qui ne sont pas partis. L'auteur s'inspire de son Cameroun, de lui aussi qui rêvait d'un ailleurs avec ses amis. Ils rêvaient de partir et cherchaient le moyen de le faire « fait quoi, fait quoi », comme il le dit lui-même. Le grand rêve de chacun : partir. Il croise des amis qui ont déjà une vie mais qui veulent toujours partir. C'est un « truc » qui demeure présent, enfoui en chacun. Cette envie permanente d'un ailleurs subsiste. Il y en a qui n'ont jamais quitté le Cameroun ou leur ville, mais qui veulent quand même partir. Dans tous les textes de Sufo, il y a toujours un monde apparent et un monde des ombres. Une vie apparente et une en ombre, comme des photos et des clichés. L'auteur reconnait qu'il a toujours lui aussi cette envie d'ailleurs, ce que son métier d'auteur comble largement.

II-) -À la guerre comme à la Game Boy, de Edouard Elvis Bvouma

II-1) -Résumé

Boys killer est un Révolo. C'est le nom du groupe de rebelles dans lequel il a été enrôlé comme enfant-soldat pendant la guerre. Une guerre civile qui oppose les kimbilili, sa tribu d'origine, aux mounguélé-guélé. Game over, c'est à cette étape du jeu que commence l'histoire, car pour boy killer : la guerre est un jeu. Plus précisément une Game Boy, un jeu vidéo qu'il a toujours désiré avoir. Dans la pièce, il parle à une fille, qui ne lui répond pas. Il veut la convaincre de quitter la forêt dans laquelle les Révolos se cachent depuis le début des affrontements. La guerre terminée, depuis peu, leur camp est désert. Tout le monde est parti sauf eux trois : la fille, boy killer et sa kalache. Il souhaite rejoindre un camp de réfugiés mais il ne veut pas bouger sans celle, qu'il considère désormais comme sa petite soeur. Elle semble malade, mais reste silencieuse tout le long de l'histoire. Boy killer s'évertue à la décider. Il lui rappelle les atrocités de ce jeu de grand, sa vie d'avant, leur rencontre, tout ceci ponctué par les étapes d'un jeu vidéo : Game over, review, start, pause, play et stop.

II-2-) -Le titre

Depuis le titre on est dans une nouvelle ère. La pensée du texte commence dès la présentation de ce dernier. Il s'arrime à son temps et sonne davantage comme un titre de film. La nouvelle génération d'auteurs commence à vendre leur pièce avec des titres révolutionnaires. Mis au goût du jour, l'intitulé : À la guerre comme à la Game Boy, nous situe déjà dans le temps, indique une génération : celle des jeux vidéo. Une génération où le multimédia a pris le pouvoir. D'entrée de jeu, le titre est aguicheur et introduit une écriture révolutionnaire.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery