I-8-) -La structure
La division singulière du texte suit le mouvement des
personnages. Ce sont quinze parties qui correspondent à chaque fois au
nouvel angle que prend le dialogue ou l'échange. Elles permettent de
faire respirer le texte. Rien à voir avec les normes du classique qui
voudrait qu'on change de scène à l'entrée d'un nouveau
personnage.
Une errance de ceux qui veulent partir mais qui ne sont pas
partis. L'auteur s'inspire de son Cameroun, de lui aussi qui rêvait d'un
ailleurs avec ses amis. Ils rêvaient de partir et cherchaient le moyen de
le faire « fait quoi, fait quoi », comme il le dit
lui-même. Le grand rêve de chacun : partir. Il croise des amis
qui ont déjà une vie mais qui veulent toujours partir. C'est un
« truc » qui demeure présent, enfoui en
chacun. Cette envie permanente d'un ailleurs subsiste. Il y en a qui n'ont
jamais quitté le Cameroun ou leur ville, mais qui veulent quand
même partir. Dans tous les textes de Sufo, il y a toujours un monde
apparent et un monde des ombres. Une vie apparente et une en ombre, comme des
photos et des clichés. L'auteur reconnait qu'il a toujours lui aussi
cette envie d'ailleurs, ce que son métier d'auteur comble largement.
II-) -À la guerre comme à la Game Boy, de
Edouard Elvis Bvouma
II-1) -Résumé
Boys killer est un Révolo. C'est le nom du groupe de
rebelles dans lequel il a été enrôlé comme
enfant-soldat pendant la guerre. Une guerre civile qui oppose les kimbilili, sa
tribu d'origine, aux mounguélé-guélé. Game over,
c'est à cette étape du jeu que commence l'histoire, car pour boy
killer : la guerre est un jeu. Plus précisément une Game
Boy, un jeu vidéo qu'il a toujours désiré avoir. Dans la
pièce, il parle à une fille, qui ne lui répond pas. Il
veut la convaincre de quitter la forêt dans laquelle les Révolos
se cachent depuis le début des affrontements. La guerre terminée,
depuis peu, leur camp est désert. Tout le monde est parti sauf eux
trois : la fille, boy killer et sa kalache. Il souhaite rejoindre un camp
de réfugiés mais il ne veut pas bouger sans celle, qu'il
considère désormais comme sa petite soeur. Elle semble malade,
mais reste silencieuse tout le long de l'histoire. Boy killer s'évertue
à la décider. Il lui rappelle les atrocités de ce jeu de
grand, sa vie d'avant, leur rencontre, tout ceci ponctué par les
étapes d'un jeu vidéo : Game over, review, start, pause,
play et stop.
II-2-) -Le titre
Depuis le titre on est dans une nouvelle ère. La
pensée du texte commence dès la présentation de ce
dernier. Il s'arrime à son temps et sonne davantage comme un titre de
film. La nouvelle génération d'auteurs commence à vendre
leur pièce avec des titres révolutionnaires. Mis au goût du
jour, l'intitulé : À la guerre comme à la Game
Boy, nous situe déjà dans le temps, indique une
génération : celle des jeux vidéo. Une
génération où le multimédia a pris le pouvoir.
D'entrée de jeu, le titre est aguicheur et introduit une écriture
révolutionnaire.
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