7. 3. Les avantages et limites des observatoires
existants : les observatoires thématiques de l'ADTRK
13 Calqué sur l'ancien découpage
administratif du Mali (arrondissement, cercle, région). Le sous-secteur
correspond au niveau arrondissement. Avec la mise en oeuvre de la
décentralisation les arrondissements ont été
éclatés en trois voir quatre communes selon la taille des
arrondissements.
82
L'Agence de Développement Territorial en Région
de Kayes (ADTRK) dans ses missions d'accompagnement des collectivités
territoriales et groupements de collectivités dans la connaissance de
leur territoire a initié depuis 2010 la mise en place des observatoires
thématiques sur ses territoires d'intervention (Diéma,
Bafouabé et Kéniéba) :
- Observatoire Routes, Métiers et Accidents ;
- Observatoire des industries extractives et sites d'orpaillage
(en cours) ; - Observatoire de l'emploi (en cours).
L'objectif principal de ces observatoires est de produire des
connaissances sur les territoires d'intervention de l'Agence dans les
thématiques retenues.
Il s'agit plus spécifiquement de :
- L'aide à la décision : il s'agit d'offrir aux
membres de l'agence, un appui à la définition et à
l'évaluation des actions dans une logique d' «
observation-information-action-évaluation».
- Le partage : il s'agit de créer un espace
d'échange au sein duquel les acteurs locaux peuvent construire une
vision partagée sur le diagnostic et les actions à conduire sur
le territoire.
Pour l'atteinte de ces objectifs, le service chargé de
l'animation de l'observatoire au sein de l'ADTRK procède au recueil des
données relatives aux routes, métiers et accidents. Ce recueil
est en effet organisé conjointement avec le comptage routier (comptage
de véhicule par jour) de la subdivision des Routes de Diéma qui a
lieu chaque six mois (Janvier et Juin). Les données recueillies sont
centralisées dans une base de données sous Excel qui sert
également de logiciel de traitement (filtre, trie et graphique etc.).
Elles sont souvent exportées sous MAPINFO pour des fins cartographiques
(données sur les lieux d'accident).
Cet observatoire a permis à l'ADTRK la
définition des indicateurs pertinents de suivi des
phénomènes liés à la route depuis 2011. Le tableau
ci-dessous récapitule l'ensemble des indicateurs suivi au cours des
quatre dernières années.
Tableau n°9 : Les indicateurs de suivi des
phénomènes liés à la route
Indicateurs
|
Fréquences de
|
Niveau de
|
Format
|
Sources des
|
83
|
suivi
|
désagrégation
|
de
données
|
données
|
Flux de
véhicules
|
Rapport Semestriel
- Janvier
2011, 2012,
2013, 2014
- Juin 2011,
2012, 2013, 2014
|
Poste de
comptage par
communes, cercle
|
Format numérique
de type Excel
|
Subdivision des
routes
|
Flux humains
|
Rapport semestriel
- Janvier
2011, 2012,
2013, 2014
- Juin 2011,
2012, 2013, 2014
|
Poste de
comptage par
communes
|
Format numérique
de type Excel
|
ADTRK
|
Flux
marchandises
|
Rapport semestriel
- Janvier
2011, 2012,
2013, 2014
- Juin 2011,
2012, 2013, 2014
|
Commune de
Diéma
|
Format numérique
de type Excel
|
Agence de
Développement
Territorial en Région de Kayes (ADTRK)
|
Flux transport
inter-cités
|
Rapport semestriel
|
Commune de
Diéma
|
Format numérique
de type Excel
|
Agence de
Développement
Territorial en Région de Kayes (ADTRK)
|
Flux des
mototaxis
|
Rapport semestriel
|
Village,
Commune, cercle
|
Format numérique
de type Excel
|
Agence de
Développement
Territorial en Région de Kayes (ADTRK)
|
84
Métiers au
carrefour
|
Rapport semestriel
- Janvier
2011, 2012,
2013, 2014
- Juin 2011,
2012, 2013, 2014
|
Commune de
Diéma
|
Format numérique
de type Excel
|
Agence de
Développement
Territorial en Région de Kayes (ADTRK)
|
Lieux d'accident
|
Rapport semestriel
|
Village,
commune, cercle
|
Format numérique
de type Excel
|
Brigade
Territoriale de la
Gendarmerie de Diéma
|
Il a permis dès 2011 de constituer une base de
données sur les flux de transport (flux de véhicules, humains,
commerciaux), et les activités économiques (métiers,
commerce) au carrefour de Diéma. Il a aussi permis de constituer une
base de données sur les lieux d'accident à l'échelle du
cercle de Diéma. Les moyens utilisés pour répondre aux
objectifs fixés restent la production semestrielle (diffusion papier)
des rapports de synthèse (rapport connaissance du carrefour de
Diéma, connaissance des Marchés/Foires et installations
économiques de Diéma). Ces rapports sont diffusés lors des
sessions ordinaires (ont lieu chaque trois mois et les sessions sont publiques)
du conseil communal de Diéma.
Le partage d'information a permis la connaissance assez fine
des phénomènes observés et la réalisation d'action
:
- Il a permis l'identification des lieux d'accident à
l'échelle du cercle (voir en annexe la carte accidentogènes du
cercle de Diéma). Cela a permis aux communes concernées de
réaliser des ralentisseurs obligatoires (casse dos d'âne) sur ces
lieux d'accidents. C'est ainsi que trois ralentisseurs obligatoires ont
été réalisés à Torodo (commune de
Dianguirdé), trois à Dioumara (commune de Dioumara), trois
à Diangounté Camara (commune de Diangounté Camara) sur
l'axe Bamako-Diéma-Kayes-Dakar. Cette décision a permis de
diminuer substantiellement les accidents sur l'axe routier.
- Il a permis l'évaluation du potentiel fiscal (voir en
annexe les résultats de l'évaluation) des équipements
marchands (installations économiques au carrefour et le Marché)
au travers du recensement des activités économiques.
85
Les résultats de l'évaluation du potentiel
fiscal ont montré que la Mairie de Diéma peut gagner 14
679 600 FCFA par an sur ses équipements marchands, alors
qu'avant l'évaluation la Mairie ne gagnait que 600 000 FCFA par
an. Dès lors le conseil communal a décidé de
mettre le Marché et les installations économiques du carrefour en
gestion déléguée. Cela a favorisé le partenariat
public/privé et augmenté les recettes fiscales de la Mairie.
A partir delà, nous constatons que l'observatoire
routes, métiers et accidents a atteint pleinement ces objectifs :
à savoir l'aide à la prise de décision et la
cohérence d'action par le biais du partage d'information. A notre avis
ses modes opératoires correspondent parfaitement à la
démarche d'observatoire efficient.
Le graphique ci-dessous illustre le processus de la prise de
décision par le biais de l'observation.
Graphique n°11 : De l'observatoire à
l'action
Source : Cours de Master II AGPS, Méthodes et pratiques
de l'observation, Mme Marie-Hélène de Sède Marceau
Au-delà de la connaissance du territoire, de
l'augmentation des recettes fiscales, l'Observatoire routes, métiers et
accidents a favorisé un partenariat entre l'ADTRK, la subdivision des
routes de Diéma et la Brigade Territoriale de la Gendarmerie de
Diéma à travers la mise à disposition des données.
L'ADTRK a joué un rôle moteur et un rôle de médiateur
entre les différents partenaires
Malgré ces résultats encourageant,
l'observatoire routes, métiers et accidents a été
confronté à d'énorme difficultés d'ordre technique,
organisationnelle. Nous constatons que les données (nombre et lieu
d'accident) fournies par la gendarmerie ne sont pas informatisées et
certains cas d'accident ne sont pas enregistrés car ces données
comparées à celle des cas d'accident pris en charge par les
services de la santé ne correspondent pas. Nous avons constaté
également que lors de la restitution des rapports de synthèses
les élus demandent des informations sur :
- L'état de l'occupation du sol dans la ville ;
- Les quantités de production agricole par village ;
86
- Le nombre d'unité de production et de transformation
dans la commune ; - Le nombre d'emploi crées dans la commune ;
- Les secteurs pourvoyeurs d'emploi dans la commune.
Ces différentes thématiques ou indicateurs ne
sont pas malheureusement observées dans l'observatoire routes,
métiers et accidents. Cela révèle les limites actuelles de
l'observatoire dans la mise à disposition des informations, cette
insuffisance est due surtout au manque de moyens. Le coût estimatif du
budget de mis en oeuvre de l'observatoire routes, métiers et accidents
est de Six Million Cinq Cent Cinq Mille Francs (6.505.000 FCFA)
dont 90% du budget est financé au travers des fonds issus de la
coopération décentralisée.
Tableau n°10 : Budget de mise en oeuvre de
l'Observatoire Routes, Métiers et Accidents
87
Activités
|
|
Activités détaillées
|
Moyens
|
Quantité
|
Coûts en Fcfa
|
Total Fcfa
|
Source de
financement
|
Information sensibilisation
|
et
|
Atelier de partage
d'information ou de
restitution des
informations traitées
par l'observatoire
|
Prise en charge des
participants à l'atelier (hébergement,
restauration etc.)
|
4
|
250 000
|
1 000 000
|
ADTRK à travers
les fonds de la coopération
décentralisée
|
Logistiques moyens
informatiques
|
et
|
Achat de moto
|
|
1
|
400 000
|
400 000
|
Fonds projet de
coopération décentralisée
|
Achat Ordinateur
portable
|
|
1
|
275 000
|
275 000
|
Fonds projet de
coopération décentralisée
|
Achat GPS
|
|
1
|
200 000
|
200 000
|
Fonds projet de
coopération décentralisée
|
Logiciel SIG libre
(Qgis 2.0)
|
|
|
|
|
|
|
|
Enquête « Comptage routier au carrefour »
|
09 enquêteurs
|
2 fois par an
|
315 000
|
630 000
|
Subdivision des
routes à travers le
|
88
Collecte des données
|
|
|
|
|
|
font de l'Etat
|
Recensement des
Données de la campagne agricole
|
Prise en charge
fonctionnement des animateurs du secteur d'agriculture
|
1 fois par ans
|
-
|
-
|
Secteur
d'agriculture à
travers le
financement de
l'Etat
|
Recensement des
activités au carrefour
|
04 enquêteurs
|
2 fois par ans
|
10 000
|
40 000
|
ADTRK à travers
les fonds de la coopération
décentralisée
|
Données sur les
accidents
|
Frais de
fonctionnement de
l'animateur
|
12 mois de
l'année
|
50 000
|
600 000
|
ADTRK à travers
les fonds de la coopération
décentralisée
|
Animation de
l'observatoire
|
Centralisation,
Analyse des données,
Organisation des rencontres autour de l'observatoire
|
Salaire d'un animateur
|
12 mois
|
280 000
|
3 360 000
|
ADTRK à travers
les fonds de la coopération
décentralisée
|
Total
|
|
|
|
|
6505000 FCFA
|
|
89
Au-delà de la contrainte financière, nous
déplorons aussi l'absence d'atelier d'échange pour discuter entre
acteurs les produits de l'observatoire qui serait dû à un manque
d'engagement des partenaires dans le partage d'information. Dès lors que
les différents partenariats se sont établis pour alimenter
l'observatoire en données, les différents partenaires ne se sont
plus rencontrés pour réfléchir et débattre sur les
résultats de l'observatoire. Ces différentes contraintes
débouchent à des questionnements sur la pertinence des
indicateurs observés, sur la prise en compte des attentes d'observation
des bénéficières et même de la
nécessité de l'observation territoriale.
90
|