2.3. Le développement socio-économique
facteur d'urbanisation de la ville
La ville de Diéma, classée au plan national dans
le rang des petites villes (rapport Direction Nationale de l'Urbanisme, 2008),
partage les problématiques de grandes villes Maliennes. Celles-ci font
face à des difficultés de gestion des déchets solides et
liquides, du problème de logement, des difficultés de
stationnement des véhicules, des besoins de mobilité, tout ceci
occasionné par l'évolution rapide de la population et
l'étalement de la ville.
La ville de Diéma n'échappe pas à ces
problématiques d'urbanisation des grandes villes du Mali. En effet, elle
fait face au problème d'assainissement et d'hygiène, au
problème foncier et de logement, au phénomène
d'étalement de la ville et au besoin de la mobilité
favorisé par la croissance rapide de la population et le changement des
habitudes de consommation.
2.3.1. Le besoin de la mobilité
L'évolution de la population a favorisé
l'extension des quartiers existants et la création de nouveaux quartiers
(Koulouba et le carrefour) ; ainsi que la réalisation de certains
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équipements cités dans les passages
précédents (le centre d'accueil, le centre de santé de
référence et le marché à bétail) au Nord de
la ville. Ce phénomène d'étalement de la ville a
augmenté la superficie de la ville de 240 hectares. Désormais,
lieu du travail et de résidence sont séparés, ainsi que le
centre d'achat (carrefour).
Les déplacements et mobilités sont surtout
basés sur les moyens privés (Moto, voiture personnelle,
vélo, charrette etc.). Le transport collectif est
représenté à Diéma par des mototaxis. Ces mototaxis
assurent le déplacement entre le carrefour et les zones d'habitation.
Photo n°2 : Place des mototaxis au
carrefour
Source : A. TRAORE, Juillet 2013
Selon les données de l'Agence de Développement
Territorial en Région de Kayes (ADTRK), la ville de Diéma
comptait en 2008 quatre mototaxis. En 2010, le nombre des mototaxis a connu une
augmentation, il est passé de quatre à onze mototaxis. Au cours
de nos enquêtes en juillet 2014, nous avons dénombré dix
huit mototaxis dans la ville de Diéma. Cette évolution des
mototaxis, moyen essentiel de transport en commun, s'explique par la croissance
rapide de la population mais aussi par l'attractivité du carrefour comme
centre des affaires.
Les observations sur le terrain montrent que les dix huit
mototaxis font en moyenne Deux Cent Quatorze (214) fois par jour l'aller-retour
entre la zone d'habitation et le carrefour dont une mototaxi fait en moyenne
douze (12) fois par jour l'aller-retour entre les deux zones. Les
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heures de pointes restent 08 heures du matin (l'heure d'aller
au travail) et 18 heures du soir (l'heure de descente du travail).
Cependant, le moyen de déplacement le plus
utilisé dans la ville reste la moto. Les motocyclistes font 1 300 fois
(graphique 3 et 4) par jour l'aller-retour entre la zone d'habitation et le
carrefour. Nous pouvons confirmer que chaque concession a sa moto. Alors que
les tuyaux d'échappement de ces motos ne sont pas dotés de pot
catalytique ce qui cause des dégâts à l'environnement.
Les véhicules de transport en commun observés
dans le graphique ci-dessous sont des taxis-brousses qui relient le
Marché de Diéma aux villages environnants.
En outre, on observe l'entrée des gros porteurs dans la
ville pour acheminer des marchandises dans les magasins. Cela pose
d'énormes problèmes de circulation et de stationnement puisque
les voies sont trop exiguës et il n'existe pas d'aire de stationnement
dans la ville.
Le graphique ci-dessous résume les flux de
déplacement des personnes entre les zones d'habitation et le carrefour
(centre d'achat).
Graphique n°3 : Déplacement des
habitants et des véhicules entre la zone d'habitation et le
carrefour
800
700
600
500
400
300
200
Flux vers carrefour
Flux vers zone d'habitation
100
0
Source : enquête ADTRK, juillet 2014
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Le graphique ci-dessus nous renseigne sur les flux de la
population des zones d'habitat vers le carrefour et inversement. Il
révèle que le nombre de personnes ou d'engins quittant la zone
d'habitation pour le carrefour le matin (heure du travail), c'est à peu
près le même nombre de personnes qui y retourne le soir. Ce qui
prouve que le carrefour est une zone d'activités par excellence parce
que près 50% de la population active de Diéma y va pour
travailler.
Graphique n°4 : Importance des
déplacements et moyens utilisés (moyenne journalière) par
la population entre la zone d'habitation et le carrefour
3%
9%
13%
3%
8%
7%
57%
Motocycliste
Voiture personnelle
Vélo
Mototaxi
Piéton
Véhicule de transport en
commun
Charrette
Source : enquête ADTRK, juillet 2014
On observe sur le graphique ci-dessus que 57% de la population
de Diéma privilégie la moto comme premier moyen de
déplacement. Cela a diverses raisons : d'abord la moto coûte moins
chère et elle demande peu d'entretien (économique selon certains)
ce qui fait que le Malien moyen peut y accéder facilement ; ensuite elle
semble adaptée au contexte de la circulation de Diéma car il
n'existe aucune piste bitumée à l'intérieur de la ville. A
cet effet le déplacement n'est pas chose aisée à
l'intérieur de la ville, et la plupart des voies sont impraticables
pendant une certaine période de l'année (la saison des
pluies).
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