2.1 Un travail sur la production
La qualité du produit est essentielle pour ensuite
pouvoir le commercialiser dans de bonnes conditions. Il s'agit donc d'un
préalable. Si le consommateur se détourne du produit Armagnac,
c'est la conséquence d'une insatisfaction vis-à-vis du produit,
au mieux d'une lassitude. Paradoxalement, le produit est apprécié
des consommateurs, mais il n'est pas acheté. La production ne semble pas
la première cause des méventes, elle n'est pas néanmoins
exempte de tout reproche notamment sur sa gestion. S'il est impossible d'avoir
une maîtrise totale de l'offre du produit, une gestion harmonieuse des
stocks et de la production est possible (2.1.1). Elle ne peut s'accompagner que
de politiques qualitatives (2.1.2), pour une définition claire des
produits finis (2.1.3).
2.1.1 Une gestion harmonieuse de la production et des
stocks
Nous avons évoqué dans la première partie
les problèmes d'un équilibre entre les quantités
distillées et les quantités produites. Une rationalisation de la
production permet des investissements plus sûrs et des visées
à long terme.
2.1.1.1 Une politique de maîtrise de l'offre
La maîtrise d'une politique de l'offre avec des quotas
préalablement définis était une des idées à
l'origine de la création de l'Union des Coopératives Viticoles de
l'Armagnac en 1976. La structure commune avait pour but de limiter le
caractère spéculatif de l'Armagnac, d'adapter la production
à la consommation et de garantir des
68 in La flamme de l'Armagnac, mars 2005
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prix d'achat aux vignerons. Les perspectives de croissance
(+12%/an) nécessitaient une surproduction en fonction des
récoltes. Les négociants et les propriétaires
récoltants s'opposaient à cette logique estimant
nécessaire de conserver le caractère spéculatif de
l'Armagnac et surtout de maintenir une diversité dans l'offre des
produits. En raison de la surproduction chronique et de la montée
vertigineuse des stocks jusqu'à la fin des années 1980, la
filière a du s'organiser pour assurer un certain équilibre pour
éviter de mettre en péril la quasi-totalité des acteurs et
de brader un Armagnac invendable. Cette volonté commune a
entraîné une augmentation des pouvoirs du BNIA en 1991. Il lui est
conféré un regard sur les stocks via la délégation
de pouvoir des douanes et l'audit de 1996 sur les principales maisons lui a
permis de connaître leur état de santé. Entre une politique
stricte de l'offre et la liberté totale de production, le compromis a
donné lieu à une politique de maîtrise raisonnée de
la production autour du BNIA.
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