2.3.4. Le problème foncier et le logement :
La demande croissante du foncier constructible pousse les
autorités communales de concert avec les services techniques
déconcentrés de l'Etat à exécuter des travaux de
lotissements d'extension. Ces parcelles loties souvent non prévu par le
SDU ou des parcelles détournées de leur destination initiale font
l'objet d'une spéculation foncière terrible.
Au cours de nos enquêtes, nous avons constaté que
malgré les lotissements et leurs extensions successives, la demande du
foncier constructible demeure à Diéma. Cette situation nous
pousse à en savoir plus.
Le phénomène se déroule dans presque
toutes les villes secondaires en expansion au Mali. Il s'agit de l'achat du
foncier constructible des villes en émergences par les citadins des
grandes villes du pays (Bamako, Kayes etc.). Ces citadins offrent plus de somme
d'argent au foncier que la population autochtone. Le cas de Diéma se
spécifie par la présence de ses ressortissants nombreux à
Bamako, à Kayes et ses émigrés en France, en Espagne et en
Afrique central.
L'enquête ménage confirme cette affirmation. Sur
les ménages enquêtés dans les lotissements d'extensions et
le nouveau quartier, 90% des ménages sont en location et 60% des maisons
construites appartiennent aux ressortissants de Diéma et autres citadins
installés dans les villes principales du pays. Cette situation a rendu
le coût de la location d'une maison très exorbitant (une chambre
salon coût 12 500 Fcfa) parce que comparable à celui de Kayes
(capitale de région) et Bamako (capitale nationale).
Aussi, la détention d'une ou de plusieurs parcelles
constructibles supposent un acte de notoriété pour la population
de Diéma, mais aussi un moyen d'économie d'argent. De ce fait,
une personne peut posséder 10 parcelles constructibles.
Ces différents facteurs combinés ont rendu le
coût du foncier constructible très élevé.
Actuellement, on assiste à une spéculation foncière sans
précédent. Cela est favorisé par l'attribution du foncier
constructible par plusieurs intervenants (les chefs coutumiers, la Mairie, le
préfet, les services déconcentrés de l'Etat (domaine,
urbanisme).
Enfin, le phénomène d'extension de la ville
occasionne des conflits entre Diéma et les villages environnants. Le cas
récent fut celui de Nafadji, un village situé à 04 km de
Diéma.
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