Conclusion partielle :
Les contextes d'évolution de la ville de Diéma
requièrent une planification rigoureuse. Pour cela, les urbanistes ou
les agents territoriaux ont besoin des informations localisées pour
suivre les dynamiques spatiales, les flux de la population, faire l'inventaire
des dépôts d'ordure etc...., afin d'aider les acteurs du
développement à la prise de décision.
Singulièrement, le problème de la
révision du schéma soulevé précédemment
révèle la question de la disponibilité de l'information
géographique et de son utilisation. Celle-ci (révision du
schéma) demande la collecte de données dans tous les secteurs de
l'économie.
Enfin, ce besoin d'information s'accentue avec l'installation
des activités économiques au carrefour et de ses flux
énormes.
42
DEUXIEME PARTIE :
LA ROUTE, UN FACTEUR CREATEUR ET ORGANISATEUR DES
TERRITOIRES
43
« Non seulement l'amélioration des transports
joue un rôle important dans le développement économique
général d'un pays, mais encore, ... joue un rôle essentiel
dans la localisation des activités » [B.PAUL,
1964]2.
Crée à la suite de la réalisation des
axes routiers, le carrefour est devenu depuis un certain temps un centre
commercial important pour la ville de Diéma. Son processus de mis en
place a commencé dès le démarrage du chantier de la
construction des axes routiers en 2002, pour offrir aux ouvriers les services
de restauration, de réparation de téléphone et la vente
des cartes de recharge téléphonique.
En 2006, avec la mise en usage des nouvelles routes nationales
et internationales, on assiste à la prolifération des
activités de tout genre qui fait du carrefour un lieu prisé par
les opérateurs économiques notamment les commerçants et le
secteur informel (vendeurs ambulants). Cette fois-ci pour approvisionner les
résidents, les personnes en transit.
Situé au coeur de la ville, c'est-à-dire entre
l'ancienne ville et le nouveau quartier au Nord ; il est aujourd'hui
considéré comme le centre ville de Diéma.
Cette seconde partie de notre travail est consacré
à l'analyse de l'évolution des flux de transport, de la
mobilité inter-cité et des activités au carrefour. Elle
fait l'état du niveau d'aménagement de celui-ci et de son impact
sur le développement socio-économique de la ville de
Diéma.
CHAPITRE 3 : LE CARREFOUR, UNE ZONE D'ACTIVITES PAR
EXCELLENCE
Le carrefour de par sa position (noeud de trois réseaux
routiers) offre des potentialités d'épanouissement du commerce,
des services, des métiers autour du goudron. Cela à cause de ses
flux importants du transport routier, de la mobilité des personnes et
des biens.
2 Bourrières Paul. Science des transports et
décision politique. In: Tiers-Monde. 1964, tome 5 n°20. pp.
777-793. doi : 10.3406/tiers.1964.1149
44
Graphique n°5 : Plan du Carrefour de
Diéma
3.1. Evolution générale des flux de
transport
Signalé précédemment, près de 90%
des échanges internationaux du Mali dépendent du mode maritime.
Jusqu'en 2002, 80% des importations et exportations du Mali passait par le
port
45
d'Abidjan. Cependant, avec la crise Ivoirienne en 2002 et
l'ouverture du corridor Bamako-Diéma-Dakar,
Bamako-Diéma-Nouakchott, ce taux a chuté de 33% en 2008. Au
même moment, le trafic international de marchandises du Mali qui passait
par le port de Dakar était de 51% (rapport BAD, 2008) et celui de
Nouakchott 0,1 %.
En plus de ces flux de transport marchandise, le transport
voyageur occupe une place importante car il constitue le mode de transport le
plus utilisé par le Malien moyen.
Diéma étant le noeud de jonction de ces
réseaux, tous ces flux de transport transitent ou marque une escale.
3.1.1. Flux de véhicules
Graphique n°6 : Evolution des flux de
véhicule (moyenne journalière) au carrefour entre
2011-2014
1200 1000 800 600 400 200
0
|
|
|
|
|
Flux journalier des véhicules
|
2011 2012 2013 2014
Source : Subdivision des Routes de Diéma, 2014
Le graphique ci-dessus montre la baisse des trafics au
carrefour. Cette baisse est due essentiellement à la réouverture
du corridor Ivoirien pour le trafic marchandise et à la crise
politico-sécuritaire que le Mali a connu entre 2012-2013. Cette
dernière a freiné l'économie nationale, ce qui fait que
les trafics marchandises ont baissé sur tous les corridors
d'approvisionnement du Mali singulièrement le corridor
Dakar-Kayes-Diéma-Bamako.
Cependant en 2014, avec le retour à la normalité
au niveau de l'Etat central (organisation des élections
présidentielles et législatives ; et la libération des
parties du territoire occupé), on
46
observe à la reprise des activités
économiques au Mali et des trafics routiers internationaux. Cela nous
amène à déduire que les relations entre le local et le
national voire sous-régional sont interdépendantes. La
vitalité de l'économie nationale impacte fortement sur le
développement local et sous-régional.
En Juin 2014, le carrefour de Diéma reçoit en
moyenne 861 véhicules par jour dont 498 véhicules de transport
marchandises (camions, semi-remorques et citernes) soit 58% du trafic, et 363
véhicules de transport voyageurs (bus, minibus, taxi et voiture
personnelle etc.) soit 42%.
3.1.1.1. Les véhicules de transports
voyageurs
Tableau n°2 : Les types de véhicules
de transports voyageurs au carrefour
Années
|
Total
|
Type de véhicules de transports
voyageurs
|
Véhicule personnel
|
Bus
|
Minibus
|
Taxi-brousse
|
2014
|
363
|
78
|
81
|
55
|
149
|
2013
|
341
|
79
|
77
|
54
|
131
|
2012
|
390
|
134
|
72
|
81
|
103
|
Source : Subdivision des routes de Diéma, 2014
Le tableau ci-dessus nous informe sur les types de
véhicules de transports voyageurs qui transitent ou desservent la ville
de Diéma par jour.
Ces véhicules sont de tous ordres, pour les besoins de
l'étude, nous les avons classé en quatre catégories : bus,
minibus, taxi-brousses et véhicules (personnels).
Les proportions sont les suivantes :
- Les véhicules de transport collectif occupent une
place importante avec 79% du trafic et 99% des voyageurs en 2014 ;
- les véhicules personnels concernent 21% du trafic et
moins de 1% des voyageurs en 2014.
Parmi les véhicules de transport collectif 22% sont des
compagnies de transport (bus) qui transportent environ 70% des voyageurs.
Toutes ces compagnies (nationales et internationales) ont leur agence (escale)
à Diéma. Cela constitue une opportunité d'emploi pour la
population locale.
En outre, ces bus marquent un arrêt de 15 à 20mn
au carrefour, ce qui augmente les opportunités d'affaire (commerce
ambulant et les activités de restauration).
La carte (en Annexe I) récapitule l'état des
flux de transport au carrefour de Diéma ainsi que dans la région
de Kayes. Selon cette carte l'axe Bamako- Diéma- Kayes- Dakar reste le
plus emprunté dans les deux sens. Les proportions sont les suivantes
:
47
- 92% pour l'axe Bamako- Diéma- Kayes et 90% sur Kayes-
Diéma- Bamako; - 8% Bamako- Diéma- Nioro et 7% Nioro-
Diéma- Bamako.
|