1.2. Une vision pour l'avenir ?
Plus haut nous avons décrit l'observation et
l'expérience de cette relation thérapeutique issue de la
médecine chinoise. Puis, nous nous sommes mis à rêver
à la transposition de cette relation,vers la relation d'Enseignant
à Enseigné ou Apprenant. En continuant ce rêve utopique
nous nous sommes mis à tracer des parallèles avec le triangle
didactique Savoirs / Apprenant / Enseignant. En transposant la relation
précédemment décrite, le Savoir prendrait donc la place du
traitement, l'Enseignant celle du médecin asiatique et l'Apprenant celle
du patient. Le savoir étant « l'Objet » à
transmettre, l'Enseignant régulant sa transmission en fonction de
l'Apprenant et du contexte dans lequel l'ensemble s'inscrit en toute
complexité de la relation humaine.
L'enseignant ou le formateur étant plus un accompagnant
que tout autre personnage ayant défini, une bonne fois pour toute, une
posture déterminée et néanmoins déterminante et
contraignante. Le Formateur serait un passeur et au lieu de dispenser ou
transmettre un SAVOIR, il transmettrait une EXPÉRIENCE ou mettrait en
place les conditions pour que l'expérience se réalise. Par cette
posture d'accompagnant ou de passeur il a toute latitude de prendre la posture
qui conviendra le mieux à la situation présente, puisant ainsi
ses solutions dans la MÉTIS en fonction du KAIROS, usant de tout
l'espace du LOGOS pour laisser s'épanouir l'émergence du
devenir.
Sur la base de cette observation et de ce constat, nous nous
sommes penchés sur les conditions qui faciliteraient la relation
complexe entre Enseignant/Apprenant/Savoir. Existe-t-il un moyen, un outil, qui
permet de mettre en place ou de favoriser cette relation ? Est-il possible de
développer ce « Savoir Interagir avec les
Autres » ? Ne serait-il pas question de Savoir
Être ?
1.3. Présentation de mes choix
Le travail que j'ai proposé de réaliser à
mon entrée en Master Recherche
2ème Année porte sur
« La Méditation de Pleine Conscience : outil
pédagogique, comme soutien à
l'apprentissage ? ».Nous avons choisi de traiter ce
sujet selon une approche centrée sur la personne.
Un choix de sujet délicat qui peut sembler, de prime
abord, très connoté orient et spiritualité.Toutefois, nous
verrons tout au long de ce mémoire qu'il n'en est rien. Il s'agit bien
d'étudier une méthode, voire une technique psychocorporelle
à visée introspective dont le but est de développer le
sens de l'observation du fonctionnement de son propre esprit ou encore de
développer sa métacognition dans le but d'améliorer sa
relation à l'environnement dans un esprit systémique et
complexe.
Ce choix est apparu pour nous comme une évidence de
part la pratique même de la méditation, de son usage et des
résultats observés sur nous et d'autres pratiquants.
Par ailleurs, depuis notre premier poste d'expatrié au
Népal, nous nous sommes intéressés à la philosophie
Bouddhiste au travers de lectures dans un premier temps puis en allant à
la rencontre d'enseignant dans un deuxième temps, dans le but de mieux
comprendre cette philosophie son système de pensée et sa
dynamique.
Tout au long de notre parcours nous avons pu être
confrontés à différentes écoles bouddhistes,
chacune véhiculant la même philosophie issue du concepteur
appelé le Bouddha mais chacune ayant développée son propre
style. Pour les unes c'est la voie des yogis ascètes qui prévaut
pour les autres c'est celles de moines engagés dans la vie et ayant une
descendance qui fait fois. Chacune se distingue de l'autre par des rituels
religieux qui peuvent différés d'une école à
l'autre, les supports symboliques étant partagées par toutes. En
fait toutes se côtoient et discute avec les autres. Toutefois,
après plusieurs années d'études, nous sommes
arrivés au constat que trois éléments sont à la
source de tous les enseignements :
· La philosophie pour ce qui est de la relation à
l'existence,
· La psychologie pour mieux comprendre son propre
fonctionnement et, par conséquent, celui des autres,
· Le yoga ou une de ses formes, la méditation,
pour mieux développer les capacités propres à chacun dans
l'utilisation complexe de notre relation à nous-mêmes et en vue de
développer l'outil complexe que nous sommes tant dans sa dimension
physique que psychique mais aussi comportementale.
Par expérience personnelle et par intérêt
pour la question, nous nous sommes intéressés aux travaux
réalisés par les universités prestigieuses concernant
l'usage de la méditation à des fins autres que celles de
développer des habiletés dans l'étude du Bouddhisme.
Depuis le début du XXème siècle
l'occident s'intéresse à l'étude de la méditation
et à son impact sur la psychologie des individus. C'est dans le
début des années 80 que Jon KABAT-ZINNa
introduit de façon officiel la méditation comme outil
thérapeutique dans une clinique antistress aux États Unis
d'Amérique.
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