III-2) -Son esthétique
« Comment ne pas mourir ?» C'est
la question qui taraude l'esprit de Martin Ambara. L'écriture lui donne
un lieu pour réaliser une catharsis. A une époque de sa vie,
l'univers dans lequel il évolue le rend instable. Il est en plein
Yaoundé au lendemain de la crise économique, sans promesse
d'espoir certain. Les diplômés ne trouvent pas de travail et
Ambara arrête ses études en classe de Terminale car il ne peut
plus les payer. Cette situation l'affecte et devant lui deux options : le
suicide ou le village. Le théâtre vole à son secours et lui
sert de punching-ball. Ses frustrations, sa rage, sa peur du monde et la mort
transparaissent dans cette parole qui émane d'un intérieur qui a
soif de vie. Dans la plupart de ses textes, il suicide ses personnages. C'est
comme un rituel pour que jamais la mort ne l'emporte sur la vie. Sa plume est
complexe et noire. Entre ses lignes, la vie n'est jamais rose. Il s'interroge
continuellement sur la mort qu'il confronte à chaque fois. Martin Ambara
opère une épuration de soi au travers de ses écrits. Il
plonge à l'intérieur de nos peurs et puise dans les mythologies
son essence. Il prend la parole et les seules conventions qui lui importent
sont les siennes. « Je rêve d'expérimenter de
nouvelles formes de théâtre et d'échanger ces
expériences avec d'autres. » Il interroge des formes
artistiques telles que la danse, la sculpture, la peinture, la photographie, le
cinéma, la vidéo. Pour lui, puiser en elles, serait susceptible
de contribuer au renouvellement de l'esthétique théâtrale
d'aujourd'hui. A cela il ajoute la mythologie africaine qui selon lui n'a pas
encore été assez explorée. Martin Ambara est le
directeur-fondateur de la troupe Les Ménestrels depuis 1999.
III-3) -Les oeuvres
a°) -Publications
-Roméo et Juliette...Assez !,
éditions Proximité Yaoundé, 2017.
-L'épique des héroïques, in
Ecritures d'Afrique, dramaturgies contemporaines, Cultures France, 2007.
b°) -Pièces inédites
Les textes de Martin Ambara sont des inédits qui
pour la plupart sont mise en scène par lui-même:
-Les Osiriades S.G 21 ; Condamnés
à vie ; Impératif absent ; Jusqu'au bout de
l'absurde ; Accent si complexe ; Actes neuf, scène
dernière ; Le mono-délire de la rue case-tout ;
Cocktail de vie ; Le temps d'une cigarette ; Qui a tué
Monsieur Zyed ; Un couple dans la case d'en face ; L'étrange
destin de Pablo ; Episposture ; Al Mustapha ; Black
Django ; Traduit de l'hémoglobine.
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