1.2. LES THEORIES DE LA TRADUCTION
Le traducteur se sert de certaines théories dans sa
profession afin de l'élaboration d'une bonne traduction. Nous vous
présentons dans cette section les théories dont le traducteur
fait usage mentionnées par Matthieu GUIDERE dans son ouvrage
intitulé La communication multilingue. (2008 :16-19)
1.2.1. LA THEORIE INTERPRETATIVE
La préoccupation centrale de cette théorie est
la question du ((sens ». Celui-ci est de nature ((non-verbale »,
parce qu'il englobe aussi bien ce que le locuteur a dit (l'explicite) que ce
qu'il a tu (l'explicite). Pour transmettre ce (( sens», le traducteur doit
saisir le (( vouloir-dire» de l'auteur. LEDERER qui est l'un des grandes
figures de cette théorie affirme que (( tout est
interprétation» et qu' ((on ne peut pas traduire sans
interpréter». (LEDERER cité par GUIDERE, 2008 :16)
Du fait de sa focalisation sur le (( vouloir-dire», la
théorie interprétative de la traduction met
l'interprétation du sens au coeur de la communication multilingue car
les spécialistes de la communication insistent en disant que (( le sens
n'est pas dans le texte».
1.2.2. LA THEORIE ACTIONNELLE
Selon cette théorie, la traduction est envisagée
avant tout comme un processus de communication interculturelle visant à
produire des messages appropriés à des situations
spécifiques et à des contextes professionnels. Elle est
considérée de ce fait comme un simple outil d'interaction entre
des experts et des clients, dont l'objectif est de réduire les obstacles
culturels qui empêchent la communication de se faire de façon
efficace.
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Le traducteur est responsable du succès comme
l'échec de la communication dans la culture cible.
Ainsi HOLZ-MANTTARI, une figure de proue dans cette
théorie, préconise le remplacement d'éléments
culturels du message source par d'autres éléments plus
appropriés à la culture cible, même s'ils paraissent
éloignés des éléments originaux. L'essentiel est de
parvenir au même effet recherché dans le cadre de la communication
interculturelle.
C'est l'action seule qui détermine, en
définitive, la nature et les modalités de la communication.
1.2.3. LA THEORIE DU SKOPOS
Pour cette théorie dont VERMEER est le tenant, le
message source est conçu comme une « offre d'information »
faite par un producteur d'une langue A à l'attention d'un
récepteur de la même culture. La traduction est envisagée
comme une « offre secondaire » d'information, puisqu'elle est
censée transmettre plus ou moins la même information, mais
à des récepteurs de langues et cultures différents. La
sélection des informations et le but de la communication ne sont pas
fixés au hasard ; ils dépendent des besoins et des attentes des
récepteurs ciblés dans la culture d'accueil.
C'est pourquoi la théorie du skopos met le traducteur
au centre du système de communication multilingue en lui laissant le
choix des fins et des moyens. Il est à la fois récepteur et
émetteur du message (texte), mais suivant un processus inversé
par rapport à l'orientation habituelle de la communication : il est, en
effet, récepteur du texte source avant d'être émetteur du
texte cible. S'il se contente de reproduire fidèlement le texte, il joue
un rôle d'intermédiaire entre la source d'émission et le
public de réception. Mais s'il obéit à une finalité
de traduction spécifique (skopos), il ne peut être perçu
comme un intermédiaire, mais comme un émetteur à part
entière, c'est-à-dire comme un acteur de la communication.
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