Apport de la communication dans la gestion d'une institution universitaire en concurrence, cas de l'unic Goma( Télécharger le fichier original )par Ephrem CHIRUZA BUCHEKABIRI Université du CEPROMAD " UNIC-GOMA" - Licence en Communication des Organisations 2015 |
I.2.8.CONCURRENCE ET PILOTAGE STRATEGIQUE DE LA COMMUNICATIONDans le monde de gestion des entreprises, il est devenu relativement banal de parler d'environnements incertains ou concurrentiels, de prévisions aléatoires, d'univers mouvants, etc. Face à cette incertitude qui est complexité, M.J. AVENIER repère deux comportements stratégiques différents: l'un est défensif, il vise à réviser la décision initiale pour s'adapter aux conditions nouvelles; l'autre est offensif, il cherche à tirer systématiquement parti des conditions qui se présentent pour établir un avantage sur ses concurrents. Elle appelle cette attitude offensive, «pilotage stratégique»78(*) : « Nous définissons le pilotage stratégique comme une forme particulière de management stratégique dans laquelle l'adaptation aux évènements survenant dans l'environnement de la firme s'effectue de façon offensive, c'est-à-dire avec la volonté systématique d'en tirer parti pour établir un avantage durable sur ses concurrents ». Et elle continue, plus loin, en disant: (...) le pilotage stratégique consiste à exploiter les événements en se référant à la perception que l'on a de ce qu'est l'entreprise, de ce qu'elle sait faire, de ce qu'elle aime faire, de ce qu'elle souhaite faire, de ce qu'elle a réussi à bien faire jusqu'à présent; bref en se référant à ce que l'on pourrait appeler l'identité de l'entreprise. La notion de pilotage évoque, bien entendu, le paradigme de la cybernétique. En effet, sans renier complètement cette approche, nous pensons qu'il est plus riche de chercher à comprendre la métaphore du pilotage par rapport à son sens courant (pilotage de bateau, d'avion,...), où le pilotage indique que le pilote maîtrise un certain nombre de paramètres instrumentaux, connaît le but ultime, le point de destination finale et est apte surtout à apprécier les situations contextuelles et à faire preuve d'initiatives pour maintenir les chances de rejoindre la destination prévue. A cette observation, le pilotage stratégique sous-entend l'ensemble des finalités de l'entreprise qui prévalent sur les circonstances perturbatrices. Pour ce faire, Lemaître79(*) explique que la force des entreprises réside d'abord dans leur aptitude à faire face à un univers hautement complexe, où les incertitudes de toutes natures son pain quotidien. La condition de survie dans ce cas est clairement dans la capacité d'adaptation du système. L'entreprise doit se faire souple, imaginative, dynamique, développer des réactions rapides aux circonstances les plus inattendues ». Aujourd'hui, la condition première de la pérennité de l'entreprise est dans sa capacité à gérer l'incertitude et la complexité. Et « La conduite appropriée, poursuit J. LADRIERE80(*), consiste donc non à chercher à maintenir à tout prix une configuration qui a pu apparaître adéquate dans des circonstances données, mais au contraire à se mettre en mesure de susciter de nouvelles configurations chaque fois que les modifications de l'environnement l'exigent ». Les stratégies d'adaptation doivent donc elles-mêmes être pensées selon des modèles capables de prendre en compte, à titre essentiel le non linéarité. Envisager la gestion de la communication d'entreprise comme un pilotage stratégique, semble particulièrement convenir à notre propos puisque cette expression, qui se situe « entre la régulation et la planification », nous permet de considérer conjointement les finalités de l'organisation et les adaptations (offensives) à l'environnement. Elle permet de prendre en compte et d'intégrer dans son développement la complexité du système, ses évolutions non-linéaires et aussi les nombreux mécanismes liés à la dynamique organisationnelle. Ainsi, LE MOIGNE estime que pour que l'entreprise puisse auto-enrichir son propre potentiel organisationnel, il faut qu'elle dispose d'une certaine redondance (ou réserve) et qu'elle s'expose délibérément au bruit informationnel (ne pas trop filtrer, ou programmer a priori, l'information véhiculée par les transactions). Si l'on applique directement ce principe de complexification à partir du bruit à l'Entreprise, on est conduit à tenir pour raisonnable et enrichissant le maintien d'un certain potentiel de réserve 81(*) Partant de ces analyses, nous trouvons ultime et urgent pour l'UNIC Goma de se saisir de cette occasion pour réorganiser sa politique stratégique de pilotage de communication afin de faire face à son environnement concurrentiel qui laisse à désirer. CONCLUSION PARIELLE Ce chapitre a consacré sa particularité sur la clarification des concepts clés qui constituent le vif de notre objet d'étude. Ce chapitre constitue le miroir des différentes sous variables théoriques posées sur la l'apport d'une communication efficace au sein des organisations. En résumé, ce chapitre a tenté d'apporter une explication nette des concepts tels que la communication, l'information, l'apport, la concurrence, la gestion et l'université. En effet, Il a posé le jalon de l'apport de la communication à travers une pratique efficace dans les organisations en tenant compte des différents types et différentes formes de la communication institutionnelle. En définitive, ce chapitre ne prétend pas être exhaustif au regard du champ de la communication plus vaste. * 78 AVENIER M.J., Le pilotage stratégique de l'entreprise, Presses du CNRS, Paris, 1988, p. 135 * 79 LEMAITRE N., Le cycle de vie des entreprises: mythe ou réalité ?, in Reflets et perspectives de la vie économique, Tome XXVIII n° 5-6, 1989, p. 372. * 80 LADRIERE J., Préface, in DEPRENNE J., DELVAUX Ch., Le management de L'incertitude, De Boeck, Bruxelles, 1990, p. 17 * 81 LE MOIGNE J.L., Les systèmes de décision dans les organisations, PUF, Paris, 1974, p. 179. |
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