2.3.2. Le changement des habitudes de consommation et de
comportement :
L'arrivée de la route a facilité le transport
des personnes et des biens. Les produits qui étaient introuvables sur le
marché sont aujourd'hui disponibles. 95% des personnes
enquêtées témoignent cette affirmation. L'utilisation de
l'eau du robinet, de l'électricité et la consommation du riz, des
légumes (salade, haricot vert etc.) et des fruits (banane, orange,
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papaye etc.) étaient considérés autrefois
comme une habitude citadine ou plutôt une civilisation. L'arrivée
des citadins a changé les habitudes alimentaires.
Particulièrement, l'arrivée de
l'électricité en 2007 a favorisé l'utilisation par les
ménages du matériel électronique
(téléviseur, réfrigérateur, ordinateur et
accessoires) et développé certains métiers liés
à l'électricité (soudure, menuiserie métallique
etc.).
En plus, autrefois la prostitution n'existait pas ou
était très peu dévoilée, mais avec l'arrivée
de la route les maisons de passe poussent partout au carrefour. Alors que les
maladies sexuellement transmissibles tel que le sida sont tabou.
Ce changement des habitudes de consommation a
été accompagné par une production importante de
déchets solide et liquide, mais aussi de déchet
électronique.
2.3.3. Le problème d'assainissement et
d'hygiène :
Le changement des habitudes de consommation et le recours des
habitants de Diéma aux produits de luxes ont été
accompagnés par une production importante de déchets solides et
liquides. A cela s'ajoute les eaux de pluies dans la mesure où le
réseau de drainage prévu pour l'évacuation de celles-ci
n'a pas été réalisé.
Ces déchets sont constitués en majorité
par des ordures ménagères, qui concernent tout déchet
résultant de l'activité des ménages. Ainsi, on constate
qu'à Diéma ces ordures sont : les déchets-plastiques, les
déchets-pneus, les boîtes de conserve (poulet, sardine), les
déchets-papiers, les résidus ou excréments d'animaux, les
coupons de tissu des couturières, des résidus de vente (tomate,
gombo, maïs, pomme de terre etc.) qui sont déposés le long
des artères de la ville. On remarque aussi des déchets autrefois
inexistants tels que les déchets électroniques
(réfrigérateur, téléviseur, ordinateur et
accessoires, etc.).
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Carte n°6 : Dépôts anarchiques
et autorisés dans la ville de Diéma
On observe sur la carte ci-dessus que Diéma ressemble
à un dépotoir. Au cours de nos enquêtes, nous avons
recensé plus de vingt dépôts anarchiques et chaque
devanture de concession constitue un lieu de dépôt des ordures. Il
n'existe pas un système de ramassage des ordures dans la ville. On
dénote l'absence de Groupements (association de femmes ou GIE)
chargés du ramassage.
Cependant, on constate que chaque ménage est
responsable du ramassage de ses ordures (le nettoyage de la cour et la
devanture de la concession). Il ressort de nos enquêtes que 25% des
ménages enquêtés balayent au moins trois fois par jour
leurs concessions, 60% des ménages enquêtés balayent au
moins deux fois par jour leurs concessions et 15% balayent au moins une fois
par jour leurs concessions. Seulement 2% des ménages
enquêtés balayent leur devanture au moins une fois par jour.
(Selon l'enquête 80% des ménages pensent qu'il revient à la
Mairie de ramasser les ordures dans la rue).
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Photo n°3 : dépôt d'ordure
anarchique dans une rue à Diéma
Source : A. TRAORE, Mai 2014
Aussi, à l'absence d'un système de ramassage, les
ordures ramassées dans les concessions sont directement
déversés dans la rue. Ce qui explique l'expansion des
dépôts d'ordure anarchique dans la ville.
En outre, on observe sur la carte qu'il existe dans la ville de
Diéma quatre dépôts transitoires et deux dépotoirs
finaux autorisés. Ces dépôts autorisés ne sont pas
aménagés, par conséquent méconnu du grand
public.
Photo n°4 : Une rue de Diéma pendant
la saison des pluies
Source : A. TRAORE, Août 2014
Enfin, ces déchets étalés sur le long des
voies provoquent des accidents et favorisent la stagnation des eaux de pluies.
Ces eaux usées sont le nid des moustiques et des bactéries qui
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sont à la base des maladies dont les plus
fréquents restent : le paludisme, la bilharziose, l'onchocercose etc.
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