b)
Exemples anglais : Birmingham
La Friche de CustardFactory(ANDRES L., 2011), à
Birmingham, illustre un partenariat privé-privé. Cette Friche
s'est développée sur une ancienne usine de crème anglaise
de deux hectares, abandonnée dans les années 1980, dans le
quartier de Digbeth, à l'Est du centre-ville. La ville, qui subit de
plein fouet la crise économique, remet alors en question son
positionnement comme ville industrielle. C'est un promoteur
spécialisé dans le développement d'entreprises
créatives et artistiques, Benny GRAY, qui rachète cette usine en
1988. Il propose alors, dans un premier temps, à trois artistes de s'y
installer. Quelques mois plus tard, c'est soixante-dix artistes qui s'y
installent grâce au marketing urbain et aux loyers abordables. Le lieu
abrite aujourd'hui de multiples industries créatives ainsi qu'un
restaurant et une boite de nuit. On a donc, d'un coté, un promoteur
privé qui veut développer de l'artistique et du créatif,
et de l'autre, les artistes voulant s'exprimer. C'est un peu un projet
gagnant-gagnant entre les acteurs. Le développement de cette Friche a
permis des retombées économiques remarquables, et la mise en
avant du responsable des projets, le promoteur, ainsi qu'une réussite et
une reconnaissance des artistes. Aujourd'hui, cette Friche est
subventionnée au niveau national, régional et européen.
Elle comptabilise trois cents entreprises et quelques sept cents
salariés. Outre sa réhabilitation et son marketing urbain, elle
s'est lancé dans une phase 2 de rénovation, avec deux nouveaux
bâtiments pour permettre son extension.
Au même titre que la CustardFactory, The Bond est un
ancien entrepôt du XIXème siècle adjacent au Grand union
canal. The Bond Compagny, acteurs privés, rachètent cet
entrepôt en 1988 pour y instaurer une démarche innovante et
créative de régénération. On y trouve aujourd'hui
des bureaux, des lieux de réunion, des cafés pour les
activités liées au multimédia et aux services des
entreprises. Ce projet a également pu être développé
grâce à des fonds locaux, régionaux, nationaux et
européens (ANDRES, CHAPAIN, 2010).
C'est donc toute une stratégie qui s'est mise en place
à Birmingham autour du développement des industries
créatives et culturelles. Bien que ces deux expériences
s'affichent en tant que leviers dans la création d'un quartier
créatif, il n'y a pas vraiment de politiques et d'actions
foncières. Finalement, c'est surtout par le biais d'acteurs
privés de type promoteurs ou propriétaires que la
régénération de ces Friches est possible. Par contre, le
rayonnement en profite à tout le territoire. On assiste donc
plutôt à des stratégies opportunistes qu'à de
véritables politiques de régénération urbaine et
culturelle.
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