2)- Les Niyamas ou
disciplines
a) propreté (çauca) - ablutions,
purgations etc.
b) sérénité (samtosha) - non
amplification des nécessités de l'existence.
c) ascèse (tapas) - acceptation des "
contraires " (chaud et froid, envie de rester debout et assis), silence verbal
et mimique.
Notons que cet ensemble de renoncements entraîne, pour
Patanjali, comme pour François d'Assise, l'abondance des
possibilités auxquelles on renonce et leur possible utilisation sans
esclavage à leur égard.
3)- les postures (asanas)
:
Ce n'estqu'iciqu'on peut réellement parler de yoga, au
sens étroit du terme. En principe l'asana ne s'apprend que d'un
maître ou " guru " et non par des descriptions
dessins ou photographies. Ce qui, de toute façon est important, c'est le
fait que l'asana donne une stabilité rigide au corps et en même
temps, réduit l'effort physique au minimum. Il ne peut être
considéré comme acquis, que dans la mesure où il est
devenu, à force d'exercice, stable et agréable. Au début,
l'asana est incommode voire insupportable ou impossible dans sa perfection.
L'entraînement réduit progressivement l'effort, la douleur qui
devient finalement tout à fait négligeable. La concentration ne
sera évidemment favorisée que dans la mesure où l'asana
sera devenu tout à fait naturel et indolore. Vachaspati écrit : "
celui qui pratique l'asana devra user d'un effort qui consiste à
supprimer des efforts corporels naturels. Autrement la posture restera
irréalisable ". Autrement dit l'asana pratiqué pour la
première fois induit un certain nombre de contractures inutiles à
sa réalisation et nuisibles pour autant que ce sont surtout elles qui le
rendent douloureux. Seule leur disparition permettra une parfaite
réalisation de la posture ; l'acquisitiond'une posture même
très difficile apparemment n'est plus un problème à partir
du moment où l'attention n 'est plus prisonnière des perceptions
corporelles, c 'est-à-dire est concentrés sur un objet
précis, serait-ce la zone douloureuse elle-même. Il s'agît
dans la terminologie occidentale d'une parfaite relaxation obtenue
habituellement sans faire appel aux suggestions du Training Autogène.
Il existe un très grand nombre d'asanas possibles. Le
but de ces positions est toujours le même : la cessation absolue du
trouble de la part des contraires, la réalisation d 'une sorte de
neutralité des sens, et la libération par rapport à la
présence du corps qui n 'est plus mobile, agité, arythmique.
De même qu'on parle beaucoup de " schéma corporel
" quand il est pathologique, de même la maîtrise parfaite du corps
en tant que relations réciproques implique qu'il ne pose plus de
problème ni ne dérange l 'action ou la perception. Au niveau du
corps l'asana est une " concentration en un seul point ", en ce sens que le
corps est concentré en une seule position. De même que la
concentration en un seul point met fin aux fluctuations et à la
dispersion des états de conscience, de même l'asana met fin
à la mobilité et à la susceptibilité motrice du
corps, favorisant du même coup la concentration mentale. Il s'agit d'un
effort à deux niveaux différents vers un certain type
d'unification.
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