· CONCLUSIONS
L'influence du yoga sur la médecine et les sports en
Occident se fait depuis longtemps avec des avancées et des reculs, mais
toujours de plus en plus intense. En dehors des travaux de recherche
physiologique ou psychophysiologique que nous devons à Th Brosse et
Laubry, Risch, Filliozat, Bourdiol, Lefébure, de Sambucy, Henrotte pour
ne citer que les auteurs français historiques, des essais d'application
thérapeutique prennent une partie de leur inspiration dans les
techniques indiennes : Thooris, Desoille, Schultz, Alexander, Caycedo, Forget,
... etc.
Plus proche de nous, des travaux réalisés dans
les pays anglo-saxons et plus particulièrement aux USA sont apparus et
je citerais que le plus important Jon KABAT-ZINN. Dans son
sillage il a entrainé avec lui un aéropage de médecins
français ou de scientifiques de différentes
spécialité liés au médical, Christophe
ANDRÉ, Claude BERGHMANS, Cyril
TARQUINIOpour ne citer que les plus productifs en terme de
parution.
C'est dans leur sillage que nous souhaitons réaliser
notre travail.
4. LA MÉDITATION
4.1. Généralités
Dans la philosophie bouddhique, l'esprit est le point de
départ, le point focal et aussi, en tant qu'esprit libéré
et purifié, le point culminant. Toutes nos expériences passent
par l'esprit et viennent de l'esprit.
En cela l'esprit est ce qui nous est le plus intime, le plus
proche ; mais paradoxalement c'est aussi ce qui nous est le plus
inconnu.
Notre bonheur et notre insatisfaction sont des
expériences de l'esprit et c'est pour cette raison que connaître
sa nature et ses fonctionnements est important au premier degré.
La Philosophie nous enseigne trois choses :
· connaître l'esprit
· former l'esprit
· libérer l'esprit
Nombre d'études ont déterminées que la
méditation est un bon outil de gestion du stress et de
développement personnel. Il peut aussi être un bon accompagnement
à la psychothérapie.
La thérapie la plus naturelle de l'esprit, c'est la
méditation. Encore faut-il être capable de se l'appliquer à
soi-même, ou trouver quelqu'un qui puisse nous aider à la
pratiquer. Elle est un moyen de se libérer de l'extérieur
(afflictions émotionnelles) par l'intérieur.
La méditation est la thérapie holistique par
excellence, en ce sens qu'elle revient constamment à l'unité.
Elle est auto-thérapeutique parce qu'elle a une fonction
d'hygiène mentale ; elle est comme un bain quotidien. (Dr
Jacques VIGNE, 2007)
Point de vue cognitif,
l'attention
L'attention est une fonction de base de la cognition. Chaque
perception nécessite un aspect d'attention sans quoi l'expérience
ne saurait avoir lieu. En effet, l'attention permet d'observer l'objet de la
cognition. A un niveau germinal l'attention est indissociable de
l'expérience et nous en faisons tous l'expérience. Elle permet
une approche grossière de l'objet, mais si nous sommes captivés
ou intéressés par celui ci, un niveau plus profond entre en jeu
où l'objet est perçu dans ses détails et est mis en
relation au sujet et aux expériences passées. Cette étape
est celle qu'on nomme en psychologie « pensée
associative ». Elle est fondamentale car elle fait le
lienavecla mémoire (le terme en sanskrit : smrti) et
permet la catégorisation et ainsi la conceptualisation, chose qui est
propre à l'être humain.
Cette seconde phase comporte donc quatre aspects :
perception des détails, subjectivisation, pensée associative et
abstraction. Nous en faisons tous aussi l'expérience quotidiennement,
des actions ordinaires aux fonctionnements mentaux plus subtiles.
Néanmoins ce niveau n'est pas exempt d'erreurs de jugement et
perceptuelles. En effet, des projections émotives et des
préjugés intellectuels l'altèrent comme l'attachement ou
les croyances (religieuses mais aussi sociales). A la base de ceux-ci
réside la racine fondamentale de l'attachement à la
prétendue permanence de soi et des phénomènes que l'on
désigne dans le bouddhisme sous le nom d'ignorance. La notion de
permanence étant, elle, renforcée et nourrie par le concept
d'éternalisme judéo-chrétien qui, de fait est devenu une
croyance.
Au niveau supérieur nous entrons dans le domaine de
l'attention juste (samma-sati) qui est la source de la compréhension
juste. A ce stade les objets sont perçus dans leur vraie nature :
impermanents, marqués par l'insatisfaction et sans substance
véritable. Là, commence la pratique de l'attention en tant que
discipline spirituelle. Son but est d'obtenir une conscience plus claire des
choses dénuées de projection.
Mais il faut savoir, aussi, que le terme sanskrit,
smrti ou sati en pali, a une double connotation :
attention d'une part, mémoire d'autre part. Or la mémoire est
fondatrice de notre identité à plus d'un égard. En fait
d'après Edward S. Casey, Memor en Latin a aussi la double
connotation d'attention et de mémoire, ainsi que la racine grecque
mna.
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